Les Bons Becs, friandises à déguster sans modération

Les Bons Becs, friandises à déguster sans modération

Vents d’Orage est un ignare, qu’on se le dise. A la vue d’engins sonores que je ne connaissais pas, je m’exclamais « oh un spectacle de saxophonistes ! ». Eh bien non, gros béta, puisqu’il s’agit de clarinettes, qui se déclinent selon plusieurs tessitures. La simple évocation d’un répertoire interprété avec des instruments à vent piquait ma curiosité. Le petit ange gai et aventureux qui sautille sans cesse sur mon épaule, trépignait d’impatience que nous découvrions une formation rencontrant un succès qui ne se dément pas au fil des années.

Plusieurs gages de qualité nous poussaient vers le Théâtre du Ranelagh. Tout d’abord, le parcours impressionnant des musiciens de ce combo, usant leurs smokings sur des centaines de scènes à travers le monde. Ensuite la présence à la mise en scène d’une artiste exigeante, têtue, capable de pousser les plus réfractaires dans leurs retranchements, mettant le groupe dans la confiance de jouer la comédie tout aussi bien que de leurs instruments.

Caroline Loeb, puisque c’est d’elle que l’on parle, ne m’a jamais déçu. Ni dans ses choix de collaborations, ni par l’investissement qu’elle met à chacun de ses projets, des costumes de scène à la subtilité des lumières. On assiste, un sourire aux lèvres dont on ne départira qu’au regret de voir s’abattre le rideau de fin, à une extraordinaire succession de tableaux où les univers musicaux se croisent et s’entremêlent.  De George Gershwin à Michael Jackson en passant par Haendel, c’est à croire que les Bons Becs se fichent bien des genres et de leur vaine hiérarchisation. Peu importe la note pourvue que ce soit la bonne.

Vents d’Orage a ainsi passé une heure et vingt minutes absolument délicieuses. Un privilège d’ailleurs que d’assister à un dernier filage technique aussi prometteur qu’enchanteur. Ça virevolte, ça swingue, ça bouge sur la scène et ton cul sur la chaise, ça vit, ça rit, ça rock’n’roll, ça do bémol… Bref ça envoie du bois et je ne m’y attendais pas, pas à ce point-là en tout cas. Chaque morceau se déguste telle une friandise jusqu’à feindre une mine boudeuse d’enfant gâté lorsque la main atteint le fond du paquet vide. C’est bien connu, les Bons Becs engendrent une addiction dont le meilleur dentiste au monde ne saurait vous guérir.

Le pitch :

Après le spectacle Les Bons Becs en voyage de notes qui nous emmenait dans un voyage musical ébouriffant autour du monde, les clarinettistes virtuoses, accompagnés de leur batteur fou, revisitent un nouveau programme éclectique et débordant d’énergie.
Avec leur sens de la poésie et leur inventivité toujours au rendez-vous, ils nous embarquent dans des mélodies de Cab Calloway, Tchaîkovski, Bernstein, Rossini, Vivaldi, Bizet mais aussi James Brown, John Barry et Nino Ferrer. Avec eux, on rêve, on rit mais aussi on se régale avec cette musique jouée à son meilleur niveau.
Florent Heau joue divinement en dansant des claquettes, Bruno Desmouillières nous fait vibrer au rythme de ses percussions. Yves Jeanne et Eric Baret s’amusent à faire du Music-Hall et Laurent Bienvenu se rêve en James Bond

Les Bons Becs – Big Bang
Avec : Eric Baret, Florent Heau, Yves Jeanne, Laurent Bienvenu, Bruno Desmouillières
Mise en scène : Caroline Loeb
Lumières : Anne Coudret

Au Festival Off d’Avignon puis de retour dans une salle parisienne à la rentrée

https://www.facebook.com/Les-Bons-Becs-255512237825279

David Fargier – Vents d’Orage