Bernard Buffet

Bernard Buffet

Cette rétrospective vient d’ouvrir ses portes au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.

La mise en scène, muséale, présente les œuvres chronologiquement et par thématiques. De ses premières œuvres, en passant par des documents sur sa vie, des dessins, aux dernières compositions, c’est un artiste aux multiples facettes qui nous est donné à découvrir.

Oui il s’agit bien d’une découverte de par l’ampleur des œuvres exposées !

Bernard Buffet est né le 10 juillet à Paris et grandit aux Batignolles. À 16 ans, il est reçu au concours de l’École des beaux-arts et obtient une dérogation en raison de son âge.

Étudiant à l’École des beaux-arts, Bernard Buffet se forme au Louvre qui rouvre progressivement. Il peint ses premières natures mortes dans la tradition de Gustave Courbet et de Jean Siméon Chardin ; ses paysages évoquent Maurice Utrillo ou Alphonse Quizet. S’il participe un temps au mouvement de la Jeune Peinture qui réunit les tendances réalistes, il réalise des toiles au graphisme anguleux, sans ombre ni profondeur, et se distingue par son style d’une somptueuse pauvreté. Les tonalités sourdes –en raison d’une pénurie de couleurs– s’accordent aux thématiques : natures mortes dépouillées, crucifixions, paysages déserts, figures solitaires. Ses toiles sont remarquées par les critiques et les collectionneurs et, à 19 ans, il remporte le prix de la Critique. Aux yeux du public, la réussite fait de Buffet le successeur de Pablo Picasso. Après l’admiration suscitée par le triptyque Horreur de la guerre, une enquête menée en février 1955 par la revue Connaissance des arts le place en tête des dix meilleurs peintres révélés depuis la Libération.

L’exposition au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris :

Le parcours, organisé selon une présentation chronologique, s’ouvre sur les débuts de Bernard Buffet, au moment où ses œuvres renouvellent le sens de tout un répertoire de formes et d’objets.

Le contexte artistique de l’après-guerre, moment de débats autour de la question des réalismes, de la figuration et de l’abstraction, est évoqué. Il s’agit de révéler le peintre comme un artiste paradoxal, qui se réfère à la peinture d’histoire à une époque de la disparition du sujet, qui allie peinture austère et aisance financière, grand succès public et rejet d’un certain monde de l’art.

Ainsi, à côté de ses thèmes de prédilection –autoportraits, natures mortes–, les différents sujets systématiquement exploités par Bernard Buffet au cours des expositions annuelles de ses galeries sont présentés : cycles religieux («La Passion du Christ »), littéraires (« L’Enfer de Dante », « Vingt mille lieues sous les mers ») ou allégoriques (« Les Oiseaux », « Les Folles »). L’accent est mis sur la réflexion constante de Bernard Buffet sur la peinture d’histoire («Horreur de la Guerre») et sur l’histoire de la peinture (Le Sommeil d’après Courbet), jusqu’à « La Mort », spectaculaire dernière série se référant aux memento mori médiévaux.

Jusqu’au 26 février 2017

Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11, avenue du Président Wilson 75116 Paris
www.mam.paris.fr
Mardi au dimanche de 10h à 18h (le jeudi jusqu’à 22h)
Fermeture le lundi et certains jours fériés

Reportage photos : Véronique Grange-Spahis