DURAS PIVOT / APOSTROPHES

DURAS PIVOT / APOSTROPHES

Nous l’avons vu à l’occasion de bien des chroniques publiées sur notre webzine, le théâtre est une discipline protéiforme, évidemment. Tout y est possible dès lors que s’établit une connivence entre l’imagination du spectateur et l’illusion créée sur scène. D’un plateau de télévision à celui d’une salle de spectacle, il n’y a qu’un pas que Claude Gallou eut l’excellente idée de franchir en recomposant avec exactitude l’émission Apostrophes lors de laquelle Bernard Pivot recevait pour la première fois Marguerite Duras. L’écrivain en proie à un succès sans précédent s’y était pourtant refusé six mois auparavant. Oui mais voilà, cette femme à l’intelligence fulgurante avait un goût prononcé pour les revirements, les paradoxes et tomba littéralement sous le charme de son interviewer.

Le public au plus près des comédiens, se trouve ainsi transporté trois décennies en arrière, buvant les paroles des deux protagonistes dans une joute qui marquera à jamais les annales de la télévision française. Détails vestimentaires, accessoires, fiches et ouvrages soigneusement posées sur la table séparant les interlocuteurs… l’illusion, disions-nous, s’avère parfaite. Plus de 100 000 exemplaires de « L’amant », sorti quatre semaines plutôt, se sont déjà écoulés lorsqu’un passionnant dialogue s’instaure.

Ce roman de commande, l’Académie Française, la détention de son mari et de ses amis pendant la seconde guerre mondiale, l’amour indépassable qu’elle éprouva pour ce richissime Chinois, le livre que son compagnon Yann Andréa lui avait consacré, les relations complexes à la mère et aux frères, les déceptions politiques, la proximité avec François Mitterrand… une multitude de sujet seront abordés, démontrant s’il était encore nécessaire, l’empreinte que Duras laisserait dans le paysage culturel, bien au-delà de la littérature et de nos frontières.

Deux comédiens au plus près d’une vérité théâtrale et historique. Deux artistes au service d’un spectacle qui ne manquera pas de séduire public et professionnels parmi les plus exigeants du Festival d’Avignon cet été… aucun doute là-dessus.

Le pitch :

Le 28  septembre 1984 Bernard Pivot reçoit Marguerite Duras en direct dans sa célèbre émission Apostrophes. Un moment unique à propos duquel l’écrivain dira : « On était retourné au premier état de la relation humaine, celui de la curiosité de l’autre ».
Sur le plateau une table, deux fauteuils, des livres, des fiches. Assis là, enveloppés dans  une lumière franche, un comédien et une comédienne une heure durant vont interpréter cette rencontre et partir à la recherche de la qualité de cet échange. « Je ne comprends pas toujours très bien ce que je dis, ce que je sais c’est que c’est complètement vrai. » (Marguerite Duras)

« Ecrire, c’est croire que tout n’a pas été dit et que ce qui a été dit aurait pu l’être autrement, mieux même. » (Bernard Pivot)

Duras Pivot / Apostrophes
Sur une idée de : Claude Gallou
Mise en scène : Claude Gallou
Avec : Sylvie Boivin et Claude Gallou

Samedi 19 mai 2018 : Paris (75) / Studio Hébertot – 15h00
Du vendredi 6 au dimanche 29 juillet 2018 : Festival Avignon Off 2018 (84) / Théâtre au Magasin – 21h00

David Fargier