Comme une évidence. Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 s’annoncent, le skatepark géant qui a élu domicile Place de la Concorde, prend petit à petit vie. Si pour assister aux prestations des athlètes de la glisse à quatre roulettes, les aficionados parisiens et internationaux devront encore attendre, ces derniers peuvent déjà admirer des planches toutes particulières à l’Hôtel de Crillon. La splendide demeure, temple de « l’art de vivre à la française », dévoile en effet une collaboration autour de la planche, icône de la culture urbaine, en partenariat avec The Skateroom.
Il suffit simplement de tourner la tête. Alors que la place de la Concorde est désormais inaccessible, tant en voiture qu’à pied, du fait des travaux gigantesques pour installer les structures éphémères, juste en face se dresse, toujours aussi droit, l’Hôtel de Crillon. C’est ici que bat le cœur du skateur avant le grand jour et le début de la compétition prévue le 27 juillet prochain pour les épreuves de Street.
L’univers doré du palace Crillon, à première vue, ne semble pas du tout être fait pour se marier avec cette pratique sportive urbaine. Et pourtant, qui ne se ressemblent pas s’assemblent ! L’Hôtel donne en effet tort au célèbre dicton populaire. Ainsi, au cœur de cette demeure, construite sur commande de Louis XV au XVIIIe siècle, l’on découvre une exposition entièrement tournée sur le skateboard.
Sport et art
Tout au long de trois pièces, au second étage de la demeure, une collection de planches, dépourvues de leurs roues, s’offre aux visiteurs. Plusieurs artistes internationaux se sont essayés à cet univers pour l’occasion. Une manière « ludique et artistique » pour le Crillon, de célébrer cette nouvelle discipline olympique. A peine programmée que cette dernière reçoit déjà les honneurs !
Parmi les planches, nous découvrons notamment celles d’Ines Longevial. Adepte de l’autoportrait, cette jeune artiste agenaise propose Visage bleu : une représentation féminine du skate aux couleurs bleues apaisantes qui tranchent avec la pratique rugueuse du skate qui frotte le sol, provoquant même parfois des étincelles.
D’autres planches plus fantaisistes sont également proposées. L’ensemble de ces pièces sont réparties dans trois espaces différents, servies par une scénographie espiègle. Cette dernière alterne entre une présentation en éventail sur des paravents, comme pour souligner une certaine pudeur sportive, une humilité ; une autre qui relève presque du cache-cache, nichant çà et là quelques planches, sur une tablette de cheminée ou au coin d’un secrétaire.
Aux côtés de l’Hôtel de Crillon, la plateforme sociale et créative The Skateroom, promouvant le mélange entre art contemporain et skateboard, est l’une des parties instigatrices du projet. Cette structure, engagée dans une démarche non lucrative, verra une partie des fonds récoltés par la vente de ces planches, lui revenir. Comptez 185 euros pour une planche seule ; 500 euros pour un « triptyque ».
Quant à savoir si cette opération fonctionnera comme sur des roulettes, difficile de plancher sur cette question.
Gabriel Moser
Du 18 juin au 14 septembre 2024
Hôtel de Crillon, 10 place de la Concorde, 75008 Paris.
Entrée libre.