Garçons II

L’article sera court car il y a urgence.

L’article sera court car à trop en dire, Vents d’Orage serait suspecté de vouloir à tout prix démontrer qu’il s’agit là du spectacle de l’été et gâcherait votre plaisir de la découverte.

« Garçons II » s’avère bien plus qu’un simple tour de chant. Et quel meilleur endroit pour redonner vie à ce florilège de chansons françaises des années 50 à 70. Les 3 Baudets, faut-il le rappeler, ont vu des monstres s’y produire au nombre desquels Edith Piaf, Jacques Brel, Boris Vian et Juliette Gréco. Mais ne croyez pas que ce spectacle, presqu’une pièce de théâtre tant la mise en scène comme le jeu de lumières sont très élaborés, se vautre dans un passéisme et une nostalgie comme Paris sait parfois en donner.

Ces trois nanas transpirent un talent dingue à réinventer des titres pour certains connus de tous, pour d’autres totalement oubliés. Chacune avec une voix très singulière et une force d’interprétation qui n’ont rien à envier à celles des illustres ainés auxquels elles rendent hommage. Bécaut, Bourvil ou encore Gainsbourg proposaient des textes d’une grande modernité, intemporels. Ici on bouscule les codes. Cléa, Zaza et Carmen comme le casting parfait, trois Charlie’s Angels pétillantes, piquantes, loufoques, espiègles qui ne jouent pas aux garçons version camionneuses mais jouent DES garçons, avec une féminité jamais reniée. Elles n’en sont pas à leur coup d’essai. Chacune ayant prouvé ce dont elles étaient capables dans des projets personnels et collectifs de grande qualité.

Trois drôles de dames qui chaloupent, spasment, incarnent un pan entier de la création musicale en se l’appropriant comme avaient pu le faire des artistes comme les Brigitte, Gotan Project ou Nouvelle Vague. Une ambiance quasi cinématographique rappelant parfois Jean-Luc Godard ou Jean Yanne. Une réorchestration prouvant qu’il n’y a qu’un pas -un pont- entre le minimalisme d’une belle variété française trop longtemps moquée et celui de la meilleure électro-pop contemporaine, autour du son de l’orgue Hammond et quelques percu froides comme l’Everest gravi par des artistes épatantes. Le tout ponctué d’harmoniques entre les voix à faire pâlir d’envie les Andrew Sisters. Si j’avais manqué « Garçons I » il y deux ans, je m’enchainerai aux grilles de la salle pour être aux premières loges d’un troisième volet s’il prenait l’envie à ces belles de nous délecter une fois encore. En attendant, ruez-vous sur « Garçons II », c’est jusqu’au 27 juillet !

Le pitch : « Garçons II » est le deuxième épisode d’un spectacle qui s’est joué avec succès aux Trois Baudets durant tout le mois de juillet 2014 avec Zaza Fournier, Luciole et Cléa Vincent.

« Garçons II » a changé de coiffure et revient aujourd’hui avec Carmen Maria Vega, Zaza Fournier et Cléa Vincent.

« Garçons II » c’est aussi un garçon, un vrai, RAPHAËL THYSS, qui les accompagne sur scène.

« Garçons II », ce sont trois femmes qui jouent aux garçons, trois femmes qui chantent des chansons d’hommes, trois femmes qui se glissent dans le répertoire des années Canetti (de 1950 à 1970) comme on se glisse dans un pantalon. Pour le 4e été consécutif, Les Trois Baudets créent un groupe éphémère le temps du mois de juillet. 3 chanteuses d’aujourd’hui réunies pour 16 dates en hommage au répertoire de l’époque Canetti. Serge Gainsbourg, Jean Yanne, Boby Lapointe, Aragon, Francis Lemarque...

David Fargier – Vents d’Orage

Jusqu’au 27 juillet 2016

Trois Baudets, 64 Boulevard de Clichy, 75018 Paris
Plus d’infos : https://www.lestroisbaudets.com/spectacle/garcons-2-3/