Galerie Lara Vincy

Une histoire de famille avant tout …

Dès son enfance, Youri Vincy est plongé dans l’univers et la vie de la galerie familiale. Créée en 1955 par sa grand-mère, la galerie est toujours restée dans la famille.

Dès 1947, Lara Vincy, née en Russie et vivant en France, décide à la suite d’une soirée d’inauguration d’une galerie de se lancer et d’avoir elle aussi sa propre galerie. En 1955, c’est un de ses amis, le peintre Baram qui lui trouve la galerie à l’angle de la rue Jacques Callot et de la rue de Seine et qui la conseille dans les premiers mois sur les artistes. Très rapidement, Lara Vincy s’émancipe et profite de la présence en nombre d’artistes étrangers dans la capitale pour choisir elle-même les œuvres qu’elles exposent dans sa galerie.

Dès les années 1960, la galerie devient l’une des références en peinture abstraite.

Une histoire de ruptures mais également de continuités …

A peine une dizaine d’années plus tard, Liliane Vincy, la fille de Lara, qui travaille également dans la galerie, s’intéresse au monde de l’art expérimental et opère ainsi un premier tournant dans l’histoire artistique de la galerie. Depuis le décès de Liliane Vincy, en 2015, Youri a repris seul la galerie et poursuit pour l’instant la ligne établie par sa mère. Comme le disait Liliane Vincy à son fils : « J’ai mis les fondations, tu as mis le papier peint », montrant bien ainsi l’idée de collaboration et de partage.

Son envie de travailler dans la galerie est venu progressivement, il n’y a pas eu un évènement ou une rencontre qui a provoqué le déclic. C’est un ensemble de choses qui l’ont poussé à travailler dans la galerie.

Ce métier fait partie de lui, c’est un morceau de lui. Comme il le dit : « il a toujours été à l’intérieur du bocal ».

D’octobre 2015 à fin janvier 2016, après le décès de sa mère, Youri Vincy a souhaité opérer un retour dans le passé en exposant des artistes qui étaient présents à la naissance de la galerie : S. H. Raza et Akira Kito. Il a également repeint la façade de la galerie dans sa couleur d’origine, le noir, et réinstallé le mobilier que sa grand-mère avait choisi dans les années 1950. Ces deux initiatives lui ont permis symboliquement de prendre le relais de sa grand-mère, créatrice de la galerie.

Une histoire d’art et de partage surtout …

Youri Vincy opère une sélection par affinité tout en suivant une ligne précise, l’épine dorsale de la galerie qui va du Nouveau Réalisme, à Fluxus en passant par la poésie visuelle. C’est une galerie textuelle, poétique, …

L’humour est un élément important pour lui, il ne s’agit pas d’avoir une galerie d’art conceptuel pur mais une galerie protéiforme avec de la poésie, des installations, des peintures, …

Ce qui l’intéresse c’est le rapport direct, les échanges, la proximité, la complicité avec les artistes : « l’importance de la relation ».

La difficulté c’est que le public s’intéresse aux « noms » et ce n’est pas le cas de la galerie. Le lieu est chargé d’histoire et est conçu comme un lieu d’art qu’il ne faut pas dénaturer car il s’agit en fait d’une maison avec son histoire. Les visiteurs doivent se sentir bien, ça ne doit pas être un espace froid mais une galerie au climat accueillant, chaleureux qui invite à l’échange avec le galeriste. Il veut établir une proximité entre le public et le galeriste dans un style familial.

Très sincère, Youri Vincy avoue qu’il faut un équilibre entre émotion et rentabilité, mais il n’est pas prêt à faire des concessions pour gagner plus d’argent.

Actuellement, c’est l’artiste Jean-Luc Parant qui est mis à l’honneur dans la galerie jusqu’au 2 juillet 2016 (exposition A quatre mains).

Pour choisir les artistes, Youri fait appel à sa sensibilité et à sa capacité de regarder les œuvres après de nombreuses années dans la galerie avec sa grand-mère et sa mère.

Les rencontres

L’un des artistes qui a le plus marqué Youri Vincy est Raymond Hains. Il était ami avec Liliane Vincy et Youri se souvient des nombreuses soirées passées au restaurant avec lui. Ces moments restent gravés dans sa mémoire et font partie des éléments qui lui ont confirmé la volonté d’intégrer la galerie.

Ben a aussi marqué Youri dès son adolescence et a toujours fait partie du cercle des amis de la galerie.

La galerie est également un lieu de rencontres entre les artistes et les amoureux de l’art : Bernard Blistène et Raymond Hains, Pierre Restany et Alex Mlynarcik, et bien d’autres se sont rencontrés et/ou retrouvés au 47 rue de Seine.

La galerie est un lieu de vie, une intersection, un lieu positif.

En un mot, Youri Vincy définit sa galerie comme un espace « ludique ».

Les projets de Youri Vincy

Youri Vincy souhaite poursuivre cette idée de transmission au sein de sa galerie. Il souhaite rester fidèle et intègre par rapport à la démarche artistique engagée par sa grand-mère.

D’ici 5 ans, Youri se projette volontiers dans une nouvelle aventure à New-York où il pourrait exposer dans des galeries déjà existantes avant peut-être d’y ouvrir un nouvel espace dédié à l’art…

Un livre sur l’histoire de la Galerie Lara Vincy est en cours de préparation et pourrait sortir en 2017.

GALERIE LARA VINCY -47 rue de Seine – 75006 Paris – Ouverte du mardi au samedi de 11h à 13h et de 14h30 à 19h.
http://www.lara-vincy.com/

Marion Vital, étudiante Master 1 Marché de l’art – IESA Paris.