L’atelier de moulage de la Réunion des Musées Nationaux

L’atelier de moulage de la Réunion des Musées Nationaux

J’ai conscience du privilège qui m’est accordé lorsque je pénètre dans les ateliers de la Réunion des Musées Nationaux. Hormis lors des journées du patrimoine, aussi brèves qu’extrêmement fréquentées, l’atelier de moulage n’ouvre jamais ses portes au public. Lieux d’exception qui concentrent d’incroyables chefs-d’œuvre, les ateliers se sont dévoilés le temps d’une journée et à l’occasion d’un partenariat avec la marque Mako Créations.

L’origine de la structure

L’Atelier de moulage voit le jour en 1794, soit deux ans après l’inauguration du musée du Louvre. Sa mission première est de fournir aux institutions telles que les musées ou écoles des Beaux-Arts des reproductions fidèles et qualitatives de sculptures antiques exposées au Louvre. On réalise sur les originaux des empreintes qui serviront de base pour la création de moules. Ces moules constitués permettent par la suite la réalisation de copies en multiples exemplaires.
Au fil du temps, cette collection de moules et de modèles s’est progressivement élargie à d’autres œuvres issues du patrimoine français ou étranger. Les 6000 moules de l’Atelier en font un répertoire de l’histoire de la sculpture mondiale, de l’Antiquité à l’époque moderne.

 

La richesse de son fond constitue en outre un témoignage précieux pour la conservation. Certains moules ou modèles conservés sont parfois en meilleur état que les originaux actuels, dégradés avec les années ou détruits. En ce sens, l’atelier lui-même pourrait être qualifié de musée.

Ses perspectives

 

L’atelier de moulage fait depuis toujours rayonner le savoir-faire français. S’il a connu quelques difficultés au crépuscule du vingtième siècle, sa renommée actuelle n’est plus à prouver. Les problématiques de conservation au cœur des politiques muséales incitent les établissements culturels à se tourner vers les moulages. Les musées d’état représentent une part conséquente de la clientèle car ils espèrent certes préserver les œuvres, mais aussi ménager le public. Car les moulages, contrairement aux originaux, offrent la possibilité d’une expérience inédite par le toucher. De nombreux musées développent en effet des « galeries tactiles » où le rapport immédiat à l’œuvre ne passe plus seulement par le regard mais aussi par le contact direct.
Fort d’un succès croissant, l’Atelier s’est également ouvert aux commandes de particuliers qui désirent posséder une ou plusieurs répliques fidèles. Il n’est donc pas impossible (sous couvert d’un certain prix) d’installer dans son salon la Victoire de Samothrace.

Mako Moulages et l’Atelier

 

Mako moulages a bercé des générations d’enfants nés entre 1970 et 1980. Marque emblématique du loisir en France, elle renaît de ses cendres en 2014, portée par la passionnée Agnès Beuchet. Celle-ci réinvente le succès des débuts par le biais de coffrets féeriques et ludiques.
De son association avec l’Atelier de la Réunion des musées nationaux résulte deux coffrets d’histoire de l’art « animalier », avec la reproduction du célèbre Hippopotame bleu du Louvre et de L’Ours Blanc de François Pompon.
A l’occasion de la visite, les enfants ont pu se réapproprier ces chefs-d’œuvre et devenir de vrais artistes en herbe.

L’Atelier de moulage
1 Impasse du Pilier
93217 La Plaine Saint-Denis
yann.jurez@rmn.fr

Mako Créations
www.makocreations.fr

Lauréana Lebrun, étudiante en peinture et arts graphiques à l’IESA.