Jacoba Ignacio : Tout ne tient qu’à un fil ou comment se déplacer dans l’espace sans trébucher.

Jacoba Ignacio : Tout ne tient qu’à un fil ou comment se déplacer dans l’espace sans trébucher.

C’est le titre à la Perec qu’a donné Jacoba Ignacio à son installation – un moment suspendu, volé à l’agitation du monde – comme le dit le texte qui accompagne son travail d’équilibriste, sa vision de poète-funambule.

Jacoba nous propose un illimité, un vide sans horizon, sens dessus dessous et sens devant derrière, où le vertical est un horizontal dans la blancheur duquel des soldats perdus mènent un combat sans objet au milieu des méandres que tracent sur cette blancheur de neige des courbes bleues, rouges ou noires. Pistes imaginaires qui disent la distance mais aussi  le rapprochement toujours possible. Routes serpentines  plus ou moins larges, parfois réduites à de simples fils qui traversent ici et là des œuvres dans l’œuvre comme, vues d’avion, certaines routes traversent une petite ville ou un gros bourg. Tracés véloces, libres qui ne respectent rien, qui grimpent sur la vitrine de la galerie, qui font un tour par le plafond avant de redescendre et de sillonner les murs-murs et les murs-sols ou le sol dont on doute qu’il soit bien le sol lui-même tant l’espace créé par Jacoba Ignacio est immatériel.

Le texte dit aussi que ces lignes bleues, rouges et noires sont des lignes de vie:
–  Les lignes de vie sont des fils, des rubans. Comme dans la peinture ou le dessin. Elles sont surface ou espace, collée, dessinée ou suspendue

Il dit encore:
–  l’espace efface les bruits et improvise les formes. Le corps prend place au centre de l’histoire. L’écriture pourrait être une calligraphie des émotions, presque une mélodie, la courbe d’un intérieur qui garde son cap

Ce que cette chronique n’a pas vu, ce qu’elle ne dit pas, il faut venir le découvrir vous-même car il y a fort à parier que vous découvrirez tout autre chose  à la galerie Graphem  mitoyenne du  bar à vin qui a eu la bonne idée de faire communiquer les deux espaces, chacun des espaces ayant sa vocation qui ne se mélange pas avec l’autre.

Pierre Vauconsant

Jusqu’au 2 juillet 2017

Galerie Graphem
68 rue de Charenton 75012 Paris
Ouvert du mardi au dimanche de 10h30 à 19h

http://www.galerie-graphem.com/