Percussions corporelles venant d’Afrique du Sud

Percussions corporelles venant d’Afrique du Sud : Rencontre avec Thierry Bluy

Thierry Bluy parcours l’Afrique depuis 20 ans, y a rencontré des grands maîtres, parle la langue, connaît la culture, le rythme, le pouls de l’Afrique comme personne…le spécialiste des percussions corporelles, lillois et africain à la fois, animera un stage de percussions corporelles.

Il soigne, rassemble, harmonise et s’amuse beaucoup !

En Afrique, la vie quotidienne est rythmée par la musique.
« Je suis passionné de percussions, j’explore les sonorités depuis très jeune. En 1998, je suis parti en Afrique. J’ai passé quatre mois en Côte d’Ivoire où j’y ai rencontré de grands musiciens. La vie quotidienne est rythmée par la musique : les récoltes, les mariages, les naissances… J’ai attrapé le virus : j’y suis retourné tous les ans, et comme je suis très frileux, j’y passe les mois d’hiver. Je suis sûr d’une chose : dès que l’on veut apprendre, il faut aller à la source. J’ai appris la langue commune : le Bambara, travaillé avec les musiciens, me suis imprégné de la culture. Puis je suis parti au Mali, entre 2000 et 2004, et me suis initié et perfectionné au tama ou talking drum, dont la richesse et la complexité sonores, s’apparentent à certaines langues tonales africaines, on l’appelle : le tambour qui parle. »

En 2004, j’ai rencontré au Burkina Faso, un grand musicien qui jouait de la flute peule. Ce fut une révélation. J’ai acheté un terrain et me suis installé là-bas.

Se réapproprier le corps.

Nous intellectualisons trop !  En séparant de plus en plus la tête du reste du corps, nous avons perdu l’inné. Se rapprocher du corps, c’est améliorer l’estime de soi : on part du souffle, de la marche, des saisons, du rythme de la vie… Et du rythme de chacun.

Je suis issu d’une famille de santé. J’ai intégré une école d’infirmier, mais je me suis vite aperçu que ce n’était pas concevable pour moi de soigner en dissociant le corps et l’esprit. Je ne m’imaginai pas en distributeur de pilules pour « aider » les gens.

On passe à côté de beaucoup de choses en dissociant la tête du corps. J’ai tout abandonné et je me suis formé aux massages pieds et ventre, au Do In (ou auto massage). J’ai suivi un cursus de musicothérapie à Dijon, je pratique la médecine chinoise, le Shiatsu et Chi Nei Tsang ! En travaillant le rythme, on retrouve l’harmonie. Que je parle de soin ou de musique, le corps, le ressenti sont au cœur de mon travail, que j’intervienne auprès de musiciens, à l’hôpital ou en entreprise.

Vous animez pour le CEPRAVOI, un stage de percussions corporelles. Comment la voix entre-elle en résonance avec le corps ?

J’ai découvert les percussions corporelles lors d’un stage à Brest en 2000. Les percussions corporelles permettent de solidifier le groupe, de travailler la confiance, la mémoire, la concentration, la coordination… C’est un véritable travail sur soi qui s’opère et qui permet de se réapproprier son corps. Lors de stage comme celui que le CEPRAVOI organise, nous travaillons sur l’énergie, l’échauffement de la voix, le chant harmonique, la vibration intérieure… La pratique des percussions corporelles favorise l’indépendance rythmique et le lâcher prise. Nous chantons les onomatopées. Chacun trouve sa place et peut avancer à son rythme. Nous allons travailler sur des rythmes africains et contemporains. A partir d’une base commune, chacun joue et chante sa partie : la pratique des percussions corporelles est une expérience à la fois intime et collective, qui met en œuvre des mécanismes à la fois ludiques, agréables et profondément efficaces.
(Propos recueillis par Frédérique Alglave)

Thierry Bluy vous invite à un stage de percussions corporelles ou le rythme y est au cœur. La prise de conscience individuelle et collective est essentielle. L’écoute, la mémorisation et le lâcher prise sont les maîtres mots de cette rencontre.

Les 14 et 15 avril 2018 à Dreux (28)

Infos et réservations : http://www.cepravoi.fr/stages/percussions-corporelles-/

Romane Mercier