Prix du graffiti et du street-art 2016

Prix du graffiti et du street-art 2016

Open Graffiti est la vitrine d’un art peu médiatisé, le Street Art et le Graffiti étant pourtant très présents dans nos rues et dans notre quotidien, mais ils restent peu mis en avant. Ce prix a été créé pour permettre aux artistes de montrer leur art et leur talent au plus grand nombre. Cette année les 60 œuvres seront exposées à la Manufacture 111.

Pour tempérer ces propos liminaires, on peut se réjouir de la multiplication des manifestations autour de l’art urbain et de leur couverture médiatique jusque dans les journaux télévisés des grandes chaînes. La question qui se pose en réalité tient davantage à la qualité qu’à la quantité des œuvres présentées et desdites manifestations elles-mêmes. La facilité et le manque de professionnalisme émaillent l’efficacité du propos artistique d’une discipline qui peine, malgré quelques fers de lance internationaux comme Bansky ou Obey, à se hisser au niveau de l’art contemporain. Comme la récente Urban Art Fair organisée dans le Marais, tout l’intérêt de ce Prix du Graffiti et du Street Art réside dans la rigueur avec laquelle son équipe a sélectionné les plasticiens et scénographié leurs créations dans un lieu digne de ce nom. Les esprits chafouins regretteront un certain embourgeoisement mais c’est à ce prix que l’art urbain gagnera ses lettres de noblesses et la reconnaissance durable du grand public comme des experts.

Vents d’Orage part à la rencontre de la Commissaire de l’Exposition…

Vents d’Orage : Charlotte, pouvez-vous nous dire qui est à l’origine de ce Prix du Graffiti et du Street Art et quel est l’objectif poursuivi par la manifestation ?

Charlotte Régnault : Cédric Naïmi qui évolue dans l’univers de la communication artistique, a eu cette idée en 2014 pour permettre au grand public de découvrir ces disciplines à la Fondation EDF. La seconde édition s’expose dans ce magnifique lieu qu’est la Manufacture 111. 300 dossiers nous sont parvenus et une soixantaine d’œuvres de jeunes talents a été sélectionnée. Les créations resteront visibles à Paris au moins jusqu’au 30 octobre et à Bruxelles en début d’année 2017, avant d’être vendues aux enchères chez Digard Auction.

VdO : Le thème ? Le profil des participants ?

CR : Il s’agit pour la grande majorité d’artistes qui n’ont pas ou peu été montrés en galerie, Français et Belges, en prenant soin de s’ouvrir aux régions et sans verser dans un certain parisianisme. 5 artistes participent hors concours car plus connus ou ayant déjà concouru à la première édition. Cette année le thème est celui de l’écologie.

VdO : Quelles personnalités ont pris part au jury ?

CR : Pierre Cornette de Saint-Cyr, le Président d’Honneur du Palais de Tokyo, l’architecte Alain-Dominique Gallizia, expert en art urbain qui a pour habitude d’associer des street artistes à ses projets de construction, David Benhamou, directeur de la galerie (et magasin spécialisé dans le matériel de street art) Maquis-Art et enfin Tarek Ben Yakhlef, artiste et responsable du célèbre magazine Paris Tonkar.

VdO : A quelques minutes de la remise des prix, peut-on dévoiler le nom des lauréats ?

CR : Le 1er prix est attribué à Crey 132 qui a réalisé à la bombe une œuvre hyper réaliste sur le symbole de l’éléphant grimé de messages environnementaux. Le 2ème prix va à Rabuss, un pochoiriste ayant mis en scène un ring de boxe opposant un humain et un singe. Une artiste féminine, KristX, remporte le 3ème prix avec un diptyque sur des matériaux de récupération présentant un homme portant un masque à gaz et un singe agressif. Cette année le palmarès est complété d’un prix du public octroyé à Mr Renard qui propose une toile présentant une planète malmenée par des messages écologiques très forts.

VdO : Un mot sur la scénographie que vous avez-vous-même réalisée ?

CR : La mise en scène s’articule autour de 4 thèmes et codes essentiels à l’art urbain : les techniques utilisées, la rue, la galerie et l’illégalité. Au centre un jardin d’hiver comportant une installation de néons et symbolisant le thème de cette deuxième édition.

Le Prix du Graffiti et du Street Art en bref :

Il s’agit donc de la deuxième édition de ce prix hors du commun qui récompense les plus belles œuvres des artistes de rue Français et Belges, un prix pour l’Art de Rue. Le thème a été donné en début d’année : l’écologie et l’environnement dans ma ville et ma planète.

Plus de 300 d’artistes ont planché sur ce thème et seulement 60 ont été sélectionnés pour participer au prix. Le jury a délibéré ­fin septembre pour gratifier les 3 lauréats d’une somme de 3000€ pour le 1er prix, 2000€ pour le 2ème et 1000€ pour le 3ème. Les autres ont la chance d’être exposés à la Manufacture 111 et ensuite à Bruxelles au cours du premier trimestre 2017.

Jusqu’au 30 novembre 2016

Galerie Manufacture 111
19 bd Davout – 75020 Paris
Ouvert du jeudi au samedi de 13h à 22h, le dimanche de 12h à 19h
http://www.manufacture111.com/

David Fargier – Vents d’Orage

 

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