Une belle chaîne d’amitié s’est construite autour de Marie-Louise Piquet pour organiser l’exposition « Conversations » présentant des œuvres de l’artiste Frédéric Lair… qui accepte rarement d’exposer.
Frédéric Lair est un artiste épris d’humanité qu’il transmet dans ses peintures, plus particulièrement les portraits. Homme érudit au sens noble du terme – amoureux des mots et admirateur de grands poètes comme Arthur Rimbaud, Henri Michaux, René Char, Maurice Blanchot…sa culture est profonde. Elle n’est pas un simple vernis par-dessus un gouffre d’ignorance. Elle est consubstantielle à sa pensée.
L’artiste reste en lien avec ses compagnons de route dont il se fait le passeur, qu’ils soient peintres, écrivains, cinéastes….
Sa culture est classique : Rembrandt, Velasquez, Le Greco mais aussi Toulouse Lautrec, Van Gogh, sont des peintres qui ont inspiré sa propre création, sa palette de couleurs, ses lumières.
Et pourtant, Frédéric ne s’est jamais présenté comme un artiste mais plutôt comme un artisan, humble et opiniâtre. Peintre obstiné, exigeant, créateur sans complaisance aucune, ne lâchant rien aux dépens de son art, et pour cette raison aussi, refusant d’exposer ses œuvres. Plus philosophe que peintre ?
L’exposition prend comme titre Conversations car Frédéric est un homme de dialogue qui a plaisir à converser avec ses modèles vivants, avec les gens de la rue quels qu’ils soient, avec les œuvres qu’il affectionne le plus.
Pour Frédéric Lair, il ne s’agit pas en effet de chercher et encore moins de trouver la ressemblance avec le modèle mais plutôt d’atteindre un moment de transfiguration où un livre n’est plus un livre, mais un objet où, seules la lumière et l’ombre produisent comme par magie une série de taches colorées.
Conversations entre les œuvres, Conversations entre les œuvres et le public et Conversations entre l’exposition et la musique avec des concerts par ses amis.
L’artiste :
Frédéric Lair est né le 7 février 1964 à Neuilly sur Seine.
Après un bac mention art à Sèvres, il suit une formation artistique classique. Il fréquente l’atelier de René Pradez à Puteaux. A L’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Nanterre (de 1984 à 1986), il approfondit plusieurs techniques dont la pointe sèche et l’eau forte. Un de ses condisciples, Jean-Michel Hequet-Vudici, devenu artiste plasticien, se souvient surtout de la grande facilité qu’avait Frédéric à manier la pointe sèche. C’était pour lui très impressionnant. « La toute première fois que je l’ai croisé c’était dans ce cours de gravure. Personnage lunaire et romantique avec une chemise blanche dont le coton fin était immaculé… et les doigts noircis d’encre d’imprimerie. Une rencontre donc ! »
Son diplôme des Beaux-Arts de Paris en poche, il s’installe dans son atelier de Puteaux. Son amour de l’humanité fait qu’il s’intéresse à l’homme, à l’autre, à ceux qui l’entourent et qui deviennent ses modèles. Il a autant de considération pour le SDF que pour les notables. Ses portraits révèlent leur lumière intérieure autant que leur apparence. Voisins, amis, cinéastes, comédiens, artistes, viennent poser dans son atelier éclairé à la bougie.
Au café d’Amar (qui lui servait de secrétaire en prenant ses messages, il n’avait pas de téléphone), il rencontre Abel Larose qui avait créé un petit théâtre au-dessus de son atelier. Frédéric Lair réalise une fresque qu’Abel transportera ensuite à Jouy le Potier lors de son déménagement.
Obligé de quitter son atelier, rue Arago à Puteaux, Frédéric quitte définitivement la région parisienne pour s’installer à Saint Lô en 1996. Ce choix de destination fait suite à une proposition du photographe Olivier Michoud qui avait un ami qui quittait son atelier à Art Plume.
A Saint Lô, Frédéric Lair continue de travailler avec acharnement dans une frénésie qui lui est propre. Il se considère plus comme un artisan au service de l’art que comme un peintre de salons. S’il expose peu, ses œuvres ont été montrées à la Chapelle de la Salpêtrière à Paris ainsi qu’à de nombreuses occasions dans l’ouest de la France. S’il affectionne les portraits, son œuvre se décline aussi en fresques murales ainsi que dans ses carnets de vagabondages…
Frédéric Lair a connu Aurélie Becquet (surnommée Lilicoptère) quand elle avait 17 ans dans un bistro. Ils ont toujours gardé un très fort lien d’amitié. Lili ne se souvient plus depuis quand elle lui achète ses agendas : depuis au moins 12 ans peut-être plus. Elle a lancé cette idée par une phrase : « C’est ma contribution à l’artiste. » A chaque année nouvelle, elle lui achète un agenda vierge et à chaque fin d’année, quand l’agenda est rempli, elle le rétribue sans aucune contrepartie. Magnifique !
Frédéric a appelé ses agendas « Carnets de vagabondages».
Il y a quatre ans, il a déménagé dans un nouvel atelier, toujours dans la Manche.
Olivier Michoud, photographe a fait de nombreuses photos de Frédéric dans son atelier (1983-1984). Il l’a beaucoup photographié au côté d’un de ses modèles préférés : Florentin.
Exposition du 8 au 21 novembre 2021
Dimanche 14 novembre entre 16h et 19h : Chansons à textes avec Aicha Touré, Charlotte Grenat et Alexandre Deville (voix, guitare, accordéon et violon)
Mercredi 17 novembre entre 19h et 20h : Concert harpe avec Manon de Preissac (oeuvres d’Eric Satie, Marcel Lucien Tournier, Mikhail Glinka…)
Vendredi 19 novembre entre 19h et 20h : Piano jazz avec Ludovic de Preissac et ses invités.
22 rue du Cloître Saint-Merri, 75004 Paris
Ouverte tous les jours de 12h à 19h – nocturne jusqu’à 21h : mercredi 17 et vendredi 19 novembre