Corail cœur de vie : Émerveiller pour protéger !

Corail cœur de vie : Émerveiller pour protéger !

D’avril à septembre 2017, l’Aquarium de Paris présente une exposition majeure sur les récifs coralliens. Son objectif est de faire connaître la diversité et la beauté des fonds sous-marins, tout comme les initiatives visant à préserver ce patrimoine unique et si important pour l’Humanité. Dans ce cadre, l’art et la science se retrouvent au carrefour des intelligences et sensibilités dans un parcours artistique ambitieux et unique mêlant installations, sculptures, street-art et photographies.

A l’initiative de l’Aquarium de Paris, des artistes ont décidé de se mobiliser à l’occasion de cette exposition afin de délivrer un message constructif et optimiste sur cet enjeu crucial. L’objectif à travers ce parcours est de susciter l’émerveillement du public afin d’inciter celui-ci à agir pour protéger la biodiversité marine.

« Je suis convaincu que l’art, et l’art contemporain en particulier, est un vecteur formidable de sensibilisation des publics sur les périls environnementaux qui nous menacent. C’est pourquoi, chaque année nous présentons les œuvres d’artistes dont la démarche est en résonance avec les problématiques que nous mettons en exergue. 2017 étant l’année du Corail« . Alexis L Powilewicz, Président Administrateur Général.

“Australie : la défense des Océans” : des sculptures aborigènes en ghost nets
L’exposition dévoile 28 sculptures monumentales en ghost nets (filets fantômes) créées afin d’alerter le public sur un drame écologique et humain. Réalisées pour la plupart spécialement pour cette exposition, une trentaine de sculptures créées par les artistes aborigènes de la communauté de Pormpuraaw (Queensland, Australie) à partir de filets de pêche abandonnés illégalement par d’immenses chalutiers viendront illustrer le combat de ces populations pour la protection de leur environnement.
Ces « filets fantômes » non biodégradables dérivent au gré des courants marins et continuent de piéger et de tuer pendant des années une faune fragilisée tout en endommageant fonds marins et récifs coralliens.
Les artistes ont choisi de représenter des espèces dont certaines sont menacées, comme le poisson-scie qui a quasiment disparu de leur littoral, pris au piège par ces filets depuis des décennies. L’art australien connu jusqu’alors pour le mouvement pictural né dans les années dix-neuf cent soixante-dix au cœur du désert central trouve un nouveau moyen d’expression identitaire par le biais d’œuvres tridimensionnelles en lien avec l’univers marin. Aujourd’hui plus encore, la jeune génération d’artistes aborigènes place les préoccupations environnementales, tels que la pollution des océans ou le réchauffement climatique au cœur de sa création.
« Avec cette exposition, nous souhaitons faire découvrir la nouvelle scène artistique aborigène qui place les préoccupations environnementales, comme la pollution des océans ou le réchauffement climatique, au cœur de son processus créatif. Notre volonté est d’aider cette communauté à valoriser son environnement marin, autant féerique que fragile et menacé, en créant des sculptures vibrantes de couleurs à partir de rebuts qui mettent en péril la faune marine et la culture même des habitants de ces espaces littoraux. » Stéphane Jacob, curator et chef du projet (galerie Arts d’Australie)

 

“La traversée des apparences” : les photographies et les vidéos d’Hélène Ash pour révéler la beauté mouvante des océans
Sa démarche n’est pas seulement artistique, à travers ses photos Hélène veut sensibiliser le public à la beauté des fonds sous-marins, pour cette artiste c’est l’émerveillement qui va nous amener à protéger, « parce que l’on protège ceux qu’on aime ». La subtilité et la puissance de ses images nous interpellent au point de nous inciter à nous impliquer, à agir, pour préserver notre environnement. Son regard nous propose en effet une véritable expérience, celle d’accepter simplement d’être émerveillé par une couleur, une forme, une expression. Elle poétise avec l’anémone et la comatule, saisit les atmosphères irisées, faufile son œil entre les membranes pour gagner l’intime. De ses images colorées se dégagent de singulières variations sur lesquelles chacun pourra accrocher ses propres rêveries. Hélène Ash interroge l’immensité marine, le silence profond, et appelle à « la traversée des apparences ».
« Une seule plongée a suffi. Depuis, tout est autre, ma vie entière a basculé sous les mers. Je ne suis pas naturaliste. Je ne reproduis pas la nature, je l’offre sous un nouveau jour, dévoile ce qu’elle recèle de plus précieux. Précieux, au sens de riche, mais aussi de menacé, car la plupart des fonds marins sont aujourd’hui dévastés, quasi morts. Mais au-delà de ce funeste constat, ou est-ce là mon plan de combat, je tente à l’aide de mes images de susciter l’émerveillement en faisant pénétrer le spectateur au cœur ce paradis, pas encore perdu » Hélène Ash.

 

“Codex en eaux fantastiques” : du street art pour un bestiaire chimérique et confronter la réalité du monde marin avec nos rêves d’enfants. L’artiste urbain Codex Urbanus investit l’Aquarium de Paris pour faire cohabiter ses chimères imaginaires avec les pensionnaires des aquariums. Le street art rentre dans les murs de l’Aquarium pour faire dialoguer l’irréel et le réel. Ce bestiaire marin est réalisé in situ sur les murs, pendant les horaires d’ouvertures de l’Aquarium de la même manière que l’artiste travaille dans la rue, avec quelques Poscas, marqueurs à peinture, pour créer différentes familles d’animaux marins, qui auront ensuite leur nom binomial en latin. Ses chimères sont liées aux animaux réels dans les bassins environnants, afin de développer une sorte de dialogue formel entre l’espèce existante et celle qui est fantasmée, ainsi qu’une interaction avec les visiteurs.Place à l’action !une œuvre participative sera également proposée durant cette exposition, où les visiteurs et notamment les enfants pourront à leur tour continuer le bestiaire marin de Codex, l’occasion de plonger dans l’univers du street-art tout en engageant un dialogue avec les visiteurs autour de ces animaux marins.
« Les Abysses regorgent de créatures qui constituent un bestiaire au moins aussi surprenant et fantastique que celui que n’importe quel esprit humain pourrait imaginer ! Et la rencontre avec le public découle un peu de cette recherche onirique. Finalement, dans la plupart des cas, le visiteur ne se rend pas à l’aquarium comme un naturaliste, avec un esprit scientifique, mais plutôt comme un enfant, pour découvrir des formes de vie différentes et rêver à d’autres mondes… Je pense que mon bestiaire s’inscrira naturellement dans cette démarche et permet de toucher les plus petits et peut être une première approche avec l’Art » Codex Urbanus.

 

 

A la découverte des fonds marins, coraux et poissons sont au rendez vous : allez y en famille et émerveillez vous !

 

Jusqu’ au 30 Septembre 2017

Aquarium de Paris
5, avenue Albert de Mun
2, avenue des Nations Unies
75016 Paris

http://www.aquariumdeparis.com

Véronique Grange-Spahis
reportage photo : Alain Robert