Le dernier recueil de poèmes de Laura Fusco a été écrit jusqu’à la mi-juin 2023.
Cet ouvrage d’une trentaine de poésies a été rédigé et préfacé, traduit et corrigé avant sa mise sous presse prévue durant les vacances d’été et la rentrée de septembre 2023 donc bien avant les terribles massacres du samedi 7 octobre 2024 en Israël. Durant lesquels de très nombreuses femmes et enfants subirent des actes criminels d’une violence inédite et terrifiante… Impensable.
Où se mêlèrent assassinats, viols, exactions, tueries, abominations physiques et mentales, prises d’otages… Motivés par une haine infinie, insondable.
« Le son que fait la mer » :
« … J’ai peur des nuits
Celles durant lesquelles ne circule pas un souffle de vent,
ne s’entend pas une seule voix
où la lune fait mal aux yeux tant sa lumière est éblouissante
alors que d’habitude … »
La poésie de Laura Fusco est une poésie de défense des femmes et des enfants maltraités, elle nous fait parcourir le monde dans cette réalité d’aujourd’hui si souvent occultée, méprisée et contredite par l’horreur de certains mots énoncés, et, de certains comportements qui la nie par des tentatives honteuses.
Ainsi faire oublier, nier, le tenter absolument … tel est l’objectif appuyé par une forme de révisionnisme contemporain … dissimulant un triste retour… Une folle et perverse inversion…
Où la Bête – étatique ou groupale – se veut en apparence dialectique, charmante, cultivée, consensuelle mais dont l’esprit est d’une violence inouïe, d’un refoulé dont la haine est vertigineuse ; se cachant pour enfin se profiler dans toute son horreur, ses certitudes et ses postures psychologiquement rigides menant inévitablement au cruel. Sans nous prévenir du danger qui nous menace… Toutes et Tous…
Un Guernica de l’âme…
Car la question est là : il s’agit du passage de comportements d’agressions civils, intimes et personnels se produisant dans des cadres familiaux, entre individus ou lors de situations de guerre à ceux devenus génériques, habituels, autorisés et promus idéologiquement. L’Histoire nous en fournit sans fin …
Et recommence.
L’écriture de Laura Fusco est un espace
intérieur où se mêlent à la rencontre d’un Autre symbolisé, imaginaire et réel
aux noms de Féminin et d’Enfance, la découverte d’un soi: celui de la poétesse
qui se tisse par ses mots vers nous, vers eux. Au fil de son émotion et de sa
pensée.
Par son langage, sa sensibilité Laura Fusco nous entraîne
irréversiblement de son territoire intérieur affectif et humain vers celui réel
et topologique, géographique recouvrant les différentes parties du monde en des
lieux désignés. Ceux où la Femme et l’Enfant sont maltraités, dominés, exploités,
violentés, violées et qui souvent disparaissent pour toujours…
Dans ce tressage d’émotions, d’un intime qui lui correspond et lui appartient,
un miracle se produit.
Ce jardin secret reconnu et ouvert par ses vers, revisité et réinsufflé, Leur appartient également. A toutes et à tous implicitement, à ces condamnés injustement par la vie pour lesquels elle plaide.
Il s’établit des liens, une toile de connexions sur laquelle
s’appuie dans une quête – sans cesse questionnée et renouvelée –
l’interrogation fondamentale et absolue relative à la nature du respect de la
Femme et de l’Enfant. Y joignant les questions humanistes, éthiques et
universelles relatives à l’évolution intérieure, psychologique et profonde
nécessaire à l’évolution de l’enfant, à celle de la jeune fille se rendant vers
une maturité de femme.
Ecrivaine et enquêteuse sur le soi, son soi et le soi-même de l’être humain, on
pourrait ici écrire le soi-m’aime, elle approfondit et ouvre vers des champs
nouveaux la connaissance émergente toujours imprévue et prise dans un mouvement
perpétuel caractéristique de la pensée. De son exigence.
C’est là que la poésie apporte une dimension sensible, intuitive et créatrice par les mots choisis de notre auteure, elle motive et conduit à une pertinence de conscientisation supplémentaire et souhaitable qu’il reste hélas, très difficile de retrouver dans le format d’un texte officiel, administratif ou juridique. Là, où ils manqueront peut-être à jamais.
Pour Philippe Claudel « La poésie de Laura Fusco nous secoue, nous gifle, nous griffe, nous éclaire « .
Comme le précise la préface de Nadia Boehlen, porte-parole d’Amnesty International CH, ce recueil est » Un voyage parmi des droits bafoués. Autant de destins que Laura Fusco transfigure par sa poésie ».
Sa poésie se prolonge au cœur d’une actualité qui se poursuit, hélas, après le bouclage de son dernier ouvrage.
Le 30 janvier 2023 selon le gouvernement français, on observe que le nombre de viols et tentatives de viols a augmenté de 10% sur l’année écoulée en France … Et en ce même jour du 30 janvier, 11 pays suspendent le financement à l’UNRAW suite à la participation et la présence d’environ 10% de ses employés aux massacres et aux sévices du 7 Octobre 2023…
Et toujours le 30 janvier 2024, la Secrétaire générale adjointe de l’ONU Mme Pramilla Pattel, alors présente en Israël, demande justice et réclame enfin pour tous ses êtres, ses corps, ses esprits et ses âmes torturés que les Droits des Femmes et Enfants agressés le 7 octobre et aussi depuis durant leurs détentions comme otages seront protégés et respectés. Qu’ils s’appliqueront. Elle déclare aussi « … La violence sexuelle utilisée comme tactique de terrorisme, comme tactique de guerre, vise à déstabiliser, à semer la peur, à humilier, à déshumaniser non seulement les victimes, mais aussi les familles, les sociétés, la nation ou l’ennemi …«
Comme il est écrit en synthèse sur la 5ème de couverture de l’ouvrage, » ELLE, c’est toutes « les elles » à qui le recueil donne voix, avec leurs luttes faites aussi de symboles et de couleurs : paumes des mains peintes, peintures murales, rouge des fleurs contre celui du feu qui défigure ou celui du sang versé. Les maisons dans lesquelles certaines sont emmurées vives deviennent le lieu où se serrer dans les bras pour trouver de la complicité et le courage de défier les préjugés et même la mort. Ensemble. Parce que si une le peut, toutes le peuvent. Une révolution au féminin, en défense de la vie et de la liberté « .
D’origine italienne, Laura Fusco qui vit en Italie et
très fréquemment enFrance, est une poétesse qui a produit
auparavant sept ouvrages ainsi que des textes pour des pièces de théâtre et des
films sur la condition de la femme dans le monde, sur les questions écologiques
rédigés avec cette extrême sensibilité qui lui appartient.
Elle nous dit » J’ai toujours aimé travailler avec des artistes visuels et moi-même créer des œuvres de contamination entre poésie et art et cinéma et que je veux continuer à le faire « .
De nombreuses traductions dans différents pays et une activité de metteur en scène et performeuse l’animent. Ainsi que de nombreuses collaborations avec le cinéma et le monde de l’art, les Musées et les galeries d’art, la radiophonie.
Le non-respect de la nature d’un point de vue écologique signifie, pour notre auteure, dans son analogie à celui du non-respect de la nature humaine. Et combien elle a raison !
C’est pourquoi Laura Fusco a aussi écrit des « écospoésies » une forme d’Essai d’écopoétique ainsi défini par Jonathan Bate « L’écopoétique cherche à étudier l’hypothèse selon laquelle un poème serait une création (du grec poiesis) d’un lieu d’habitation (le préfixe éco est dérivé du grec oikos, « la maison, le lieu que l’on habite »). Selon cette définition, la poésie n’est pas nécessairement toujours synonyme de versification : la mise en poème du lieu qu’on habite, la poémisation de l’habitat, ne dépend pas de façon inhérente d’une forme métrique. Cependant, les intensifications rythmiques, syntaxiques et linguistiques qui caractérisent l’écriture en vers donne fréquemment puissance à la poiesis : il se pourrait que la poiesis dans le sens de la création de vers soit le chemin le plus direct donné au langage d’un retour à l’oikos, le lieu que l’on habite, car le mètre en lui-même (musique douce mais persistante, cycle récurrent, battement de cœur) vient en réponse aux rythmes de la nature même, en écho au chant de la terre même. »
Laura Fusco nous précise sa » …défense des droits des femmes et de l’environnement, particulièrement de l’eau. Il s’agit pour moi d’un engagement très important et impliquant ; mon prochain recueil dont la parution est déjà prévue pour les prochains mois est au sujet de la nature « .
Elle écrit dans un poème » Nous sommes
l’avenir mais nous n’avons pas d’avenir «
» … Vous nous avez volé
le ciel
la terre
l’air
l’eau.
Pour le profit.
Par bêtise.
Par intérêt.
Comme s’il y avait un intérêt à rendre l’eau malade,
à détruire la terre,
l’air,
l’espace de la pluie,
du vent, de la lune et du soleil,
là où tous les autres espaces se parlent,
créant ensemble ceux à venir… »
Artiste invitée en résidence dans certaines universités françaises et
étrangères, notamment par l’Université de Lorraine, Laura
Fusco n’a de cesse de vouloir dans son nouveau recueil intitulé ELLEnous
faire partager – avec raison – ses émotions, sa vérité, son combat qui devient
le nôtre.
Celui de la Femme dans le monde, de sa lutte ; de l’enfant dont elle devient la
voix.
Écrivaine aussi de pièces de théâtre, certaines de ses œuvres traitent d’Ophélie,
de Shakespeare, etc.
L’écriture de sa pensée se prolonge cinématographiquement, visuellement grâce à
la réalisation de documentaires et fictions.
Une de ses réalisations filmées fut présentée au Musée Villa Montebello, lors du 6ème Festival Regards au Longs-Courts Fr-UK, à Trouville sur mer en Normandie, fin septembre 2022.
Philip Lévy
– Paru le 31 janvier 2024, titre: ELLE, éditeur unicité, livre bilingue italien/français, traduit de l’italien par Maïca Sanconie, préface: Nadia Boehlen porte-parole Amnesty International CH. Distributeur Soleil, 98 pages, 13 euros.
https://www.m-e-l.fr/laura-fusco,ec,1472
– Un autre texte “Silence et Voix” est
présent dans le livre Laura Fusco, traduction de Elise
Montel-Hurlin. Une poésie en dialogue avec les arts, PUN éditions,
2022 que l’Université de Lorraine a dédié à la poétesse italienne
« .
https://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI= 27000100744090
-Vous pourrez trouver le livre chez Soleilqui le distribue ou sur le site de l’éditeur unicité ou sur celui d‘Amazon, etc.
– Elle a aussi publié chez Unicité :
– Limbo : “Fragments d’un
Énéide du XXIe siècle“ (Jean-Baptiste Para)
– Nadir : « La poésie de Laura Fusco nous
secoue, nous gifle, nous griffe, nous éclaire” (Philippe Claudel).