Artiste, semeur, entrepreneur, poète, Fabrice Hyber est l’auteur d’œuvres prolifiques précisément répertoriées. Faisant fi des catégories, il incorpore dans le champ de l’art tous les domaines de la vie, des mathématiques aux neurosciences, en passant par le commerce, l’histoire, l’astrophysique, mais aussi l’amour, le corps et les mutations du vivant.
Réunissant une soixantaine de toiles dont près de vingt œuvres produites spécifiquement pour l’exposition, Fabrice Hyber crée au sein de la Fondation Cartier une école ouverte à toutes les hypothèses. Le visiteur est invité à traverser différentes salles de classe selon un parcours qui suit les méandres de la pensée de l’artiste.
Une exposition-école :
« J’ai toujours considéré que mes peintures étaient comme des tableaux de classe, ceux sur lesquels nous avons appris à décortiquer nos savoirs par l’intermédiaire d’enseignants ou de chercheurs. On y propose d’autres mondes, des projets possibles ou impossibles. Dans cette exposition, j’ai choisi d’installer des oeuvres à la place de tableaux d’une possible école. » Fabrice Hyber
Si Fabrice Hyber a imaginé son exposition comme une école, c’est précisément pour partager cette autre façon d’apprendre, née notamment dans la Vallée. L’exposition, par sa scénographie qui rappelle les salles de classe autant que les cours de récréation, encourage le visiteur à s’instruire, se déplacer, ouvrir des portes, regarder par-dessus des fenêtres, enjamber des formes, jouer, mais aussi s’asseoir sur un banc ou face à un bureau pour observer les œuvres qui servent de tableaux noirs à cet apprentissage. Fabrice Hyber y met en scène diverses manières d’apprendre à partir d’un tableau. Dans de courtes vidéos qui accompagnent les œuvres, l’artiste parcourt à nouveau le cheminement mental qui a présidé à leur création. Il invite le visiteur à s’appuyer sur les brèches ouvertes par les toiles pour formuler ses propres hypothèses, faire ses propres associations : « Ce qui est important dans une école selon moi, plus qu’apprendre des choses, c’est apprendre à les regarder, à observer comment elles évoluent. » Des cours ouverts à tous les visiteurs seront proposés par des médiateurs spécialistes de sujets aussi divers que les mesures du monde, les formes des fruits, l’hybridation des corps, la météo, le sport, le jeu, la digestion ou encore la transformation.
Sans oublier le préau et la cour :
Autour de l’exposition :
Tous les jours, dans l’exposition, dans de courtes vidéos accompagnant les œuvres et accessibles via des QR codes, l’artiste parcourt à nouveau le cheminement mental qui a présidé à leur création. Toutes les heures, des cours ouverts à tous les visiteurs seront proposés par des médiateurs spécialistes de sujets aussi divers que les mesures du monde, les formes des fruits, l’hybridation des corps, la météo, le sport, le jeu, la digestion ou encore les migrations.
En faisant se rencontrer un chef et un jardinier, une athlète et un philosophe, une climatologue et une écrivaine, un chorégraphe et une sexologue, ou encore un paysagiste et une historienne de l’art, La Vallée assemble les savoirs, reflétant en cela toute la richesse de la démarche artistique de Fabrice Hyber.
« Je sème des arbres comme je sème des images. Elles sont là ; je sème des graines de pensée qui sont visibles, elles font leur chemin et elles poussent. Je n’en suis plus maître. » Fabrice Hyber
Le jeune public n’est pas oublié avec une programmation dédiée : www.fondationcartier.com/familles-jeune-public
Commissariat : Jeanne Barral, assistée de Margaux Knight
Et un beau catalogue :
Le catalogue publié à cette occasion donne à voir une large
sélection de peintures créées par l’artiste comme autant de tableaux de classe
sur lesquels des mondes possibles et impossibles sont projetés. S’y dévoile
aussi la Vallée, cette forêt qu’il a semée en Vendée il y a plus de vingt ans,
devenue une œuvre à part entière. À travers de nombreuses photographies de la
Vallée et des ateliers de Fabrice Hyber, des images d’archives, des
textes et des entretiens, le lecteur a l’occasion unique de plonger dans son
univers personnel. Enfin, des vidéos de présentation des toiles par Fabrice Hyber sont
accessibles grâce à des QR codes reproduits dans l’ouvrage.
Avec des textes de Pascal Rousseau, historien de l’art
contemporain, et Olivier Schwartz, virologiste, ainsi que deux
entretiens avec l’artiste : l’un avec l’anthropologue Bruce Albert et
l’autre avec le philosophe Emanuele Coccia.
Du 8 décembre 2022 au 30 avril 2023
Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261 boulevard Raspail, 75014 Paris
ouvert tous les jours de 11h à 20h, sauf le lundi. Nocturne le mardi jusqu’à 22h
photos : Véronique Spahis