Le Métaphysicien
Onze ans après la dernière exposition dédiée à cet artiste emblématique au Musée d’art Moderne de la ville de Paris, le Musée de l’Orangerie présente depuis le 16 septembre l’exposition : Giorgio de Chirico, la peinture métaphysique. Cette exposition retrace le parcours et les influences artistiques mais également philosophiques de l’artiste. Ainsi, nous découvrons les nombreux voyages de Chirico de Munich à Turin en passant par Paris où il a pu découvrir et se nourrir des avant-gardes de son temps, et pour finir à Ferrare. L’inédit de cette exposition se trouve dans la mise en lumière des différentes relations du peintre que nous retrouvons tout au long de l’exposition.
Chirico, inventeur de la peinture métaphysique, s’installe à Paris en 1911. À ce même moment il rencontre le poète Apollinaire qui l’introduit dès 1913 dans son cercle où il côtoie Picasso, Derain, Braque, Picabia… ainsi que Paul Guillaume qui deviendra son premier marchand et qui le restera jusqu’en 1930. C’est précisément à partir de cette période que le Musée de l’Orangerie a décidé de mettre en valeur le cœur même de la conception métaphysique de l’artiste. La découverte débute avec l’invention d’un art métaphysique qui passe par tout l’onirisme et le mystère des symboles laissés par Chirico dans ses œuvres mais en passant également par ses références aux mythes comme celui d’Ariane. Le musée nous permet de comprendre grâce à ce parcours toutes les influences du peintre. En outre, il nous questionne sur la place de l’artiste face aux avant-gardes, comment se positionne-t-il ? Comment est-il perçu par les Surréalistes ? Quelle est l’évolution de son œuvre après la Première Guerre Mondiale ?
Chirico, influence à travers son art toute une génération, notamment en Italie comme Carlo Carrà dont nous retrouvons certaines œuvres dans le parcours de l’exposition. Carrà a été un de ceux, voire le seul, à accompagner Chirico dans son travail métaphysique. Il ne s’agit pas là d’un artiste comme les autres, en effet, Giorgio de Chirico a créé un mouvement sans vouloir qu’il en soit un, sans avoir la volonté d’appartenir à un groupe. Il voulait en revanche revenir à l’essence même de l’art, revenir au métier d’artiste.
Ainsi, Giorgio de Chirico, l’artiste iconoclaste et anti-moderne qui malgré son excommunions du mouvement surréaliste a été à l’origine d’après André Breton du changement de la « représentation visuelle de l’homme », celui qui fut l’avant-gardiste et le maître de la peinture métaphysique et qui à Ferrare fera « école », sera mis à l’honneur jusqu’au 14 décembre 2020 pour le plus grand bonheur des connaisseurs et amateurs d’arts.
Manon Quantin
Du 16 septembre au 14 décembre 2020
Musée de l’Orangerie, Jardin des Tuileries, Place de la Concorde (côté Seine), 75001- ouvert de 9h à 18h tous les jours sauf le mardi, le 1er mai, le matin du 14 juillet et le 25 décembre.