Concert pour la paix
Le 11 novembre 2018, l’Orchestre philharmonique de Vienne donnera un concert spécial à l’occasion de la fin du centenaire de la Première Guerre mondiale. Sarajevo en 2014.
Conçu par Franz Welser-Möst et l’Orchestre Philharmonique de Vienne, le programme invite à découvrir comment les grands compositeurs, depuis le siècle des Lumières jusqu’aux temps modernes, ont abordé dans leur musique la question de la paix ; et aussi comment ils ont illustré les conflits propres à l’histoire humaine.
Plusieurs chefs d’œuvres de la musique allemande, française, autrichienne, anglaise, américaine, rappelleront la présence au congrès de Versailles de ces grandes nations qui allaient tenter de construire un monde réconcilié, de façon trop éphémère sans doute – tandis que la Russie, elle aussi protagoniste de la Grande Guerre, avait entamé depuis 1917 un autre chapitre de son histoire.
Au programme :
– La Flûte enchantée – Ouverture (Mozart, 1791
– Nocturnes – Sirènes (Debussy, 1899/1901)
– Les Planètes – Mars (Holst, composé durant les années de guerre 1914-1916)
– Götterdämmerung – Marche funèbre (Wagner, première en 1876 sous la direction de Hans Richter)
– Concerto pour la main gauche en ré majeur (Ravel, composé en 1929/1930)
– Dirge For Two Veterans (Vaughan Williams, composé en 1914 et intégré plus tard à la cantate Dona Nobis Pacem, 1936)
– Missa Solemnis – Agnus Dei (Beethoven, 1819- 1823/1824)
– The Unanswered Question (Ives, 1908/1930-1935)
Parmi les oeuvres :
L’ouverture de La Flûte enchantée, par ses références maçonniques, symbolise l’idéalisme des Lumières. Elle nous rappelle cette aspiration à la paix, à l’égalité, au dialogue entre les hommes, dont Mozart s’était fait le porte-parole dans sa vie de citoyen, et dans sa musique même, nourrie par ces références. Elle nous renvoie également au temps où le classicisme musical européen demeurait assez peu marqué par les clivages esthétiques nationaux.
Inversement, la fin du XIXe siècle sera marquée par l’affirmation des nationalités, donnant un élan nouveau à la création musicale. L’école française déploie ses couleurs dans l’écriture orchestrale de Debussy – spécialement dans ses Nocturnes et leur dernière pièce, Sirènes, où le chœur de Radio-France se joindra à l’orchestre Philharmonique de Vienne. Les sirènes, dans la mythologie, exercent toutefois une séduction dangereuse, à l’image de cette frénésie guerrière qui allait gagner les esprits à la veille de la guerre. Debussy, comme d’autres musiciens, illustrera le nationalisme jusque dans ses engagement personnels, et montrera la même fureur belliciste que son contemporain Arnold Schönberg, de l’autre côté du front…
Le lieu :
Le concert du 11 novembre se déroulera dans l’Opéra Royal de Versailles, chef d’œuvre de l’architecte Gabriel, inauguré en 1770. Il se prolongera également, par l’image, en d’autres lieux du château, où les jardins et bâtiments renvoient souvent aux notions de guerre et de paix : telle la Galerie des batailles, dont les grandes toiles peintes évoquent les épisodes militaires de l’histoire de France ; mais surtout la Galerie des Glaces, où fut signé le traité de Versailles le 28 juin 1919 ; à l’emplacement même où Guillaume Ier avait déjà proclamé l’empire allemand le 18 janvier 1871
Réalisé pour la télévision par le célèbre réalisateur Andy Sommer, le programme présentera de courts segments introductifs permettant aux commentateurs de chaque territoire d’élaborer le récit de leur public. Coproduit par France Télévisions et ZDF (Allemagne), ce concert événement sera diffusé en direct dans 46 pays dont la France sur F2.
Sur invitation uniquement – Offert aux amis de l’opéra royal
Pour y assister, il vous suffit d’adhérer :
https://www.chateauversailles-spectacles.fr/page/ador-les-amis-de-l-opera-royal_a138/1