Gilbert Peyre, Le poètélectromécanomaniaque
. Un narguilé qui apparaît du fond et disparaît au fond d’une bassine en tôle émaillée.
. Une petite fille-poupée qui monte, descend et virevolte sous une hélice dans un bruit d’hélicoptère.
. Une jupe et un chemisier qui dansent sur la voix d’Elvis chantant Johnny be good
. Une pendule rustique art-déco qui glisse sur deux rails et s’ouvre en faisant entendre des criailleries de corneilles.
. Un mur d’assiettes devant lequel s’agitent des têtes coupées de poupées, des tee-shirts siglés Mickey qui vont et viennent sur une corde à linge tandis que s’ouvrent des armoires crachant des écuelles et que courent un lapin et un écran chantant qui craint le grand méchant loup, méchant loup, méchant loup ?
. Un haltérophile plein de vide dont les muscles en ferraille tressautent et tremblent pendant et après l’effort.
. Un tourne-disque improbable qui met en mouvement des évocations découpées et tout aussi improbables de danseurs de flamenco.
Farfelu, déjanté, déglingué, mobile sans être agité, sonore et musical, cruel et souriant, le monde de Gilbert Peyre est avant tout éminemment poétique.
Bricoleur génial Il convoque tout un monde d’artefacts, de jouets, de mécanismes, d’objets de rebut auquel il donne une seconde chance et qui sont invités par l’artiste devenu chef d’orchestre et metteur en scène à jouer pour lui et pour nous d’incroyables pantomimes, d’improbables ballets et, parfois, d’inquiétants fabliaux.
Tout au long de la visite ( aidée par les jeunes gens qui mettent en route les sculptures-machines de Gilbert Peyre ) deux questions reviennent. Comment un esprit rationnel – et il l’est – peut-il imaginer des mondes aussi délirants ? Où un esprit aussi délirant trouve-t-il les ressources nécessaires, l’opiniâtreté indispensable pour aller au bout de ses rêves ?
Il faut courir voir ça à La Halle Saint-Pierre qui joue les prolongations jusqu’au 23 avril 2017 !
Halle Saint-Pierre
Au pied de la butte Montmartre
2 rue Ronsard / 75018 Paris.
Pierre Vauconsant