Hélène Dussauchoy, Chevalier de l’ordre National des Arts et des Lettres

Hélène Dussauchoy, Chevalier de l’ordre National des Arts et des Lettres

C’est le 23 juin 2017 que Chantal Colleu-Dumond a remis les insignes de Chevalier des Arts des Lettres à Hélène Dussauchoy :

« Chère Hélène,

C’est toujours un moment particulier que celui d’une remise de décoration
C’est un temps d’arrêt, de regard en arrière, parfois celui d’un bilan d’une vie professionnelle que l’on contemple dans toute sa durée, avec la grande diversité de ses facettes. C’est le moment où l’on pense à sa famille, à la fierté des siens et à la joie qui aurait été celle de nos chers disparus.
Si l’on se penche sur le parcours qui a été le vôtre, se dessinent nettement quelques lignes de force liées à l’image, à la communication et à une intense curiosité pour les êtres et les choses.

Après des études littéraires: une hypokhâgne et une Khâgne à Lyon,  vous auriez pu vous diriger vers le théâtre, si vous n’aviez pas eu une maman, comédienne extraordinaire et personnage extrêmement connu, qui vous avait incitée à choisir un poste stable dans l’administration. Votre père, quant à lui, chef de fabrication dans le domaine de la publicité, vous a appris le sens de la rigueur et la compréhension, qui vous a mené vers les concours de la fonction publique.

Vous avez commencé par être documentaliste chargé des relations extérieures aux archives photographiques de la direction du patrimoine de 1982 à 1989, puis responsable de la photothèque des antiquités orientales du musée du Louvre et de l’agence photographique de la réunion des musées nationaux, avant d’être responsable de la documentation et de la communication du département des affaires internationales du ministère de la culture. C’est là que nous nous sommes rencontrées dans ce service extraordinaire où nous avons pu mener à bien tant de projets passionnants, dans une effervescence imaginative qui convenait bien aux personnalités diverses qui constituaient l’équipe du DAI. C’étaient les années qui suivaient les révolutions de l’Est, où les colloques comme « la Grande Europe à Paris » ou « Europe Horizon Culture » nous ont permis de rencontrer les plus grands intellectuels et artistes de ces pays auparavant privés de liberté. C’était le temps de « Courant d’Est » et celui des « Couloirs de la liberté » vers Sarajevo. C’était aussi le temps de notre collection « capitales oubliées« , que vous suiviez avec tant d’attention.
Vous avez ensuite travaillé avec Marcel Bozonnet au Conservatoire National supérieur d’art dramatique de 1997 à 2002, où vous avez retrouvé avec bonheur la grande famille du théâtre.
De 2002 à fin 2009, c’est un autre domaine de prédilection qui vous attendait: celui du sport, puisque vous devenez alors responsable du service événementiel du Musée National du sport  avec nombre de projets, d’expositions et de publications importants.

En 2004, vous renoncez à participer aux Jeux Olympiques d’Eté d’Athènes, car une grande rencontre vous attend. C’est à ce moment là que vous retrouvez en Ukraine, en pleine révolution orange, l’enfant que vous attendiez depuis longtemps. Le petit Oleg reviendra avec vous à Paris et il est aujourd’hui parmi nous au moment où l’on honore, à juste titre, sa maman pour son engagement au service de la culture.

De 2010 à 2012, le Musée du Sport n’ayant pas vu le jour, vous retrouvez l’univers qui vous est cher, de la photographie, à la Mission de la photographie, avant de rejoindre le service de la documentation de l‘Inspection Générale des Affaires culturelles, où votre goût de la recherche d’informations et des pépites documentaires s’exerce aujourd’hui.

Si l’on cherche des lignes de forces à votre carrière, on y voit bien ces dénominateurs communs que sont le goût de l’image et le goût des autres. Et je voudrais souligner ce qui ne transparaît jamais dans les lignes d’un Curriculum Vitae, votre énergie, votre enthousiasme, votre fantaisie, votre « caractère », votre obstination.Vous êtes un peu « la dame des pourquoi pas? » et vous n’avez peut-être pas fini de nous surprendre.
Passionnée par votre métier, vous préférez à juste titre le titre de « serviteur de l’Etat » à celui parfois décrié, à tort,de fonctionnaire. Beaucoup de ceux qui sont autour de nous portent haut ce titre au service des autres et de la culture, celle qui nous élève et qui nous rassemble.
Chère Hélène, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous fais « Chevalier des Arts et Lettres« . »

Chantal Colleu-Dumond
Directrice de l’établissement public du festival international de jardins et du Château de Chaumont-sur-Loire