Liv Strömquist : le divan de Liv

Liv Strömquist : le divan de Liv

L’Institut suédois vous invite dans le boudoir kitsch et mordant de l’artiste Liv Strömquist, l’une des icônes de la nouvelle génération d‘auteures-dessinatrices qui depuis une dizaine d’années font évoluer la scène de la BD Suédoise par leur visions féministes et engagées.

L’exposition « Le divan de Liv » met en avant une artiste pluridisciplinaire et très engagée dans son époque, à un moment où la place des femmes dans les arts crée débat, et particulièrement au sein de ce neuvième art qu’est la bande dessinée.

Extraits de bandes dessinées, portraits, détournement d’oeuvre d’art célèbre comme « Le baiser » de Klimt, l’artiste questionne sur la relation homme femme avec un humour acide, érudit et souvent sarcastique. Son travail s’appuie sur des arguments puisés chez des chercheurs reconnus pour mettre en exergue les absurdités des relations de pouvoir. Pour illustrer ses récits courts, Liv Strömquist se laisse aussi bien inspirer par l’histoire et la mythologie que par les médias et la presse people.

La planche intitulée «Je pense à Withney» extraite de l’album «Les sentiments du Prince Charles » (éditions Rackham, 2012) explore le couple et l’amour romantique. L’artiste interroge nos relations stéréotypées, souvent marquées par des rapports de pouvoir et une dépendance mutuelle. En bref, Pourquoi Withney Huston tombe-t-elle amoureuse d’un pauvre type qui l’humilie ?

Un mur est entièrement dévolu à la composition « Wall of Femmes », une galerie de portraits de femmes. L’artiste évoque des femmes qui l’ont inspirée, soit en tant que modèles d’avant-garde, soit par l’histoire de leur vie ou encore par leurs œuvres. On y croise Toni Morrisson (auteure américaine et première femme noire Prix Nobel de littérature en 1993), Frigg (déesse de la mythologie nordique, épouse d’Odin), Voltarine de Cleyre (militante anarchiste et essayiste américaine), …

La seconde salle de l’exposition est consacrée à son dernier album « L’origine du monde » (éditions Rackham, 2016), ou l’histoire des règles menstruelles et du sexe féminin. Des femmes de la préhistoire jusqu’aux rencontres avec des extraterrestres, en passant par des déesses hindoues, Sigmund Freud, etc. Le visiteur apprend tout ce qu’il ou elle a toujours voulu savoir sur le sexe féminin sans oser le demander. Liv Strömquist nous apprend par exemple qu’en plus d’avoir lancé une célèbre marque de céréales, le Dr. Kellog affirmait que le cancer de l’utérus pouvait être imputé… à la masturbation féminine ! La galerie de portraits de ces « hommes qui se sont un peu trop intéressés à ce qu’on appelle les « organes féminins » » que nous présente l’artiste se révèle passionnante et intelligemment féministe, tout en ridiculisant le patriarcat de façon jubilatoire.

Jusqu’au  23 octobre 2016

Institut suédois
11 rue Payenne
75003 Paris
Du mardi au dimanche, de 12 h à 18 h
institutsuedois@si.se

Texte et photos : Catherine Meyer