Pop Forever, Tom Wesselmann &…

Bon, les enfants, c’est l’enfer.

 J’ai fait tellement de photos des œuvres que je ne sais même pas lesquelles je vais sélectionner pour l’article. Va bien falloir…

Bref, courez y, grands et petits.

Un vrai bain d’optimisme et de créativité. L’idéal dans cette période tragique de guerre et de violence. L’Exposition « Pop Art forever Tom Wesselmann &… » un excellent moyen de se remonter le moral dans ces temps difficiles.

Tom Wesselmann, né le 23 février 1931 à Cincinnati (Ohio) et mort à New York en 2004 est un peintre américain, et avec Roy Lichtenstein et Andy Warhol, l’un des représentants les plus connus du mouvement américain du Pop Art.

Mais, était ce un peintre ? Moi, je dirai un plasticien, un graphiste, un innovateur.

Tom fréquente l’Hiram Collège jusqu’en 1951puis étudie la psychologie à l’université de Cincinnati. Il est incorporé dans l’armée en 1952 et, en réaction, commence à dessiner. Il reprend ensuite ses études, s’inscrit en 1954 à l’Académie des beaux-arts de Cincinnati et en 1956 à la Cooper Union for the Advancement of Science and Art de New York. Il est alors impressionné lors d’une visite du MOMA par les œuvres de Robert Motherwell et de Willem de Kooning. En 1957, il se lie avec Claire Selley, également étudiante à la Cooper Union qui devient son modèle et sa femme en 1963. Il aura avec elle 3 enfants.

Dès sa sortie de l’école, en 1959 il entame sa carrière artistique.

Voulant se démarquer des courants abstraits en vigueur à ce moment, il décide de s’attaquer aux thèmes traditionnels de la peinture, les nus, les natures mortes, les intérieurs, les portraits etc. Il recourt au collage et aux juxtapositions, n’hésitant pas à intégrer de véritables objets et des emprunts à l’histoire de l’art au sein de ses tableaux Il donnera ainsi naissance à différentes séries, notamment les Great American Nudes et les Still Lifes qui le rendront célèbre.

Bien que réticent envers l’expression, Wesselmann est bientôt associé au mouvement Pop Art au sein duquel il exposera fréquemment.

Il réalise sa première exposition personnelle en 1961, à la galerie Tanager de New York. Bien que connu et bénéficiant d’expositions majeures à l’étranger, il faut attendre le printemps 2012 avant qu’une exposition rétrospective lui soit consacrée en au Musée des Beaux-Arts de Montréal. En 2018 une rétrospective lui est consacrée, sous le titre La promesse du bonheur, au Nouveau Musée National de Monaco.

L’exposition :

Dès la première galerie on plonge ans le grand bain Pop au travers de 3 grands Thèmes : Icônes du Pop Art, L’Art et la vie, Sur la route.

Si l’exposition est centrée autour de Tom Wesselmann (1931-2004), une des figures de proue du Mouvement – au travers d’une sélection de 150 peintures et œuvres de divers matériaux – elle regroupe, en outre, 70 œuvres de 35 artistes de générations et nationalités différentes qui partagent une sensibilité « Pop », allant de ses racines dadaïstes à ses prolongements contemporains, des années 1920 à nos jours : Derrick Adams, Ai Weiwei, Njideka Akunyili Crosby, Evelyne Axell, Thomas Bayrle, Frank Bowling, Rosalyn Drexler, Marcel Duchamp, Sylvie Fleury, Lauren Halsey, Richard Hamilton, David Hammons, Jann Haworth, Barkley L. Hendricks, Hannah Höch, Jasper Johns, KAWS, Kiki Kogelnik, Jeff Koons, Yayoi Kusama, Roy Lichtenstein, Marisol, Tomokazu Matsuyama, Claes Oldenburg, Meret Oppenheim, Eduardo Paolozzi, Robert Rauschenberg, Martial Raysse, James Rosenquist, Kurt Schwitters, Marjorie Strider, Do Ho Suh, Mickalene Thomas, Andy Warhol, Tadanori Yokoo…

Icônes du Pop Art :

Evelyne Axell, Barkley L. Hendricks, Jasper johns, Yayoi Kusama, Roy Lichtenstein, Marjorie strider et Andy Warhol – chacun y va de sa vision Pop de la société américaine des années 1950 et 1960. Alors que Tom Wesselmann intègre des objets réels dans ces œuvres, Johns s’attache au réel tandis que Lichtenstein détourne la bande dessinée et que Warhol s’attaque aux multiples. De leur côté, Strider et Axell défient les visions masculines et consumériste de la figure féminine.

L’Art et la vie :

Mettre de la vie dans l’Art et de l’Art dans la vie voilà ce qu’on pourrait dire du Pop Art. La source d’inspiration des artistes se trouve dans la publicité, les magazines, les enseignes, les biens de consommation, l’actualité… Tout y passe.

Sur la route :

On pourrait penser à Kerouac. Mais ici c’est la voiture qui devient le modèle vivant de l’artiste. Le rêve américain sur 4 roues. C’est à nouveau la publicité qui devient Art. Wesselmann récupère des bouts d’affiches dans le métro NewYorkais et en fait des œuvres vivantes.

La deuxième galerie aborde les thèmes Natures mortes, Dada et Pop.

Côté nature morte on découvre un Wesselmann qui approfondit sa technique du collage avec sa série Still Life où il incorpore dans ses œuvres des affiches publicitaires et des objets du quotidien mais cette fois dans une version monumentale.

Côté Dada et pop, Wesselmann hérite de l’esprit Dada qui expose des objets usuels pour en faire des œuvres d’Art dans le même esprit que celui de Marcel Duchamp avec ses ready made.

La galerie suivante propose des fragments d’intérieurs aux couleurs vives qui estompent les frontières de l’œuvre.

Avec sa série « Great american nudes », Wesselmann stylise les formes de ses modèles un peu comme l’avait fait Matisse. Il se conforme au canon artistique tout en le défiant. Replacé dans le contexte de la révolution sexuelle des années 1960, sa représentation du plaisir féminin rompt avec la passivité traditionnellement associée au nu.

Dans les salles suivantes est présenté le travail des années 60 de Wesselmann qui se concentre sur des détails isolés qu’il met en avant.

Contrairement au surréalisme le Pop Art n’a pas de manifeste mais son esprit est prolongé par de nombreux artistes tels que Jeff Koons, Ai Weiwei, Tomokazu Matsuyama et Kaws dont les œuvres sont présentes dans la partie Pop for Ever.

Ses nus sont empreints de joie. Les poses prises par son épouse Claire expriment le plaisir partagé.

Le thème de la salle suivante tente de traduire l’approche méthodique de Wesselmann. Chaque peinture et assemblage est précédé de plusieurs esquisses ou photographies. Ces premiers rendus le guident pour la réalisation de compositions à grand échelle.

Mouths (galerie 9) la série de Wesselmann sur des bouches féminines agrandies à l’extrême, peintes à l’huile sur toile et découpées en fonction de leur forme. (l’image de marque de Wesselmann).

A la fin des années 1960, Il crée de petites peintures à l’huile qu’il agrandit grâce à un rétroprojecteur. Suivront dans les années 70 Standing Still lifes des œuvres gigantesques composées de plusieurs toiles. Des pop-up surdimensionnés où le visiteur se sent comme Alice au pays des merveilles. 

Dans les années 80, Wesselmann commence à dessiner dans le métal. D’abord figuratives, ses œuvres s’orientent vers l’abstraction. En parallèle, Il réalise de grandes toiles empreintes de nostalgie. Sunset nude est un retour au classicisme nourri de l’influence de Matisse.

Une exposition jubilatoire riche des œuvres de Wesselmann et de son influence sur le Pop Art américain. Je précise américain car le Pop art pour nous c’est surtout le Pop Art Anglais dans lequel a baigné la génération des années 60. Affiches de films, pochettes de disques, voitures, gadgets, objets du quotidien, vêtements et surtout musique, dans les années 60, tout était Pop.

En anglais Pop est une onomatopée, elle signifie : sauter, éclater mais aussi pop comme popular.

Éric Turlot

Du 17 octobre 2024 au 24 février 2025

Fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma Gandhi, Bois de Boulogne – 75116 Paris

www.fondationlouisvuitton.fr