Sing Street

« Sing Street »

Dis merde à ton connard de patron, laisse ton mec torcher les gosses, pour une fois. Car pleurer devant une comédie, ce n’est pas si courant, putain !

Oui je me suis totalement laissé cueillir par cette ode magnifique à la musique et à la vie. Bien des raisons à cela, vous trouverez les vôtres.

Entre autres choses, l’histoire de The Cure et son immense influence sur l’art, au coeur d’un scénario de manière affichée ou subliminale, de cette première ligne de basse, celle de « The Lovecats » au tournant du film, quand une jeune bande de lycéens croulant sous le ciel gris de Dublin, comprend qu’ils peuvent sublimer leur quotidien dans des titres à l’accent gai-triste.

Il y a dix ans, dédicaçant un exemplaire de « Après la pluie... » à Robert Smith, je lui disais « Ton travail compte parmi les plus importants de la création artistique de ces 30 dernières années. Ne laisse jamais personne te faire croire le contraire« . Paolo Sorrentino, Sofia Coppola, Trey Parker & Matt Stone, Tim Burton, Butcher Billy, Smashing Pumpkins, The Horrors, Deftones, Nine Inch Nails, The XX… impossible d’inventorier leur héritage.

Ce film ne dit pas autre chose que ce que le clown hirsute répète à son combo pour que le feu sacré continue de brûler en lui : « Jouons à chaque fois comme si c’était la dernière fois« . Et l’intelligence du réalisateur à dire sans les dire, les premiers émois amoureux, la difficulté de trouver et de vivre sa sexualité, la crainte de l’avenir…

A ceux qui sont artistes ou ambitionnent de le devenir, danse, joue, peint, chante comme si c’était la dernière fois. Vis tes rêves à fond… personne ne t’enlèvera ça, des souvenirs à jamais gravés dans ton coeur. « Sing Street« , bordel que ça fait du bien !

Synopsis :

Dublin, années 80. La pop, le rock, le métal, la new wave passent en boucle sur les lecteurs K7, vibrent dans les écouteurs des walkmans et le rendez-vous hebdomadaire devant  « Top of the Pops » est incontournable.

Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé à contrecœur de rejoindre les bancs de l’école publique dont les règles d’éducation diffèrent de celles de l’école privée qu’il avait l’habitude de fréquenter.

Il se retrouve au milieu d’élèves turbulents qui le malmènent et de professeurs exigeants qui lui font rapidement comprendre qu’en tant que petit nouveau, il va devoir filer doux. Afin de s’échapper de cet univers violent, il n’a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers dans lequel il ne connait rien ni personne, à part les vinyles de sa chambre d’adolescent. Afin de la conquérir,  il lui propose de jouer dans son futur clip.

Film irlando-américano-britannique
Réalisation : John Carney
Avec Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Aidan Gillen, Maria Doyle Kennedy, Jack Reynor, Kelly Thornton, Ben Carolan, Mark McKenna

David Fargier – Vents d’Orage