Éblouissante Venise
Venise, les arts et l’Europe au XVIIIe siècle.
Quand une metteuse en scène, créatrice de décors et de costumes – Macha Makeïeff – prend la direction artistique et se charge de la scénographie, cela donne une éblouissante exposition sur Venise au XVIIIe siècle.
Dans Éblouissante Venise, le visiteur est surpris, de salle en salle, par des découvertes surprenantes où voisinent en parfaite harmonie des tableaux, des sculptures, des meubles…. Et même des animaux !
Tout au long du XVIIIe siècle, le mythe de Venise, cité unique par son histoire, son architecture, son mode de vie, sa vitalité festive, se développe peu à peu. De grands peintres s’expriment encore, dans la ville elle -même et sur la terre ferme. Avec Giandomenico Tiepolo et Pietro Longhi, la peinture incline progressivement vers la représentation plaisante d’un quotidien vivant, coloré, sonore, peuplé d’étranges figures masquées. Le carnaval bat son plein et Goldoni restitue sous forme comique, dans ses pièces de théâtre les travers et les contradictions de la société contemporaine
Il était une fois Venise
Héritière d’une tradition multiséculaire, la civilisation vénitienne brille de tous ses feux à l’aube du XVIIIe siècle, dans le domaine des arts plastiques autant que dans ceux des arts décoratifs, de la musique et de l’opéra. Grâce à la présence de très grands talents, parmi lesquels, pour ne citer qu’eux, les peintres Piazzetta et Giambattista Tiepolo, le vedutiste Canaletto, les sculpteurs Corradini et Brustolon, Venise cultive un luxe et une esthétique singuliers. La musique y vit intensément à travers les créations de compositeurs comme Porpora, Hasse, Vivaldi, servies par des chanteurs de renommée internationale comme le castrat Farinelli ou la soprano Faustina Bordoni. Au sein des « Ospedali » les jeunes filles orphelines ou pauvres reçoivent une éducation musicale approfondie et leur virtuosité les rend célèbres dans toute l’Europe. Dans la cité, pendant le Carnaval, le théâtre et la farce sont omniprésents, la passion du jeu se donne libre cours au « Ridotto ».
De Venise à l’Europe
La renommée internationale des peintres et sculpteurs vénitiens est telle qu’ils sont invités par de nombreux mécènes européens. La portraitiste Rosalba Carriera, Pellegrini, Marco et Sebastiano Ricci, Canaletto, Bellotto, voyagent en Angleterre, France, Allemagne et Autriche où ils introduisent un style dynamique et coloré qui prend la forme du rocaille en France, du Rococo dans les pays germaniques et contribuent à former de nouvelles générations de créateurs. L’immense chef d’œuvre de Giambattista Tiepolo, la voûte de l’escalier d’honneur de la Résidence de Wurzbourg est exécutée entre 1750 et 1753.
Cependant la situation politique et économique de Venise devient de plus en plus fragile et un essoufflement se fait sentir à partir de 1760 même si la Sérénissime demeure la destination privilégiée des voyageurs du grand tour qui constitue une clientèle attitrée pour les « Vedute » de Canaletto, Marieschi et Francesco Guardi.
En passant par la boutique :
Jusqu’au 21 janvier 2019
Grand Palais,
Avenue du Général Eisenhower,
75008 Paris
du jeudi au lundi de 10h à 20h ; mercredi de 10h à 22h ; fermeture hebdomadaire le mardi – Fermeture à 18h les lundis 24 et 31 décembre
photos in situ : Véronique Grange-Spahis