Les Chiens de chasse
Le froid des polards nordique, il n’y a pas mieux, lové sous sa couette, en dévorant le dernier livre du norvégien Jørn Lier Horst.
Ici pas d’experts qui a force d’analyses super sophistiquées trouvent le coupable grâce à un bataillon ordinateurs. L’histoire, c’est avant tout l’humain, William Wisting, un policier qui se serait trompé de coupable, un avocat qui accuse la police d’avoir fabriqué les preuves accusant son client, un déferlement médiatique. Même s’il est lâché par sa direction, William n’a pas d’autres choix, que de reprendre l’enquête en catimini. Pour cela, il est aidé par sa fille, Line, journaliste qui doit louvoyer entre son directeur de rédaction qui souhaite augmenter son tirage avec des titres chocs sur la corruption de la police et son enquête sur un homme assassiné en pleine rue. L’idée étant d’apporter un sujet détonnant afin de détourner l’attention des lecteurs des déboires de son père. Mais très vite cette enquête sur le meurtre d’un homme sans passé, très mystérieux va apporter des ramifications avec l’enquête de son père et peut-être d’autres disparitions inexpliquées.
Et comme toujours dans les polars scandinaves, le quotidien : les couples qui se délitent, les amants qui reviennent, les blessures de la vie influent sur les actions des personnages. Avec ce sujet de l’erreur judiciaire, Jørn Lier Horst montre les mécanismes qui conduisent une équipe à délaisser des pistes, pour ne plus enquêter qu’à charge.
On se plonge dans ce polard avec délice, on est happé par le suspense et la fin est excellente, humaine, pas étonnant qu’avec cet ouvrage, Jørn Lier Horst est reçu le prix du meilleur polar scandinave.
L’auteur :
Né le 27 février 1970 à Bamble, dans le comté de Telemark, en Norvège, Jørn Lier Horst, est un écrivain norvégien, auteur de roman policier et de littérature d’enfance et de jeunesse.
Barbara Ates Villaudy
Les chiens de chasse,
série noire – Gallimard, 480 p – 21 €