Kiefer-Rodin
2017 célèbre le centenaire de la disparition d’Auguste Rodin. Une grande exposition au Grand Palais, plusieurs manifestations à Paris ou ailleurs, des publications, des conférences, etc…
Le Musée Rodin a choisi un autre angle pour commémorer cet anniversaire en proposant un parallèle avec un artiste contemporain : Amsel Kiefer.
Invité par le musée Rodin à travailler à partir de l’ouvrage que Rodin consacra il y a plus de cent ans aux «Cathédrales de France», Anselm Kiefer a très vite souhaité élargir ses investigations à l’ensemble de l’univers créatif du sculpteur. Kiefer est un artiste qui, comme Rodin, expérimente sans fin des combinaisons de formes et s’intéresse à la matière, associant délibérément des éléments de provenance et de statut différents. À travers ses vitrines, peintures, livres, il joue de tous les supports et use de toutes les techniques pour comprendre ou digérer l’héritage du passé et apprivoiser ici l’univers rodinien.
Véronique Mattiusi, commissaire de l’exposition, nous en donne la raison : « Le musée invite régulièrement des artistes contemporains à dialoguer avec Rodin. Cette exposition Kiefer–Rodin arrive à point nommé pour célébrer le centenaire de sa disparition. Quelle figure de l’art contemporain pouvait mieux affronter ce géant? C’est Kiefer le premier qui est venu à sa rencontre en demandant à visiter personnellement les réserves. C’était en 2013. De cette rencontre est aussitôt né un projet de rééditer le livre publié par Rodin en 1914 et consacré aux «Cathédrales de France». Presque aussitôt, Anselm Kiefer a visité les cathédrales et les églises de Chartres, Melun et Étampes. Il s’est d’emblée investi en réalisant d’abord une série de livres consacrés aux Cathédrales, avant de s’immerger dans l’univers plastique du sculpteur et de s’intéresser aux nombreux sujets en plâtre déclinés par l’artiste et plus spécifiquement à ses abattis, morceaux de bras, de jambes, de pieds, de mains que Rodin conservait par centaines. Il s’est approprié tout ce vocabulaire pour le mêler, dit-il, aux «vestiges de sa propre vie» afin que la magie opère. Dès lors une exposition s’imposait.
L’exposition se déroule en plusieurs lieux distincts au sein du musée Rodin. La salle d’exposition temporaire est consacrée à une quarantaine d’œuvres inédites d’Anselm Kiefer alors que dans l’hôtel Biron, salle 5, et donc au sein des collections permanentes, nous proposons aux visiteurs des plâtres méconnus de Rodin qui participent de la même logique créative que celle de Kiefer, dans la diversité des matériaux, le goût de l’exploration et de l’expérimentation ou encore les variations opérées autour d’un même sujet. Ainsi le très grand plâtre d’Absolution, sans équivalence dans toute la production de l’artiste, sera présenté pour la première fois au public. Sous le tissu, cet assemblage réunit sur un socle en bois des agrandissements en plâtre de sujets créés antérieurement. Enfin, l’immense passion de Rodin pour l’architecture médiévale – jusqu’à la publication trois ans avant sa mort d’un ouvrage qu’il envisage comme son testament artistique – sera déclinée dans le cabinet d’art graphique, à travers son œuvre sculpté et dessiné »
Amsel Kiefer :
Auguste Rodin :
Une pause dans le jardin avec le penseur de Rodin :
Jusqu’au 22 octobre 2017
Musée Rodin,
77 rue de Varenne,
75007 Paris
De 10h à 17h45 – tous les jours sauf le lundi.