Histoire Mondiale des féminismes : Un incontournable de la bibliothèque féministe
La déferlante #MeToo s’est propagée dans le monde entier, touchant toutes les couches de la société, tous les pays, produisant un électrochoc, ramenant sur le devant de la scène les différents mouvements féministes. L’ouvrage de Florence Rochefort « Histoire mondiale des féminismes » apparaît comme un outil essentiel pour toutes celles et ceux qui continuent de se battre pour défendre des droits perçus comme acquis tels que l’IVG, la contraception ou la possibilité de travailler.
Ce petit livre, format « Que sais-je ? » est indispensable pour toutes celles et ceux qui s’intéressent à l’égalité hommes femmes. Ce condensé d’information retrace minutieusement l’historique des féministes. Florence Rochefort nous montre que ces revendications féminines n’ont pas été uniquement l’apanage des bourgeoises. Ces luttes se sont appuyées sur des mouvements révolutionnaires comme avec Olympe de Gouge qui, reprenant la Déclaration des droits de l’homme, écrivit en 1791 « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ». Presque à la même époque la Brésilienne Nisia Floresta Brasileira Augusta publie « Droit des femmes et injustices des hommes », tandis qu’en Perse c’est Querrat al-Ayn qui s’oppose au voile et à la polygamie début 19ème. D’autres féministes, pour se faire entendre rejoindront les groupes abolitionnistes contre l’esclavage. Ainsi Maria Stewart sera la première femme afro-américaine qui osera haranguer un public mixte en genre et en race sur le droit des esclaves et des femmes. D’autres esclaves comme Sojourner Truth, illettrée ou Harriet Tubman s’engageront sur ce thème. Enfin d’autres militantes choisiront de s’appuyer sur la religion, « pourquoi le principe d’égalité (prôné dans les livres saints) ne s’appliquerait pas aux femmes ? »
La lutte contre l’assujettissement des femmes a été de tous les continents telles la Suédoise, Frederika Bremer, la Norvégienne Camilla Collett, la Chilienne Martina Barros de Orrego, la Chinoise Qiu Jin ou encore la Russe Alexandra Kollontaï. Ce combat a apporté le droit de vote aux femmes y compris aux femmes Maories en 1893 en Nouvelle-Zélande alors que les Françaises devront attendre 1944 et les Suissesses 1971. Bref, cet ouvrage historique est à lire et relire, pour ne pas oublier toutes celles, tous ceux qui se sont battus pour un monde plus juste, plus égalitaire. Que le féminisme n’est pas mort, qu’il est toujours justifié et qu’il ne cesse d’évoluer, de muer.
Barbara Ates Villaudy
Histoire Mondiale des féminismes – 122 p – Édition Que sais-je ? – 9 €
Florence Rochefort chargée de recherche au CNRS a publié plusieurs livres dont « Qu’est-ce que le genre ? », « L’égalité en marche », « Le féminisme sous la Troisième République », « L’engagement des hommes pour l’égalité des sexes: XIVe-XXIe siècle ».