Hergé

Hergé

Dans cette exposition est dévoilé « un » Hergé qui est beaucoup plus que le créateur de Tintin. Peintre, dessinateur, collectionneur…
A vous de vous laisser surprendre, de salle en salle, de vitrine en vitrine, parmi ses personnages inventés, au milieu de ses nombreuses créations, de maquettes, d’univers… de 7 à 77 ans… ou beaucoup plus !

« La bande dessinée en l’an 2000 ? s’interrogeait Hergé en 1969. « Je pense, j’espère, qu’elle aura [enfin !] acquis droit de cité… qu’elle sera devenue un moyen d’expression à part entière, comme la littérature ou le cinéma… »
Interview d’Hergé le 20 janvier 1969 – Les débuts d’Hergé : du dessin à la bande dessinée par Philippe Goddin – 1999 – Editions Moulinsart

L’exposition offre l’occasion de décrypter l’art d’Hergé, dessinateur qui use de tous les moyens dont il dispose et ne se prive jamais de s’inspirer des autres arts. Les civilisations anciennes et primitives le fascinent. Il admire les grands maîtres depuis toujours. Il s’essaye lui-même à la peinture dans les années 1960. C’est à cette époque qu’il se passionne aussi pour les artistes les plus avant-gardistes de son temps et collectionne Warhol, Lichtenstein, Fontana, Dubuffet, Raynaud

Dans ses cases, comme au cinéma, en peinture ou en photographie, il multiplie les plans, les cadres et les perspectives. Tout un ensemble de procédés l’aident à composer ces scènes, ces séquences et ces images dont la force a marqué des générations de lecteurs de Tintin.

Ce qui singularise et distingue l’art d’Hergé c’est aussi son extraordinaire capacité à restituer le réel sous une forme inventive mais si familière que le lecteur se projette aisément dans ce monde, pourtant créé de toutes pièces. Par des traits simples, d’une justesse redoutable, il cerne les contours de notre existence et donne naissance à des personnages emblématiques qui incarnent les grandes valeurs de la société. Ces personnages se trouvent confrontés à toutes sortes de situations rocambolesques qui résonnent souvent avec l’histoire du XXe siècle.

Mais l’exposition est aussi l’occasion de révéler une facette moins connue du grand public : sa brillante carrière de graphiste publicitaire dont témoigne des affiches d’une grande inventivité formelle.

Tout a commencé le 10 janvier 1929 avec la publication des premières aventures de Tintin dans Le Petit Vingtième, et ne cessa d’évoluer au fil des années et des rencontres, celle de Tchang en 1934 notamment compte parmi les plus décisives. Alors qu’Hergé travaille sur l’idée d’un Tintin en Extrême Orient, ce jeune étudiant chinois l’initie à la culture de son pays et participe étroitement à l’élaboration du Lotus bleu, premier chef-d’œuvre incontestable d’Hergé, après quatre histoires où l’on voit sa progression vers la maîtrise de son art. Sans trop s’en rendre compte, Hergé entame une fabuleuse carrière d’auteur, tout à la fois dessinateur et scénariste virtuose. Sans en avoir véritablement conscience, il crée un style, une ligne, une école. Sa notoriété et son succès ne feront que croître tout au long du vingtième siècle, en Belgique, en Europe et dans le monde entier.

« Plus ou moins volontairement, je me suis «mis» dans mes héros, dans Tintin surtout [qui m’offre une image parfaite, trop parfaite de ce que je voudrais être] mais même aussi dans les Dupond et Dupont [qui sont ce que je suis parfois et que je voudrais ne pas être] …
Quel est celui de tous mes personnages que je préfère ?…
Je crois bien que c’est le capitaine Haddock.
Il a tellement de défauts que je le reconnais presque comme un ami intime, comme un frère, comme un second moi-même… »
Hergé à R.P. Etienne Ascacibar, le 6 mars 1963

En remontant le temps, l’exposition nous ramène également au tout jeune Georges Remi, ce gamin de Bruxelles qui, avant de devenir Hergé, se nourrissait à l’école du cinéma et découvrait l’esthétique du noir et blanc sur grand écran. Il se délectait tout autant des romans d’aventures que des histoires illustrées et des récits « à ballons » en provenance de France et des États-Unis. Sa passion pour le dessin date de cette époque et ses premières illustrations, publiées dans la presse catholique belge, montrent qu’il excellait déjà dans l’art de raconter des histoires.

Créé par Fanny Rodwell en 2009 à Louvain-la-Neuve, près de Bruxelles, le Musée Hergé s’associe à la Rmn-Grand Palais pour dévoiler les multiples facettes de son œuvre à travers la plus grande réunion à ce jour de planches originales, de peintures dont il s’entourait, de photographies, tout en évoquant les rencontres qui guident sa vie et sa vision artistique. Ses interviews, ses écrits, ses témoignages expliquent ses choix, font revivre ses hésitations, sa vivacité, sa curiosité sans borne, et déroulent le parcours d’un grand artiste.

Exposition du 28 septembre 2016  au 15 janvier 2017

Grand Palais
3 Avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris
(entrée square Jean Perrin)
du jeudi au lundi de 10h à 20h, mercredi jusqu’à 22h -Fermeture hebdomadaire le mardi.
Vacances de la Toussaint et de Noël : nocturnes supplémentaires les jeudis et vendredis jusqu’à 22h.