ŠamaŠ Soleil Noir Soleil, Zad Moultaka – Pavillon du Liban à la Biennale de Venise

ŠamaŠ Soleil Noir Soleil, Zad MoultakaPavillon du Liban à la Biennale de Venise

Le 23 février au Palais de Tokyo, le pavillon du Liban a été dévoilé lors d’une conférence de presse. Dévoilée…. Juste un rideau entrouvert puisque la réalisation ne le sera qu’à l’ouverture de la Biennale de Venise…

Longtemps absent de la scène internationale vénitienne, le Liban s’est doté pour la première fois d’un pavillon national en 2007, au cours de la 52e Biennale de Venise. Soutenu par le Ministère de la Culture du Liban, il fut installé dans une ancienne brasserie, sur l’île de la Giudecca, et fut l’occasion d’une exposition collective (Foreword). Panorama diversifié de la scène artistique libanaise, cette exposition réunissait Fouad Elkoury, Lamia Joreige, Walid Sadek, Mounira Al Solh et Akram Zaatari. La dernière participation du Liban à la Biennale de Venise date de 2013, représentée par le vidéaste Akram Zaatari, avec son installation vidéo Lettre au pilote qui a désobéi, accueillie au cœur de l’Arsenale.

Pour cette 57ème édition, en 2017, le Liban fait son retour à la Biennale avec l’installation ŠamaŠ de Zad Moultaka.

Artiste libanais pluridisciplinaire, compositeur et plasticien, Zad Moultaka représente le Liban à la 57e Exposition internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise, du 13 mai au 26 novembre 2017. Avec son œuvre monumentale, ŠamaŠ, Zad Moultaka conjugue l’invention musicale avec la recherche plastique, dans une démarche radicale où la technologie naît de l’archaïque.

Hanté par l’idée de lier les rives de l’Orient et de l’Occident en une seule voix, Zad Moultaka érige dans l’Arsenale Nuovissimo un monument à ŠamaŠ, le dieu du soleil et de la justice des Babyloniens, représenté sur le Code d’Hammourabi, haute stèle considérée comme la première table de loi. En faisant chanter un monumental moteur de bombardier et en l’adossant à un mur étincelant, évocation du veau d’or, il tente, avec cette relique crépusculaire psalmodiée, de conjurer l’apocalypse arabe annoncée.

Avec ŠamaŠ, Zad Moultaka affronte la barbarie avec ses propres armes, dans un vibrant appel, une synergie de formes, de matières et de sons sous le commissariat artistique d’Emmanuel Daydé, historien et critique d’art.

« Le projet ŠamaŠ trouve son origine dans le Code d’Hammourabi, considéré comme la première table de loi, gravée sur une haute stèle de basalte noir près de 2000 ans avant notre ère. En haut de ce majestueux totem figure ŠamaŠ, le dieu Soleil. Tout comme la lumière disperse les ténèbres, ŠamaŠ expose le mal en pleine lumière et met fin à l’injustice. » Zad Moultaka

« A l’école documentaire implacable emmenée par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige comme à l’expressionnisme émotionnel, véhiculée hier par Marwan ou aujourd’hui par les frères Baalbaki, Moultaka oppose un archaïsme cosmogonique inédit dans le monde arabe. » Emmanuel Daydé

« Moi, Hammourabi, prince zélé qui craint les dieux, j’ai écrit mes paroles précieuses sur ma stèle et je l’ai dressée devant ma statue de Roi de justice, pour que le fort n’opprime pas le faible et pour faire justice à l’orphelin et à la veuve…«  Code d’Hammourabi, 1750 av JC

Le lieu d’exposition : l’Arsenale Nuovissimo

L’Arsenal de Venise, aussi appelé Arsenal de la République Sérénissime, est construit à partir de 1104 sur l’initiative du doge Ordelafo Faliero. Ceint par 3 km de murailles crénelées de briques rouges, l’Arsenal de Venise est l’un des premiers sites industriels d’Europe. Depuis 1999, une partie des installations de l’Arsenal (Corderie, Artiglierie, Gaggiandre, Tese Cinquecentesche, Tese delle Vergini) est dévolue à la Biennale de Venise et accueille des expositions d’art contemporain. Le pavillon national du Liban s’installe ainsi à l’Arsenale Nuovissimo, construit au XVIe siècle pour y héberger les chantiers navals, et réputé aujourd’hui pour accueillir les installations monumentales des Biennales d’Art et d’Architecture. Le Ministère de la Culture du Liban a mandaté Zad Moultaka pour la création d’une œuvre qui s’inscrira dans cet espace somptueux et symbolique. Le comité de la Biennale de Venise a souhaité que ŠamaŠ soit présenté à l’Arsenale, lieu stratégique au cœur de la Biennale.

 

57e Exposition internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise
Du 13 mai au 26 novembre 2017

Pavillon libanais Tese
N°100 Arsenale Nuovissimo
Venise