Rue du Perche. Dans le très charmant quartier parisien du Marais, un nouveau lieu, une nouvelle Galerie signée Olivier Waltman. Ça se fête !
Déjà implantée depuis 15 ans au cœur de Saint-Germain-des-Prés, le galeriste, passionné de l’exposition et amoureux des Arts, embellie sa quête et dédie ce nouvel espace à la recherche d’une programmation ambitieuse, ouverte et internationale.
L’effet est immédiat lorsque nous franchissons cette porte de bois et de fer noir. Un espace sous verrière, baigné de chaleur et d’authenticité, se dessine sous les yeux d’un spectateur ébahi.
“ La peinture ” nous dit Olivier Waltman. Ce nouveau lieu sera l’occasion de présenter des artistes peintres avec des formats d’œuvres beaucoup plus importants, chose difficilement réalisable au sein de la première Galerie, rue Mazarine. D’une parfaite alchimie, l’univers de ces deux dernières offriront fusion et profusion : tandis que l’une disposera d’une programmation picturale riche, l’autre, concentrera ses activités autour de la photographie, du dessin contemporain et du design.
Désormais, le champ des possibles est large, et comme il est beau et intéressant de croiser les regards, les commissaires d’exposition seront invités. À mesure des programmations et évènements, ils présenteront de nouveaux artistes, des productions qui diffèrent et dont l’ADN sera en constante évolution. Ouvrir le dialogue et enrichir les échanges, tel est le souhait du galeriste. S’interroger sur les médiums, découvrir des pratiques et des méthodes mais aussi “croiser les disciplines artistiques” lors de soirées consacrées aux spectacles : danse, chant ou théâtre, sont au cœur du projet.
Inaugurée le 18 septembre dernier, c’est l’artiste phare François Bard qui ouvre le bal. Intitulée Dans l’ombre de l’autre, cette exposition événement projette le visiteur dans un univers où les visages ne sont plus. Identités fragmentées, questionnées, troublées par la conscience d’un peintre joueur aux ambitions modernes empruntant les tumultes de la peinture classique, ces portraits sont d’une parfaite technicité.
Comme jeu de piste, l’inspecteur témoin et intéressé épluche les détails, les points lumineux ; ces chaussures poncées à la perfection, papier de verre, ou ce visage capuché dont le regard est volontairement oublié, effacé, afin de laisser pénétrer la lumière et concentrer l’attention sur des éléments qui auraient pu passer inaperçus. Quelques mots en guise d’indices, mais il appartient au visiteur d’en tirer ses propres conclusions.
Au carrefour de l’intime, il est clair que ces tableaux rendent hommage au quotidien, la simplicité d’un entourage cher à l’artiste. Il faut dire que François Bard amène parfaitement le public à la contemplation, la curiosité, mais aussi l’interrogation. D’ailleurs, on affirmera que cette explosion picturale dispose d’un aspect photographique, presque cinématographique. Des scènes successives de peinture interrompues par le cadrage, comme si l’œil de l’objectif était mobile, des bandes de couleurs pour réhausser l’image, jouer avec le plan, produire une mise en scène unique.
Unique, tel est le mot accordé à cette première exposition. Une véritable réussite, une promesse quant à un futur florissant, éclatant. D’ores et déjà, la Galerie prévoit d’accueillir Jérôme Borel courant octobre, de quoi ravir les amateurs de peinture. En attendant, le lieu comme l’exposition sont à voir d’urgence !
Irina Bengouirah
Exposition du 18 septembre au 16 octobre 2021
Galerie Olivier Waltman – 16 rue du Perche, 75003 Paris
Du lundi au samedi de 10h30 à 19h30. Entrée libre et gratuite.