La flûte enchantée

La flûte enchantée

Pour célébrer ses 30 ans le Béjart Ballet Lausanne revient à Paris en 2018 avec un ballet mythique, La flûte enchantée.

Dansé du 7 au 11 février au Palais des Congrès de Paris, ce spectacle magistral, est selon les mots de Maurice Béjart : « une féerie qui nous emporte dans la poésie pure de l’enfance ou du génie, ensuite, et surtout, un rituel précis, rigoureux, inspiré. »

« À travers l’alternance de scènes magiques ou comiques, ce ballet mettant fidèlement en scène la partition de Mozart, rend la musique visible et révèle l’essence du mouvement qui vit en son cœur. Fable philosophique et conte initiatique, La flûte enchantée prône l’acceptation de l’humaine faillibilité, le triomphe du couple sur la désunion et la victoire des Lumières sur l’obscurité.

Cette œuvre se présente à nous sous un double aspect : tout d’abord une féerie qui nous emporte dans la poésie pure de l’enfance ou du génie, ensuite, et surtout, un rituel précis, rigoureux, inspiré. Ce mélange peut nous sembler étrange. Constatons premièrement qu’il fonctionne parfaitement et que l’alternance des scènes, soit magiques, soit franchement comiques, avec un message philosophique d’une grande hauteur de pensée nous rend plus perméables à recevoir le symbolisme non seulement avec notre esprit, mais avec notre être total.

La danse est tout d’abord un rituel ; dans toute civilisation traditionnelle, Danse et rite sont inséparables, le prêtre danse, le sorcier, le chaman dansent, le pharaon aussi bien que David, roi et prophète, dansent devant l’image de leur divinité. C’est par le geste (Mudra) que le rituel opère.

D’autre part le ballet tel que le connaît notre civilisation occidentale, né à la fin du XVIe siècle, fut tout de suite à son aise dans la féerie, l’allégorie, le merveilleux, et la liste serait longue de nos ballets dont les titres se confondent avec ceux de nos contes de fées.

C’est pour cela qu’il m’a semblé évident que des danseurs pouvaient rendre la pensée subtile de Mozart, et qu’une partition chorégraphique délicatement entrelacée entre les lignes de la musique aurait moins de poids qu’une simple mise en scène pour traduire ce double univers féerique et rituel.

Cela peut sembler une étrange entreprise que celle de faire danser un opéra dans son intégralité, mais d’une part (et je l’ai déjà souvent expérimenté) la voix humaine est le plus merveilleux support pour la danse, d’autre part le geste chorégraphique transcende le réalisme et prolonge la pensée subtile de la phrase musicale.

En montant La flûte enchantée, je n’ai pas cherché à glisser dans une œuvre parfaite la moindre intention personnelle, ou message surajouté, mais à écouter scrupuleusement (et amoureusement) la partition, lire le livret et traduire.

On me demande souvent quel est le sujet de La flûte. Je terminerai en cédant la parole à un spécialiste, Jacques Chailley, qui a analysé dans un ouvrage magistral cet opéra maçonnique : « Le sujet fondamental, on commence maintenant à le comprendre, est donc le conflit des deux sexes, conflit qui trouve son aboutissement dans le mystère du couple. L’homme et la femme doivent d’abord se chercher, puis, s’étant trouvés, dépasser leur condition première par une série d’épreuves qui les rendront dignes de leur nouvel état. » Maurice Béjart

Le pitch :

Le Prince Tamino est chargé par la Reine de la Nuit d’aller délivrer sa fille Pamina des prisons du mage Sarastro, présenté comme un tyran. Guidé par les trois Dames de la Reine, Tamino est surtout accompagné de Papageno, un oiseleur truculent, dont la couardise contraste avec la noblesse et le courage de Tamino : à Papageno revient un carillon et à Tamino une flûte magique, deux instruments qui les aideront dans leur périple.

Mais Tamino découvre au cours de son voyage que les forces du mal ne sont pas du côté de Sarastro mais de celles de la Reine de la Nuit. Cette dernière l’a trompé et elle est prête à tout pour se venger de Sarastro, qu’elle déteste. Truffé de mises à l’épreuve, le parcours de Tamino pour délivrer et conquérir Pamina se charge de symboles qui, de scène en scène, les mènent vers l’amour et la lumière, sous la sagesse bienveillante de Sarastro. La Reine de la Nuit et sa suite finissent anéanties.

La flûte enchantée
Musique : Wolfgang Amadeus Mozart
Chorégraphie : Maurice Béjart

Du 7 au 11 février 2018 à 20h, 16h le dimanche

Palais des Congrès
2 Place de la Porte Maillot
75017 Paris

David Fargier – vents d’Orage