Le Grand Musée du Parfum

Le Grand Musée du Parfum

Tant attendu, le Grand Musée du Parfum a ouvert ses portes en décembre dans un hôtel particulier qui appartenait à Christian Lacroix.

Passé l’entrée, le sens de la visite invite à descendre au sous-sol – murs noirs, caves voutées, pierre apparentes – et découvrir les Histoires de Parfums en 4 espaces :

Galerie des séducteurs

La galerie des séducteurs expose l’intimité olfactive de sept couples ou paires associées de personnages célèbres – authentiques ou légendaires – ayant marqué l’histoire grâce au parfum ou l’ayant fait évoluer. Différentes périodes sont ainsi parcourues en compagnie de ces personnalités emblématiques. Il s’agit de découvrir, sur une proposition de l’historienne Elisabeth de Feydeau, l’intimité olfactive de Cléopâtre et Marc-Antoine, de la Reine de Saba et du Roi Salomon, de Catherine de Médicis et de son parfumeur René le Florentin, de Louis XIV et de la Marquise de Montespan, de Casanova et Marie-Antoinette, de Napoléon et de l’Impératrice Eugénie, de Louise Brooks et des garçonnes.

 

Sources sacrées

Avec ses quatre grandes vitrines en forme d’arche et ses trois stèles portant une coupole, symbole d’offrande, la scénographie évoque l’ambiance mystique d’un temple où le parfum est avant tout sacré. L’éclairage – progressif et temporisé – des oeuvres issues de la collection Storp et du Musée International de la Parfumerie à Grasse, présentées dans les quatre vitrines, fonctionne comme un voile levé sur des objets chargés d’histoire, dispositif propice à la contemplation et à l’émerveillement. Disposé au centre de chaque vitrine, un élément de décor complète l’immersion du visiteur dans le monde antique. 4 dispositifs multimédias enrichissent les contenus de cette salle.

 

Cabinet de curiosités

Cette salle évoque l’ambiance d’un cabinet de curiosités avec son accumulation de vitrines de dimensions et de formes variées. Cette diversité de vitrines reflète assez bien l’étonnante multiplicité des récipients destinés à conserver, à répandre ou à brûler les parfums qu’ils soient de nature solide ou pâteuse comme en Occident jusqu’au XVIIe siècle ou de nature liquide ensuite. Les récipients destinés aux substances odorantes et les flacons à parfums et eaux de senteurs issus des collections mentionnées côtoient les objets de décor comme les reconstitutions de costumes d’époque ou les fac-similés de livres anciens. Deux écrans, également présentés sous vitrine, enrichissent la visite de leurs ressources iconographiques et littéraires. Tandis que l’histoire de deux parfums célèbres, donnés à sentir au visiteur, est racontée par le jeu de deux théâtres d’ombre : le Vinaigre des Quatre Voleurs qui protège du fléau de la peste et L’Eau de la Reine de Hongrie aux vertus prophylactiques et curatives bien appréciables. Deux autres dispositifs olfactifs complètent la visite et permettent de sentir une recomposition contemporaine : L’Eau de Cologne de Jean-Marie Farina, considérée comme la première de toutes, ainsi qu’une note animale prisée à l’époque : le musc Tonkin.

Essor de la parfumerie française

Pour donner à voir l’essor de la parfumerie moderne, cette galerie prend la forme scénographique d’un passage couvert parisien : grandes percées au milieu des immeubles, surmontées de verrières, qui constituent une curiosité architecturale typique de Paris. Cette galerie s’articule en 4 grandes séquences : deux dispositifs multimédias racontent au public l’essor de la parfumerie moderne du milieu du XIXe siècle aux années 1980, l’un dédié à la thématique du commerce et de l’industrie « la fabuleuse histoire de l’essor du parfum », l’autre dédié au luxe, au rêve et à la beauté : « le parfum somptueux ». Parallèlement à ces installations multimédia, une vitrine est consacrée à l’alliance très française de la mode et du parfum. Enfin, une alcôve permet la reconstitution partielle d’une parfumerie parisienne, à l’aide de mobilier Second Empire de la parfumerie Houbigant (3 chaises et la caisse), mis en dépôt au Grand Musée du Parfum par le Musée Carnavalet. Derrière ce mobilier, une vitrine permet d’exposer des flacons décoratifs Houbigant, ainsi que quelques flacons iconiques de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.

 

Après cette incursion historique, il est temps de monter dans les étages et rentrer dans l’Immersion sensorielle avec nos perceptions olfactives.

Changement de décor dans les deux étages concernés : blancheur de laboratoire, alambics, mobilier spécifique, jeux olfactifs, …

 

Le parti pris scénographique du Grand Musée du Parfum est de proposer une découverte de 25 matières premières dans des contenants identiques. Celles-ci constituent les ingrédients incontournables de la palette du parfumeur. Présentées dans des dispositifs reprenant la forme d’une goutte, d’apparence similaire, les matières valent d’abord par leur odeur. Chacun doit pouvoir accueillir les émotions, les images, les impressions qui lui viennent à l’esprit en découvrant une matière. L’objectif de cette installation est également de ne créer aucun antagonisme entre les matières premières naturelles et les matières premières de synthèse, en les représentant par le même dispositif. Cela permet au visiteur de réaliser, par lui-même, que certaines matières premières peuvent sembler plus vraies que nature, et propices aux évocations et aux émotions, tout en étant issues de la synthèse. Une fois sentie, chaque sphère diffusante peut être portée à l’oreille afin d’entendre son histoire et ses secrets.

La visite s’achève par le rez de chaussée – une immense salle recouverte de flacons de parfums d’aujourd’hui – et la boutique dédiée à l’univers du parfum : livres, senteurs, bougies et un même un corner pour le jeune public !

 

Le Grand Musée du Parfum
73 Rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris
Du mardi au dimanche de 10h30 à 19h00 (vendredi jusqu’à 22h00)

Véronique Grange-Spahis