Emmanuelle Pérat : Filature

Emmanuelle Pérat : Filature

Les œuvres présentées à la galerie Univer/Colette Colla pourraient rendre hommage à l’univers industriel et plus particulièrement à la thématique du filage, des machines, de la filature.

Rendre hommage, vraiment ? que nenni…. Un raccourci improbable d’un domaine d’instruments mécaniques. Il s’agit plutôt pour l’artiste de mettre en avant ses thèmes de prédilection :

« J’ai longtemps dessiné des visages ou des corps. La série de machines, initiée il y a trois ans dans une filature tarnaise, marque une transformation formelle importante dans mon évolution artistique. Elle n’en explore pas moins deux thèmes qui me sont chers : Le temps et la métamorphose, qui parcourent en filigramme tous mes travaux.

Dès l’antiquité, la mythologie a accordé une place de choix au thème du filage. La destinée humaine était chez les romains personnifiée par trois fileuses: Clotho, Lachesis et Atropos. Les mythes d’Ariane et de Pénélope témoignent également de l’importance du filage et du tissage dans notre culture et notre inconscient collectif.

Cette richesse iconographique trouve un écho particulier dans une filature, où le temps est omniprésent : les engrenages des machines rappellent les rouages d’un mécanisme d’horlogerie et les mouvements inlassablement répétés marquent tout à la fois le temps qui s’écoule ainsi qu’un éternel recommencement. Sous les dents d’acier des cardes la matière délicate et fragile se métamorphose peu à peu. Le fil tissé devient le fil d’une histoire chargée de symbolisme« . Emmanuelle Pérat

Emmanuelle Pérat travaille le pastel sec – morceaux de craies déposant une poudre sur le support – la douceur du traité face à la surface froide du métal – un rendu duveteux en opposition au sujet représenté – un medium qui permet aussi à l’artiste d’être en communion directe avec son support.  Le temps qui passe, la métamorphose …  le pastel qui se délite dans la main et fait corps avec le papier.

Cette nouvelle série n’est pas si éloignée des précédentes sur le corps ou le visage. Les œuvres s’offrent à notre vue telles des natures mortes, vanités d’un monde qui nous entoure et qui dévoilent la fragilité de notre existence.

Exposition jusqu’au 24 septembre 2016

Galerie Univer,
6 cité de l’ameublement – 75011 Paris
Du mercredi au samedi de 14h à 19h