Emancipées, avant-gardistes, visionnaires… Qui sont ces femmes légendaires qui furent les voix et les visages du monde arabe des années 1920 aux années 1970 ? Quels enjeux de l’histoire politique, sociale et intellectuelle de la région se dessinent derrière leurs vies et leurs carrières ?
Il suffit de passer à travers le rideau pour marcher – grâce à des reconstitutions de décors, des objets personnels, des tenues, des bijoux, mobilier, œuvres contemporaines, installations, projections… – dans les pas des grandes divas grâce à des dispositifs visuels et sonores immersifs.
L’exposition « Divas. D’Oum Kalthoum à Dalida », invite à découvrir la vie et la carrière des légendes féminines de l’âge d’or de la musique et du cinéma arabes, de 1920 aux années 1970. Du Caire à Beyrouth, du Maghreb à la France, elle met en lumière des personnalités hors du commun, qui furent les voix et les visages du monde arabe dont Oum Kalthoum, Asmahan, Fayrouz et Warda pour la chanson ; Samia Gamal, Tahiyya Carioca, Faten Hamama, Laila Mourad, Souad Hosni et Sabah pour le cinéma.
Avec le Caire des années 1920 comme point de départ, elle met en avant le rôle des pionnières féministes du monde arabe, des personnalités avant-gardistes et visionnaires qui ouvrirent la voie aux grandes figures féminines de l’Après-guerre.
La renaissance, « Nahda », est alors à son apogée et la capitale égyptienne s’impose comme le centre intellectuel du monde arabe. Avec l’éclosion du mouvement féministe égyptien, les femmes sont le fer de lance de la révolution culturelle à l’œuvre. Elles sont les pionnières d’un cinéma et d’une industrie musicale naissants, ouvrent des music -halls, et deviennent des chanteuses, actrices et productrices incontournables.
Parmi elles : Munira al -Mahdiya, Badia Masabni, Assia Dagher, Fatma Rushdi, Bahiga Hafez, Aziza Amir…
Le spectateur poursuit son parcours en pénétrant dans la vie intime et publique de quatre femmes hors du commun : Oum Kalsoum, Warda, Asmahan et Fairuz. Au-delà de leur carrière artistique extraordinaire – et de leur destin romanesque, parfois tumultueux – leur renommée leur donne un rôle majeur dans les évolutions sociales et politiques de l’époque. Aux yeux du monde entier, elles sont l’incarnation de l’identité arabe.
Leila Mourad, Faten Hamama, Souad Hosni, Sabah, Taheya Carioca, Samia Gamal, Hind Rostom, Dalida… C’est l’âge d’or des stars. Le visiteur est transporté à « Hollywood sur le Nil », troisième producteur mondial de films dès la fin des années 1950. Les célèbres comédies musicales égyptiennes et leurs héroïnes rencontrent un succès planétaire. Elles favorisent l’émergence du panarabisme, porté par des idoles que la magie des nouveaux moyens de communication fait entrer dans le quotidien de tous.
Les années 1970, amenant avec elles une nouvelle donne géopolitique et de profondes mutations de l’industrie du divertissement, voient les divas peu à peu disparaître. Mais ces icônes ont laissé une telle empreinte sur les sociétés arabes que leur aura ne s’est pas dissipée….
Au travers des affiches de films, concerts, photos d’archives, costumes de scène, ou créations contemporaines, Divas interroge aussi l’héritage de ces femmes aujourd’hui et leur impact sur les sociétés arabes. L’art contemporain et la création musicale actuelle permettent de mettre en avant leur postérité et les regards portés par les artistes sur l’avenir de ces sociétés.
du 19 mai au 26 septembre 2021
Institut du Monde Arabe, 1 Rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris
Du mardi au vendredi de 13h à 18h et de 13h à 19h, les week-end et jours fériés.
Photos : Véronique Spahis