Didier Genty : La folle qui rit

Didier Genty : La folle qui rit

Quand j’ai rencontré le travail de Didier Genty en 2000, il y a près de 18 ans déjà, j’ai eu un véritable coup de cœur – « rencontré », oui, et non découvert comme on dit habituellement – L’intensité de ses œuvres nous plonge au fond de nous-même. Des vaisseaux, circulation intérieure du corps aux signaux extérieurs, des visages (et autoportraits) qui nous dévisagent et engagent une discussion avec notre être le plus intime.

Les deux expositions qui s’annoncent en ce beau mois de février ne peuvent laisser indifférent qui que ce soit : à découvrir d’urgence !

« Il y a trente ans, il s’agissait d’un travail à la cire, sur de grands tirages photographiques. Des autoportraits, en fait. Puis, sont venus d’autres visages trafiqués, en exploitant les possibilités de l’ordinateur. Retour à la peinture, finalement, par besoin d’échafauder entièrement des structures, de reconstruire… Par plaisir, aussi : retrouver des sensations éprouvées face à certaines toiles de Vélasquez, Rembrandt ou Bacon, et plus encore devant des dessins d’Artaud. « Il m’a toujours hanté»
« J’aime les muscles, la circulation sanguine, les dessous de la peau… L’identité, c’est l’ADN, invisible, intérieure. Mes portraits sont davantage liés à l’être profond d’un individu, au-delà des apparences. Au visage je préfère son empreinte.
J’évite ainsi la complaisance propre à la pratique du portrait et de l’autoportrait, pour lesquels je préfère utiliser un appareil photo ! » (Didier Genty)

Didier Genty est né en 1956 – Formé aux Beaux-Arts de Bordeaux, il vit et travaille en région parisienne.

Expositions :
2017 Aera expo et sortie d’un livre d’artiste «Comme Un », Paris.
Artcité exposition collective Aulnay-sous-Bois
Artalents et exposition collective à Guyancourt.
Art’fice exposition collective à Montgeron.
« 4 éléments » exposition collective SEL Sèvres.
2016 Salon Figuration Critique, Paris, et Minimenta, Paris.
Corps & Graphie exposition collective.
Prix de la revue Artension au SEL de Sèvres.
2015 « À corps perdus la femme à Barbe », Galerie Point Rouge Paris
2011 « Ile été tant », Carte blanche à Françoise Monnin, Galerie Samantha Sellem, Paris.
2010 « Carmen épouvantée » Viry-Châtillon.
2009 « Le modèle » Biennale d’Issy les Moulineaux.
2008 Exposition collective Galerie Nikki Maquard, Paris.
Expo images numériques « DUO », avec Sophie Sainrapt, Galerie Anne Lettrée, Paris.
2007 COPART – Exposition personnelle Barle-Duc
2006 « Hymanu scorp » – Exposition personnelle Espace Atelier.
L’art désenmure – Galerie Univer, Paris
2003 Biennale d’Issy-les-Moulineaux.
Exposition personnelle Espace Icare, Issy-lesMoulineaux.
2000 Exposition Personnelle Espace Esselières, Villejuif.

 

Visite de l’atelier de Didier Genty par Françoise Monnin pour ARTENSION :

« L’atelier de Genty est parfaitement rangé mais bourré, du sol au plafond, de piles d’œuvres, essentiellement peintes sur carton au papier, parce que cela prend moins de place.
Dessus ? Des images denses, dynamiques, colorées, devenues toujours plus organiques au fil du temps.
Toujours la même méthode, de grands gestes au début définissent sur le support, posé au sol, un réseau énergique, ponctué d’éclaboussures.
Ensuite, l’étrange figure calligraphique ainsi apparue est progressivement enluminée de touches de couleurs, destinées à tempérer la puissance des premiers gestes, emplissant les alvéoles définies.
À la fin, une patine de la matière et un rehaut de chaque parcelle ; huile, pastel, cire, aquarelle, encre, tout y passe.
Il parle de cauchemar, d’expression de la plus simple expression, dit qu’il aime la peinture médiévale parce qu’elle est directe. Il ne manque jamais une exposition consacrée au meilleur de l’expressionnisme. Antonin Artaud surtout, mais aussi Bacon, Greco, Baselitz
Il goûte toutes les expressions sans contraintes, tout ce qui dégage beaucoup d’énergie et échappe à la notion très française de la décoration, qui manque décidément de corps et, de ce fait, n’est pas assez tournée vers l’Autre. Cet Autre si nécessaire à Genty, toujours partant pour échapper à l’atelier à condition que cela soit pour pratiquer… la peinture. Il travaille alors avec des enfants, parfois handicapés, ou avec des prisonniers. J’ai besoin de liens.
Les réseaux palpitants que peint Genty sont des hymnes au contact. Microcosme nucléaire, chacun des portraits qu’il incarne dynamise notre inquiétude existentielle, en nous invitant à nous éblouir de l’ardeur de nos sensations.« 

La Loo & Lou Gallery

Engagée aux côtés de jeunes talents et d’artistes reconnus, la Loo & Lou Gallery a inauguré ses deux espaces en juin 2015. L’un dans le Haut-Marais, l’autre près des Champs-Elysées, avenue George V. En 2017, la Loo & Lou Gallery a souhaité se doter d’un nouvel espace jouxtant celui du Haut-Marais : « L’Atelier » dont la vocation est de permettre d’apporter une proposition complémentaire à l’exposition en cours et pouvoir offrir également un deuxième temps d’exposition aux œuvres déjà présentées dans le passé.

Ces espaces offrent à la Loo & Lou Gallery la liberté de confronter différents points de vue artistiques, proposer des approches distinctes et parfois expérimentales d’une œuvre ainsi qu’initier des dialogues entre artistes. Ils lui donnent également une plus grande latitude pour développer une conversation entre publics, plasticiens et commissaires indépendants.

La Loo & Lou Gallery déploie son activité à travers une direction artistique ouverte à toutes disciplines et nourrie d’inspirations diverses. Sa programmation trouve sa cohésion dans un choix d’artistes souvent portés par une réflexion sur l’exploration du vivant, de la matière et également inspirés par le thème de la nature.

Exposition du 15 février au 14 avril 2018

Vernissage le 15 février à 18 h

Loo & Lou gallery
20, rue Notre-Dame-de-Nazareth, 75003 Paris
du mardi au samedi de 11h à 19h

à partir du 8 mars :

Loo & Lou Gallery – George V
45, avenue George V, 75008 Paris
du mardi au vendredi de 11h à 19h (samedi sur rendez-vous)