Magritte : la trahison des images

Magritte : la trahison des images

L’exposition Magritte, La trahison des images propose une approche à ce jour inédite de l’œuvre de l’artiste belge René Magritte. Rassemblant les œuvres emblématiques, comme d’autres peu connues de l’artiste, provenant des plus importantes collections publiques et privées, l’exposition offre une lecture renouvelée de l’une des figures magistrales de l’art moderne.

Une centaine de tableaux, de dessins, et des documents d’archives, sont réunis pour offrir au public cette approche qui s’inscrit dans la ligne des monographies que le Centre Pompidou a consacré aux figures majeures de l‘art du XXème siècle : « Edward Munch. L’œil moderne », « Matisse. Paires et séries » et « Marcel Duchamp. La peinture, même ». L’exposition « Magritte. La trahison des images » explore un intérêt du peintre pour la philosophie, qui culmine, en 1973, avec Ceci n’est pas une pipe que publie Michel Foucault, fruit de ses échanges avec l’artiste.

Dans une conférence qu’il donne en 1936, Magritte déclare que Les affinités électives, qu’il peint en 1932, marque un tournant dans son œuvre. Ce tableau signe son renoncement à l’automatisme, à l’arbitraire du premier surréalisme. L’œuvre, qui montre un œuf enfermé dans une cage, est la première de ses peintures vouée à la résolution de ce qu’il nomme : un « problème ». Au hasard ou à la « rencontre fortuite des machines à coudre et des parapluies », succède une méthode implacable et logique, une solution apportée aux « problèmes » de la femme, de la chaise, des souliers, de la pluie… Les recherches appliquées à ces « problèmes », qui marquent le tournant « raisonnant » de l’œuvre de Magritte, ouvrent l’exposition.

A une époque où tout devient accessible, notamment via l’explosion du net, sans que l’on fournisse toujours les clés pour comprendre l’intention et le propos des artistes, le surréalisme oblige d’une certaines manières à s’extirper du piège de la passivité, laissant une plus large part à l’imagination et au questionnement. Magritte a connu une période de créations énigmatiques où la pure forme -l’on pourrait dire le concept- faisait peu ou prou fi du sens. Dans les œuvres proposées par le Centre Pompidou, il n’en est rien puisqu’elles portent en elles une sémantique plus précise et engagée. Magritte ouvre ici une fenêtre sur l’onirisme tout autant que sur la portée politique et sociétale de l’art.

 

Jusqu’au 23 janvier 2017

Centre Georges Pompidou
Place Georges Pompidou – 75004 Paris
Ouvert tous les jours – sauf mardi – de 11h à 21h (23h le jeudi)
https://www.centrepompidou.fr/

David Fargier – Vents d’Orage