Moi, Marie, Marquise de Sévigné.

Moi, Marie, Marquise de Sévigné.

Seule en scène, la belle marquise, incarnée par Véronique Fourcaud, nous plonge dans une époque pas si éloignée de nous.

Seule en scène ? pas vraiment.

Il y a les voix off, certes, mais aussi, nous, le public, son confident. Face à son écritoire ou à son miroir, ou encore devant son jeu de Jacquet, la marquise nous prend à témoin de son existence, de sa vie marquée par toutes sortes d’événements, familiaux ou sociaux.

Dans un décor unique, dont les éléments se dévoilent – se dévoilent, puisque les tentures qui les recouvrent sont enlevées au fur et à mesure de la pièce – nous rentrons dans l’intimité de Madame de Sévigné. Femme libre, elle est mère et épouse, et si elle prône la liberté des femmes et leur éducation, elle vit à une époque où les carcans existent toujours.

Sans rien de vous dévoiler de ce petit bijou d’une heure, cette pièce est jubilatoire avec une actrice pétillante qui passe de la tragédie à la comédie, du chant à la danse avec toujours le même bonheur pour les spectateurs.

Le pitch :

A l’hôtel Carnavalet, madame de Sévigné écrit… A sa fille, bien sûr, et  pour cela, elle se remémore sa vie, ses bonheurs, ses difficultés, le monde, la cour……  Elle est belle, veuve, courtisée mais n’a pas voulu succomber. Et surtout, sa fille la fuit en Provence… comment survivre à cette séparation ? En écrivant… Ainsi, elle raconte, et nous raconte, une femme de son temps, évoquant le quotidien, les interrogations, les joies et les peines d’une vie au Grand siècle.

La marquise de Sévigné, souvent vue comme une simple épistolière rédigeant lettre sur lettre à sa fille dans le but de lui dire combien elle l’aime, est bien plus que  cela. Elle témoigne avec verve, humour et brio, dans une langue élégante et précise – sa plume « glisse toute seule sur le papier » – non seulement de son temps et des personnalités qui l’ont marqué mais surtout des points de vue et du mode de pensée d’une catégorie sociale bien précise : la noblesse parisienne. Elle n’est pas de la cour et elle s’en chagrine,  malgré une présentation digne des raisins trop verts de la fable de son ami La Fontaine… Elle ne dispose pas des finances qu’elle jugerait nécessaire pour tenir son rang et use de tous les moyens pour tenter de rétablir sa fortune  en un temps où l’élite est supposée mépriser l’argent… Elle est bonne et sensible aux malheurs d’autrui, à condition qu’il soit bien né… Elle court les salons et les ruelles mais n’a qu’un véritable amour, sa fille… Mais  à travers sa fille, c’est elle-même qu’elle aime, car madame de sévigné est « entêtée » d’être aimée, d’être la première dans le cœur de ses proches. Les lettres sont le meilleur moyen d’amener sa fille à le lui répéter…  Alors : « Mandez-moi, ma Bonne,  le moyen de ne point vous écrire… ? »

« Moi, Marie, marquise de Sévigné »
proposée par Monsieur Pierre Cardin,
Texte : Pierre-André Hélène
Mise en scène : Théodora Mytakis
avec Véronique Fourcaud.

Les mercredis à 20h (sauf les mercredis 19 octobre et 16 novembre) jusqu’au 28 décembre.
Les dimanches à 17 : 23 et 30 octobre, 6 et 13 novembre, 4 décembre 2016

Théâtre Maxim’s
3, rue Royale
75008 Paris
http://www.maxims-de-paris.com

Véronique Grange-Spahis
photos : Emmanuel Pierre