Au diapason du monde

Au diapason du monde

L’exposition Au diapason du monde renvoie aux questionnements actuels liés à la place de l’Homme dans l’univers et à la nouvelle approche qui le lie à son environnement et au monde du vivant, soulignant les interconnexions entre l’humain, l’animal, le végétal voire le minéral.

Les œuvres sont mises en avant par un accrochage aéré qui leur donnent une respiration supplémentaire – Il est vrai que les espaces s’y prêtent dans les grandes salles de ce bâtiment niché au milieu du Bois de Boulogne. L’interconnexion voulue n’en est que plus renforcée.

Deux parcours complémentaires sont proposés : le Parcours A, offre une plongée dans l’univers de l’artiste japonais Takashi Murakami (né en 1962) ; le Parcours B, L’homme dans l’univers du vivant, réunit 28 artistes français et internationaux de générations différentes, toutes techniques confondues. Il s’organise autour de trois axes présentés chacun sur un niveau du bâtiment : Irradiances ; Là infiniment; L’Homme qui chavire.

Parcours A :

S’appuyant sur l’histoire politique, culturelle et sociale du Japon, Takashi Murakami cultive un monde à part, à la fois sombre et fabuleux, qui combine l’esthétique Kawaii à des références aux traumatismes de son pays, comme la bombe atomique ou plus récemment le tsunami. A travers une multiplicité de formes et de supports (peinture, sculpture, vidéo…), auquel fait écho cet accrochage, l’œuvre prolifique de Takashi Murakami développe un imaginaire débridé, saturé de couleurs et peuplé de créatures fantastiques, mi-humaines mi-animales où se mêlent culture populaire et savante, iconographie bouddhique et manga, tradition et modernité, Occident et Orient, technique ancestrale et technologie de pointe.

Cette présentation, conçue en collaboration étroite avec l’artiste, s’articule autour de trois ensembles : La galerie 9 est dédiée à DOB, premier personnage inventé par l’artiste en 1993 et considéré comme son alter ego. Il apparaît aussi bien sous les traits d’une charmante souris dans le style de Mickey Mouse que d’un monstre malicieux ou féroce couvert d’yeux et aux dents acérées ; La galerie 10 montre une fresque monumentale présentée pour la première fois à Paris. Intitulée The Octopus eats its own leg (2017), elle met en scène des personnages de la mythologie traditionnelle chinoise entourés d’une faune et d’une flore généreuses et merveilleuses. En s’appropriant l’iconographie traditionnelle de la peinture japonaise du 18e siècle combinée au style des grandes fresques historiques, l’artiste livre une version contemporaine des Huit Immortels de la religion taoïste ;  La galerie 11 propose un espace Kawaii, (‘’mignon’’ en japonais) esthétique japonaise que l’artiste s’approprie à travers une pluralité de formes et de supports : sculpture, papiers peint, peinture de fleurs ou encore film d’animation d’inspiration manga.

Parcours B,

Le parcours s’organise autour de trois axes complémentaires présentés chacun sur un niveau du bâtiment : Irradiances (Niveau 1) ; Là infiniment (Niveau 0) ; L’Homme qui chavire (Niveau -1).

Irradiances, au niveau 1, dans les galeries 5, 6 et 7 présente des œuvres de : Matthew Barney, Mark Bradford, Christian Boltanski, Trisha Donnelly, Dan Flavin, Jacqueline Humphries, Pierre Huyghe, Yves Klein, James Lee Byars, François Morellet, Sigmar Polke, Gerhard Richter, Shimabuku et Anicka Yi.  L’intitulé « Irradiances » fait référence au rayonnement de l’œuvre de Dan Flavin et réunit des œuvres aux supports variés : peintures, sculptures, vidéos, installations. Chacune procède d’un dialogue continu avec la nature et explore la matière et ses métamorphoses dont l’ensemble compose un paysage cosmique.

Là, infiniment…, au rez-de-chaussée, dans la galerie 4, présente des œuvres de Cyprien Gaillard, Wilhelm Sasnal et Adrián Villar Rojas. A travers l’appropriation d’œuvres mythiques de l’histoire de l’Art, ces trois artistes s’interrogent sur une certaine domination de l’Homme dans l’histoire et sur sa possible disparition.

L’Homme qui chavire, au Rez-de-bassin, dans galeries 1, 2 et 3, présente des œuvres de Giovanni Anselmo, Maurizio Cattelan, Ian Cheng, Andrea Crespo, Alberto Giacometti, Dominique Gonzalez-Foerster, Pierre Huyghe, Yves Klein, Mark Leckey, Henri Matisse, Philippe Parreno, Bunny Rogers et Kiki Smith. Cette séquence s’organise autour du corps dans tous ses états, de ses formes les plus tangibles au plus fantasmées et prend pour point de départ l’Homme qui chavire (1950-1951) d’Alberto Giacometti, autour duquel est présenté un ensemble de quatre autres œuvres de l’artiste : Trois hommes qui marchent I (1948), Buste d’Homme assis (Lotar III) (1965), Grande femme II (1960). Tandis que Femme de Venise III (1956-1957) est montrée pour la première fois.  A l’entrée de la galerie 1, dans M.2062 (Fitzcarraldo) (2014), Dominique Gonzalez-Foerster fait une « apparition » sous la forme d’un hologramme du personnage Fitzcarraldo, héros d’une fiction de Werner Herzog.

Jusqu’au 27 août 2018

Fondation Louis Vuitton,
8, avenue du Mahatma Gandhi,
Bois de Boulogne,
75116 Paris.
Lundi, mercredi et jeudi de 12h00 à 19h00 – Vendredi de 12h00 à 21h00, Nocturne le 1er vendredi du mois jusqu’à 23h00 – Samedi et dimanche de 12h00 à 20h00 – Fermeture le mardi

Photos in situ : Véronique Grange-Spahis