Après avoir été présentée au Louvre Abu Dhabi, l’exposition Bollywood Superstars, met le cinéma indien à l’honneur au musée du quai Branly-Jacques Chirac.
Avec une scénographie colorée et immersive, le visiteur entre dans les scènes de danse et les palais des films historiques, qui proposent un dialogue constant entre objets patrimoniaux et cinéma.
Plus de 200 œuvres – peintures, figurines d’ombres, costumes, photographies – illustrent les arts populaires, les récits et les influences artistiques qui ont donné naissance à l’univers éblouissant et infini des cinémas indiens.
De nombreux extraits de films, des costumes magnifiques, des décors flamboyants, tout concoure à rendre la visite inoubliable !
L’Inde est aujourd’hui le premier producteur de cinéma au monde
Avec plus de 1 500 films par an exportés sur tous les continents, l’Inde est aujourd’hui le premier producteur de cinéma au monde. L’exposition Bollywood Superstars retrace plus d’un siècle de cinéma indien depuis ses sources mythologiques et artistiques jusqu’aux icônes du « star system » contemporain.
En 1896, les spectateurs indiens découvrent les images animées, moins d’un an après les premières projections des frères Lumières à Paris. Rapidement et tout au long du 20e siècle, l’Inde invente son propre cinéma en puisant à la source des arts narratifs et des spectacles populaires. Suivant la tradition des conteurs itinérants, des théâtres d’ombres et des spectacles de lanternes magiques, les premiers films s’inspirent d’histoires mythologiques vielles de plus de 2000 ans et sont montrés de village en village, dans des salles ambulantes. Le cinéma devient un nouveau dispositif permettant de faire sortir les dieux des temples et de les rapprocher des fidèles. C’est aussi un moyen d’échanger un regard avec des images divines vivantes, avec toute l’importance religieuse que possède la vue (darshan) dans la civilisation indienne.
Au début du 20e siècle, l’Inde est une colonie britannique divisée par les langues, les identités régionales et les religions. Comment produire alors un film capable de s’adresser à tous et de toucher le vaste marché indien ? Pour relever ce défi et dans le contexte d’une construction nationale naissante, les premiers films vont remonter aux racines du pays, incarner des dieux et des héros historiques tout en s’inscrivant dans la longue tradition artistique indienne.
Fortement influencé par l’iconographie et le style dramatique des « images de calendrier » imprimées par les presses Ravi Varma, Dada Saheb Phalke (1870- 1944) réalise les premiers films mettant en scène des divinités hindoues, donnant naissance au cinéma mythologique. Pour illustrer le passage des images imprimées aux images animées, un ensemble exceptionnel de chromolithographies et de peintures originales de Ravi Varma est présenté, en regard des films mythologiques muets, puis des séries télévisées à effet spéciaux tirées des épopées hindoues.
Des artistes adulés
Dans les années 1970 et les « single screen » cinéma, qui se développent dans le sillage des premiers grands films à succès de l’industrie de Bollywood. Sholay (de Ramesh Sippy, 1975) classique éternel, hisse au sommet l’acteur culte Amitabh Bachchan dans un des premiers films «masala ». À la manière du mélange d’épices masala, le film mêle les genres pour offrir un ensemble complet et intense d’émotions.
Jusqu’au 14 janvier 2024
Musée du quai Branly – Jacques Chirac, 37 quai Branly, 75007 Paris
Du lundi (pendant les vacances scolaires) au dimanche de 10h30 à 19h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22h.
Photos : Véronique Spahis