« Insurgé.es ! »

Regards sur celles et ceux de la Commune de Paris de 1871

C’est au Musée d’art et d’histoire Paul Eluard, ainsi que dans les fonds patrimoniaux de la médiathèque de Saint-Denis, que sont conservés des milliers d’œuvres et documents relatifs à la Commune de Paris de 1871.

Dessins, estampes, affiches, journaux, photographies, correspondances, peintures et autres objets permettent d’évoquer cette période brève (72 jours) mais incroyablement riche, qui a profondément marqué l’histoire.

Il était donc évident qu’une exposition autour de la Commune se tienne au Musée Paul Eluard situé, depuis 1981, dans les bâtiments de l’ancien Carmel, monastère fondé en 1625.

Depuis le début du XXIe siècle, un retour indéniable de la mémoire de Commune s’est accompagné de regards novateurs posés sur les archives de cette période.

C’est pour cette raison que l’exposition « Insurgé.es ! » met en avant le dialogue entre les documents de 1871 et les regards contemporains d’historiens, d’écrivains, de journalistes, de conservateurs, de philosophes…

Dans chaque section les différents intervenants sont invités à partager leur point de vue sur cet épisode historique et ses résonances contemporaines.

La richesse du parcours permanent du musée consacré aux mois qui précèdent le 18 mars permet de faire commencer l’exposition à la date de l’insurrection. Ce jour-là, les Parisiennes et Parisiens se soulèvent contre le gouvernement de Thiers et les autorités évacuent Paris pour aller à Versailles.

Dans cette première salle, les visiteurs marchent sur Paris grâce à la reproduction d’un plan de la ville de 1871.

L’exposition offre au visiteur de saisir le quotidien de ces insurgé.es grâce à un extraordinaire drapeau rouge de 1871, des photographies originales des barricades ou de la chute de la colonne Vendôme, ainsi que des gravures et caricatures très explicites.

A l’époque où le temps de pose de la photographie ne permet pas de saisir l’instant, les dessinateurs de presse rendent compte des évènements grâce à des croquis pris sur le vif, reproduits ensuite en estampe dans la presse.

Ces dessins d’actualité montrent la proclamation de la Commune devant l’hôtel de ville. Une estampe représente des citoyennes qui débâtent dans une église où l’acoustique est bonne.

Affiches et journaux révèlent leur volonté de changer le monde. Grâce à eux, les bases essentielles à notre république ont été établis, telles que le décret de séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’école publique pour tous, la laïcité à l’école.

Puis, on découvre dans la suite de l’exposition, la violence de la guerre civile qui s’intensifie dans les derniers jours de mai 1871. Les soldats versaillais entrent dans Paris.

Pendant la semaine sanglante, des communards et communardes sont fusillés en masse ou faits prisonniers.

Les estampes de Manet et une peinture de Maximilien Luce, présentées pour la première fois, évoquent cette période tragique.

Une partie de Paris brûle. Alors que les ruines sont largement photographiées et font office d’attraction touristique, les urbanistes saisissent l’opportunité de repenser la ville.

Parmi les personnalités connues de la Commune, on retrouve des documents concernant l’expatriation de Louise Michel forcée d’aller en Nouvelle-Calédonie.

Malgré son appropriation au cours du XXe siècle par différents mouvements, elle reste l’une des figures majeures qui n’ont cessé pendant la Commune de lutter avec les armes et la plume pour l’avènement de la république sociale.

Les auteurs et autrices des textes commentant chaque section de l’exposition nous révèlent à quel point cette histoire interroge encore notre société : république, démocratie, souveraineté populaire, liberté et autorité, émancipation, travail, etc.

Autour de l’exposition, un riche programme d’actions culturelles et éducatives est proposé par le musée, tels que des concerts autour des chansons emblématiques de la Commune de Paris (le 9 février et 5 mars), ou une visite-atelier en famille à partir de 7 ans (le 25 février et 5 mars), ou encore une visite et rencontre avec les commissaires de l’exposition le 9 février.

 Commissariat : Anne Yanover, directrice du Musée d’art et d’histoire Paul Eluard ; Laure Godineau, maîtresse de conférences à l’Université Sorbonne Paris Nord, membre du Laboratoire Pléiade –

Avec la collaboration de Julien Donadille, Florence Trovel et Elsa Tilly.

Exposition organisée en partenariat avec les Médiathèques de Plaine Commune, avec le concours de la DRAC Île-de-France, de l’Université Sorbonne Paris Nord et du laboratoire Pléiade. L’exposition bénéficie du soutien de ADIM Paris Ile-de-France.

Olivia Bellin-Zéboulon

du 9 décembre 2022 au 6 mars 2023

Musée d’art et d’histoire Paul Eluard, 22 bis rue Gabriel Péri, 93200 Saint-Denis

Lundi, mercredi, vendredi : 10h-17h30 ; Jeudi : 10h-20h ; Samedi, dimanche : 14h30-18h30 ; Fermé mardi et jours fériés

www.musee-saint-denis.fr