Chefs-d’œuvre de la collection Leiden, Le siècle de Rembrandt !

Chefs-d’œuvre de la collection Leiden, Le siècle de Rembrandt !

 

Il n’y a pas que Vermeer dans la vie !

Il y a aussi un certain Rembrandt. Rembrandt van Rijn pour être complet.

Rembrandt, contemporain et confrère de ce Vermeer aujourd’hui son voisin au Louvre qui n’a accordé au maître d’Amsterdam que deux petites salles où il n’y a pas foule. Tous les projecteurs sont braqués sur le (jusqu’ici) petit maître de Delft devenu grand maître de la peinture hollandaise depuis que Bergotte eut l’idée géniale de rendre son dernier soupir d’aise devant le petit mur jaune.

Certes l’exposition Chefs d’œuvre de la Collection Leiden n’est pas à proprement parler une exposition du seul Rembrandt. Onze Rembrandt seulement pour une trentaine d’œuvres de très grands peintres comme Jan Steen, Jan lievens, Frans van Mieiris ou Gérard Dou qui fut l’un de ses élèves. Certes on y admire plutôt des tableaux de taille modeste, voire de toutes petites peintures mais qui sont néanmoins des chefs d’œuvre qui méritaient mieux que d’être assignés aux marges, dans l’ombre du sphinx de Delft,  quelque peu oubliés par les medias, l’affichage et la signalétique du musée.

Qu’en penserait le génie du clair-obscur, maître de l’oxymore ?

Sa lumière à lui ne vient pas systématiquement – de la gauche en entrant –

Elle ne lui sert pas à éclairer et à apaiser de minuscules drames domestiques ; lettres encore fermées sur leur texte et qu’on craint d’ouvrir, page blanche à remplir, visite non souhaitée, hésitation avant de faire sonner le virginal, rapport de confiance/méfiance avec la domesticité.

La lumière de Rembrandt ne vient pas de l’extérieur. Elle vient de l’Intérieur.

C’est l’intérieur qu’elle éclaire. La lumière de Rembrandt éclaire l’ombre, éclaire le sombre, l’opaque, les tréfonds, les ténèbres que ses modèles (ses patients ? ) retiennent plus ou moins consciemment. La preuve ? L’un des portraits de l’expo qui montre un homme les yeux écarquillés comme s’il se rendait compte soudain que l’artiste l’a percé à jour, qu’il s’est introduit dans son âme. L’homme regarde le peintre absent de la toile, regarde par dessus son épaule et de ce fait c’est nous qu’il regarde. Nous qui le regardons.

Rembrandt fait la lumière dans la part d’ombre de l’homme qu’il dépeint.

Côté Rivoli, place du Palais Royal vous ne verrez que l’immense kakémono annonçant l’expo Vermeer alors … bien sûr … il faut y aller mais surtout ne manquez pas les Rembrandt !

 

Jusqu’au 22 mai 2017

Chefs-d’œuvre de la collection Leiden / Le siècle de Rembrandt.
Musée du Louvre
Salles Sully, aile Sully, 2e étage
Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9 h à 18 h. Nocturnes les mercredi et vendredi jusqu’à 21h

Pierre Vauconsant