Les lumières s’éteignent ; rien à l’horizon, juste John Florencio au piano et Erwan Le Guen au violoncelle. Quelques notes, des voix qui résonnent dans la salle, mais toujours pas de Prisca Demarez.
Où est-elle ?
Cette douce voix qui fait grâce à nos oreilles…
En réalité, elle est parmi nous, elle s’est fondue dans la masse comme un caméléon dans les feuillages. La surprise est générale ! La voilà qui se lève !
Un pas rebondis, dansant, des bras qui se balancent harmonieusement, un sourire éclatant, l’artiste rejoint la scène et on ne voit plus qu’elle.
C’est l’histoire de cette femme, passionnée et résolument artiste. Des rêves plein la tête, chaque montée sur scène est un combat, une quête et finalement un accomplissement personnel. Des grimaces, des mimiques, du rythme et surtout beaucoup d’humour, elle nous délivre son « moi » le plus profond, celui qui la mène dans toutes ses danses intérieures. La vie comme improvisation, elle chante sans s’arrêter ; des déceptions, des rencontres, des souvenirs – le spectateur est pris dans un condensé d’émotions.
De Céline Dion à Édith Piaf en passant par Mylène Farmer, elle s’approprie des classiques avec enthousiasme et énergie. Lorsque La vie en rose devient un prétexte pour décrire les sarcasmes liés aux difficultés de la vie d’artiste, les méandres des voix non-entendues, sans cesse remises en question, martelées et étiquetées, l’artiste demeure et s’accroche à ses rêves, ses folies et son identité.
Alors, cette fabuleuse pièce musicale porte en elle le récit de la transcendance. Pour être artiste, il faut oser être « VRAIe », s’affranchir de l’opinion et des autres afin d’atteindre le Nirvana artistique et libérateur, celui qui permettra l’envol, la renaissance.
Le discours de Prisca Demarez est d’autant significatif, qu’elle appuie sur sa condition de femme, commédienne et chanteuse. Pour déployer ses ailes, il lui faut être forte. Toujours plus.
Elle est VRAIe : « Vraiment femme, Vraiment artiste, Vraiment humaine, Vraiment elle ».
Au Théâtre de L’Archipel, venez découvrir cette mise en scène de Papy. Passées les portes de la salle bleue, vous embarquerez à bord de ce délice sonore et visuel, cet univers de joie sans fin. Durant les 1h15 de jeu, le trio s’aligne dans une symbiose pure et parfaite. Les deux musiciens accordent leur art avec complicité et talent, de quoi engendrer la fascination.
Irina Bengouirah
Du 3 juin 2021 au 30 juillet 2021 – Tous les jeudis et vendredis à 19 heures
L’Archipel, Théâtre et Cinéma – 17 Boulevard de Strasbourg, 75010 Paris
Informations et réservations :
https://indiv.themisweb.fr/0378/fListeManifs.aspx?idstructure=0378&ProfilAReset=y