Barbie

Même si – on le sait bien – la poupée Barbie n’a pas les proportions d’une vraie femme et n’est qu’une représentation éloignée de la réalité – combien de petites filles n’en ont pas rêvé !

L’habiller, la coiffer, lui raconter des histoires, lui faire partager des aventures réelles ou imaginaires… les couturiers l’ont bien compris, lui créant des vêtements de haute couture – petite satisfaction des parents ou collectionneurs qui s’en emparent.

« Barbie, en tant que symbole de la société de consommation, a dû essuyer de nombreuses critiques, les principales portant sur l’essence même du jeu avec Barbie, c’est-à-dire l’identification et la projection. Barbie étant le support grâce auquel la fillette imagine, par le jeu, sa future vie d’adulte, certains adultes ont pu s’émouvoir de voir des enfants s’identifier à une poupée aux mensurations irréalistes (rappelons que le corps de Barbie n’a pas été pensé pour être réaliste, mais pour pouvoir être facilement habillé, tout comme celui des poupées de mode du xixe siècle), oubliant que la puissance imaginative des enfants leur permet d’animer dans leurs jeux de nombreux objets, sans pour autant croire que ces objets sont réels ou vivants. Souvent attaquée, Barbie a beaucoup évolué pour répondre à ces critiques, et présente une évolution générale semblable à celle de notre société. »

L’histoire est bien jolie et retransmise dans une vidéo au début de la visite de l’exposition. :

« Ruth et Eliott Handler avaient créé Mattel avec Harold Matson en 1945. La marque, qui fabriquait de petits jouets en plastique, boîtes à musique, pistolets factices, etc., connaissait un certain succès. Ruth n’arrivait cependant pas à convaincre le reste de l’équipe de réaliser son idée de poupée mannequin en trois dimensions, alors même que Mattel cherchait un créneau novateur et original pour entrer sur le marché de la poupée. La raison invoquée officiellement était celle du coût de réalisation d’une telle poupée, qui aurait nécessité de la faire produire en Asie, ce à quoi Mattel n’était pas prêt. Les réticences d’une équipe exclusivement masculine à réaliser une poupée ressemblant à une adulte et dotée de seins constituent néanmoins certainement la vraie raison expliquant les difficultés rencontrées avant la naissance de Barbie. Il ne faut pas oublier que, dans les années 1950, être une femme d’affaires signifiait être une pionnière, et que Ruth Handler était la seule femme dans un milieu masculin. (…) Barbie, nommée d’après Barbara Handler, fit ses premiers pas à la Foire du jouet de New York le 9 mars 1959 »

L’exposition retrace l’aventure Barbie, son évolution, ses métamorphoses – Ce n’est plus une Barbie mais des Barbie multiformes, aux activités multiples. Presque toutes les professions sont représentées avec leurs tenues spécifiques, de l’infirmière à la danseuse de cabaret, de l’hôtesse de l’air au vétérinaire, de l’avocate à la pianiste.

Une exposition à découvrir en famille ou entre amies, toutes générations confondues….

Du 10 mars au 18 septembre 2016
Musées des arts décoratifs 107, rue de Rivoli – 75001 Paris
du mardi au dimanche de 11 h à 18 h (Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h)

Véronique Grange-Spahis