Au cœur de la ville historique de Cognac, en Charente, existe l’association Eprouvette, créée en 2013 afin de promouvoir l’art urbain, les artistes graffeurs, soutenir les projets artistiques et leurs diffusions à travers de nombreuses manifestations culturelles de la ville.
Le parcours Wonderwall, crée par Mathieu Perronno, médiateur culturel de la région de la Nouvelle Aquitaine, fait partie des projets encouragés. Il s’agit de plusieurs fresques urbaines réalisées par différents artistes graffeurs français. Ces fresques sont parsemées dans la ville de Cognac, constituant une belle promenade alliant visite de la ville, ses monuments historiques comme le château de François Ier, ses rues piétonnes atypiques, ses grandes maisons et chais de cognac, et la découverte étape par étape de chefs d’œuvres colorés sur des murs et façades.
Il existe actuellement 8 étapes. Parmi celles-ci, on peut découvrir :
La mésange bleue,réalisée par l’artiste Niko Bushman
Les aventures de mimil, réalisée par l’artiste Selor
La salamandre, réalisée par l’artiste Atome
Monsieur K, Syrk, Messieurs Calmets et Kegrea, A-Mo, Ludik, Face Cachée, Marie Gauthier, et Perro sont d’autres artistes ayant œuvrés pour les fresques des autres étapes.
Maître d’œuvre de cette initiative, Mathieu Perronno est fier de mettre en avant ces artistes et cet art à l’air libre, permettant aux citadins et aux visiteurs de se l’approprier pleinement. Pour lui, l’art ne se limite pas aux musées, l’art est vivant, et réaliser des fresques en plein air s’inscrit pleinement dans cette idée.
Artiste lui-même, il est proche des graffeurs et n’impose jamais ni thème ni consignes, laissant l’artiste libre de s’exprimer. Grâce à quelques subventions versées par la Direction Régionale des Affaires de la Culture, et par les propres fonds de l’association Eprouvette, ilcouvre les frais induits par la venue et les prestations de ces artistes.
Le parcours s’assimile à une véritable galerie éphémère, et chaque fresque détient son thème, son style et son histoire.
Pleinement conscient de la possible dégradation des œuvres, par intempéries ou par détérioration volontaire, Mathieu Perronno, répond que « cela fait partie du jeu, et je trouve au contraire que cela renforce l’authenticité de l’œuvre, l’environnement l’enrichit ».
Bien sûr, tout cela est fait de manière légale et autorisée, bien qu’il faille des mois pour obtenir les accords.
Si vous êtes amenés à venir à Cognac et parcourir ces fresques, enrichissez votre ballade en restant à l’affût des nombreux graffitis et œuvres de street-art dissimulés dans les recoins de la ville, souvent signés pas des artistes indépendants du parcours Wonderwall. Cela forme une sorte d’arrière-scène pour ces graffeurs, dont les œuvres sont, de fait, illégales. Mais après tout, n’est-ce pas ce qui contribue à leur charme éphémère finalement ?
Pour notre médiateur culturel, tous ces graffs constituent des petites perles sur lesquels les passants peuvent tomber par hasard, ce qui apporte un petit esprit féérique aux rues cognaçaises.
le personnage de Darfone, intitulée Le frelon
l’Indienne, de l’artiste Nasti
L’adresse de chaque étape, ainsi que des vidéos qui projettent leur élaboration pas à pas, sont à retrouver sur le site de l’association Eprouvette, sous la rubrique Parcours urbain : http://lepediluve.fr/category/parcour-urbain
Lucile de Bellabre