I’m every woman

I’m every woman

Une BD jubilatoire !

La bande dessinée « I’m every woman » est incisive, percutante, hilarante et novatrice pour certaines idées qu’elle affiche. L’autrice Liv Strömquist, Suédoise n’en est pas à sa première publication satirique « Grandeur et décadence », « l’origine du monde », « les sentiments du prince Charles » avaient déjà montré sa verve, son aptitude à pointer les travers de notre société. Dans cet ouvrage, elle commence en présentant les cinq pires mecs de l’histoire, à savoir Edvard Munch, Mao Zedong, Ingmar Bergman, Percy Shelley et Phil Spector.

Elle passe en revue la vie amoureuse du célèbre peintre norvégien, replace dans leur contexte, les toiles « la Meurtrière », « la Mort de Marat » et nous donne une interprétation inédite du légendaire tableau « le cri ». Elle rappelle avec un humour noir la prédilection de Mao et pour les jeunes femmes. Liv écorne allègrement l’image du réalisateur suédois Ingmar Bergman. Elle souligne ses nombreuses compagnes qu’il engrosse, et laisse, assurer seules, l’éducation de sa progéniture. Elle n’épargne pas non plus le poète Percy Shelley qui revendiquait l’amour libre, là maintenant, tout de suite, mais qui arguait que, pour le suffrage universel ou le droit de vote aux femmes, il était préférable d’attendre.

Quant au portrait de Phil Spector, il ressemble terriblement aux maris des faits divers. Outre un style graphique, limpide qui accompagne parfaitement ses écrits, Liv Strömquist ponctue toutes ses histoires d’un humour décapant avec en exergue les références sur lesquelles, elle s’appuie. Tout y passe : Britney, le comportement des animaux, Elvis Presley, le dessin animé Barbapapa. Elle s’attaque aux religions monothéistes, toutes vouées à la suprématie du mâle et qui ont éradiqué les croyances antérieures qui vénéraient des déesses pas toujours rangées. Elle rappelle que dans la religion catholique la seule femme présente, est la mère parfaite, vierge de surcroît, ce qui est un superbe paradoxe. La partie sur les religions s’appuie sur de nombreuses références que l’autrice cite. Tout le monde en prend pour son grade, le discours sur l’égalité homme femme, les enfants qui pour Liv Strömquist sont les dignes représentants des ultraconservateurs, avec leurs refus que leur mère travaille, divorce ou rencontre un autre homme. C’est une bande dessinée subversive, rafraîchissante, pertinente qui amène à la réflexion.

I’m every woman
Editeur Rackham, Collection Le Signe Noi
Format 17 X 24 CM
112 pages N/B & Couleur
18,00€

Barbara Ates Villaudy