Colette Colla, galeriste

LE PARCOURS DE COLETTE COLLA :

Emaillé de plusieurs expériences professionnelles, le parcours de Colette Colla a toujours gravité autour du monde artistique. Chacune de ces étapes a enrichi et construit la démarche de la galeriste. De son métier de styliste, elle tire le souci de la matière, de la qualité authentique. De son expérience d’acheteuse au Printemps, elle retient la notion de construction d’une ligne, d’une collection. Le théâtre a également une place fondamentale dans sa vie.

NAISSANCE D’UN PROJET :

Il y a déjà 10 ans, à un tournant de sa vie, Colette Colla décide de se lancer dans une grande aventure qui est aujourd’hui son quotidien : avoir sa propre galerie. S’il s’agit bel et bien d’une initiative personnelle, l’ouverture de la galerie Univer résulte également de rencontres.

Deux artistes, Jean-Claude Athané (sculpteur) et Michael Schatt (peintre), ont joué un rôle décisif dans sa vie en « l’initiant au regard » et ont ainsi créé le déclic chez elle.

Le choix du quartier et de cette galerie en particulier se veulent en harmonie avec sa personnalité : chaleureuse, enthousiaste et calme à la fois. Colette a choisi cet espace pour son potentiel : d’un ancien atelier sombre et délabré, elle a imaginé un espace lumineux et apaisant en accord avec sa nature profonde. Les grandes baies vitrées inondant la galerie de lumière, le patio verdoyant, le parquet qui grince subtilement sous les pieds, mais avant tout une sélection d’œuvres de qualité faite avec émotion … voilà sa recette pour amener le visiteur à rêver et s’émerveiller.

La toute première exposition de la galerie en 2006 « Acte II Made in India » illustre la spontanéité de Colette Colla quand il s’agit d’art. C’est suite à une rencontre avec Emmanuelle Renard dans la galerie Paul Friedland & Alexandre Rivault que l’émotion nait. Une grande admiration pour les œuvres d’Emmanuelle Renard qui collabore alors avec Fred Kleinberg pousse la galeriste à leur consacrer la première exposition de sa galerie.

LA DEMARCHE DE COLETTE COLLA :

La démarche de la galeriste : valoriser le travail des artistes.

Il s’agit pour Colette Colla de nouer un véritable lien avec les artistes et de les suivre dans le temps.

La conception spatiale qu’elle a pensée permet de répondre à cette volonté collaboration durable : divisée en trois espaces, la galerie accueille à la fois des expositions temporaires « longues » (2-3 mois environ) et des expositions temporaires « courtes » (2-3 semaines environ) ; ces dernières rompent la monotonie de l’accrochage et lui offre la possibilité  de prendre des risques, de montrer ses coups de cœur, ses découvertes artistiques. Jusqu’au 28 mai, les œuvres de Faz sont présentées dans la galerie.

La fin d’une exposition temporaire ne marque pas pour autant un achèvement mais elle doit s’ouvrir sur une continuité avec l’exposition permanente dans la troisième partie de la galerie.

Cette partie « quotidienne » de l’Univer illustre la fidélité qui caractérise les relations que la galeriste entretient avec les artistes.

Comme elle se plait à le dire « elle habite dans sa galerie la journée » ; car il s’agit bien pour elle d’emplir le lieu, l’Univer d’une atmosphère chaleureuse dans laquelle chacun d’entre nous peut entrevoir un peu son « chez-soi ».

SA SENSIBILITE ARTISTIQUE :

Amatrice de « peinture lente », qui fait naître les émotions progressivement, elle explique que « c’est la peinture qui vient à nous et il faut un certain temps pour l’appréhender ». Peinture et gravure au carborundum sont les deux techniques que Colette Colla affectionne particulièrement même si elle expose également des photographies et des sculptures. La grande liberté et la spontanéité artistique qu’autorisent la gravure au carborundum, comparable à la peinture, permettent selon elle de saisir, de comprendre au mieux le travail des artistes. Les peintures de Monique Tello présentées dans l’exposition temporaire de la galerie jusqu’au 2 juillet 2016 qui sont accompagnées par des gravures au carborundum de l’artiste permettent d’avoir une vision globale du travail de l’artiste.

Si elle se veut « proche de la picturalité », elle ne s’interdit rien. Elle souhaite uniquement  suivre les émotions qui s’imposent à elle face à une nouvelle œuvre ou un nouvel artiste.

Sa ligne directrice peut paraitre hétéroclite mais elle est en réalité toujours cohérente et en harmonie avec la galeriste.

Si elle le pouvait, Colette Colla souhaiterait se consacrer pleinement aux œuvres et jouer pleinement le rôle de lien entre les artistes et le public car ce qui l’anime c’est « ressentir et surtout faire ressentir ».

L’ANECDOTE :

Les abords de la Galerie Univer sont parsemés de plots peints d’un œil de cyclope qui auraient pu ne jamais se retrouver là. Trouvant que le projet était trop réducteur à l’intérieur de la galerie, Colette Colla et le Cyklop ont eu l’idée d’investir les rues aux alentours de la galerie. De ces créations street art, une exposition temporaire hors les murs est née en 2010, montrant bien l’ouverture d’esprit de la galerie Univer et la volonté de Colette Colla de valoriser les artistes et leur travail.

Prochaine exposition :
Christophe Hohler à la rentrée 2016.

Prochains accrochages :
Bernard Decourchelle en juin 2016.
Emmanuelle Perat en septembre 2016.
Anahita Masoudi en octobre 2016.

 

Galerie Univer/Colette Colla, 6 Cité de l’Ameubleument (angle 31 rue de Montreuil) – 75011 Paris (Métro Faidherbe-Chaligny)- 01 43 67 00 67
Ouverture du mercredi au samedi de 14h00 à 19h00

http://www.galerieuniver.com

Marion Vital, étudiante Master 1 Marché de l’art – IESA Paris