C’est à l’initiative de la maison Chaumet, que l’exposition « Végétal – L’École de la beauté » a vue le jour au Palais des Beaux-Arts de Paris, le 16 juin dernier.
La prestigieuse maison est déjà connue pour sa tendance naturaliste, dans la mesure où dès ses débuts en 1780, le fondateur Marie-Étienne Nitot met la nature au coeur de son travail de joaillerie, en s’inspirant pour ses créations des formes végétales qu’elle offre.
Mais avant de tailler une forme décorative à cette nature, les joaillers de la maison l’appréhendent comme de véritables botanistes, en réalisant des études préparatoires qui ressemblent à des planches botaniques réelles. Deux regards se succèdent et se conjuguent dès lors dans leur travail : le regard scientifique et le regard artistique.
C’est précisément ce dialogue qui est le point de départ de l’exposition Végétal.
L’idée est de donner à voir la plante sous toutes ses formes, à travers les regards pluriels que les scientifiques, artistes et créateurs ont posé sur elle.
Le commissaire de l’exposition et botaniste Marc Jeanson, a pensé une exposition sans chronologie qui s’apparente à un herbier géant, composé à partir des grandes espèces qui ont inspirés les créations de Chaumet.
L’exposition
Comme un préambule, l’entrée de l’exposition expose deux oeuvres qui annoncent au public le thème et le prisme du parcours qui l’attend :
À notre gauche, trône le Laboratoire de l’ancien institut de botanique peint en 1890 par Maximilien Leenhardt qui, sans équivoque, annonce l’approche scientifique de l’exposition.
À notre droite, on observe une huile sur toile de Victor Prouvé représentant Emile Galié dans son atelier, cet artiste érudit de botanique, s’appliquant à orner de fleurs sa nouvelle création.
Entre eux, une citation de Léonard de Vinci, figure de ce double regard sur le monde, est là pour éclairer le message de l’exposition :
« L’oeil, appelé fenêtre de l’âme, est la principale voie par où notre intellect peut apprécier pleinement et magnifiquement l’œuvre infinie de la nature. »
Après un rapide passage par la grotte, l’exposition débute au rez-de-chaussée qui présente successivement 4 études où se mêlent peintures, photographies, sculptures, bijoux, mobiliers…
Dans un souci de cohérence, l’exposition invoque aussi le monde animal dans cette danse végétale et notamment les insectes et les oiseaux, qui habitent et/ou se nourrissent de ces végétaux. Elle présente par exemple, des broches d’une grande finesse inspirées des libellules, des oiseaux ou bien encore des abeilles…
La forêt
Lumière sur le motif de l’arbre dont la symbolique est immense, puisqu’il est devenu l’allégorie de la vie végétale qu’il faut chérir et soigner, aujourd’hui plus que jamais.
L’estran
Foyer des algues qui sont tout particulièrement inspirantes par leur diversité et pluralité de formes, de couleurs et d’espèces.
Les roselières
Avec ses poétiques roseaux qui ont inspiré les célèbres Nymphéas de Claude Monet, qu’on retrouve dans l’exposition.
Puis, l’exposition se poursuit au premier étage qui approche la prairie et le jardin.
À travers les céréales et spécifiquement le blé qui symbolise la fertilité et l’humilité, mais qui est aussi particulièrement esthétique tant dans sa morphologie que dans son mouvement au vent.
Et bien sûr les fleurs, tant appréciées de l’homme, qui éveillent tous nos sens en même temps grâce à leur pouvoir de séduction naturel.
Enfin, le dernier espace, plus petit, appelé Millefleurs montre ce qui est impossible dans la nature mais que la science et l’art peuvent faire : réunir toutes les variétés de fleurs en un même lieu : dans une toile, par exemple.
L’exposition est impressionnante parce que colossale. Au total, elle donne à voir plus de 400 oeuvres en tous genres et 80 objets de joailleries principalement de Chaumet mais aussi d’autres grandes maisons.
Sans mauvais jeu de mots… c’est un
bijou.
Pour cette exposition, plus de 70 musées, fondations, galeries et collectionneurs privés ont prêté des œuvres : le Muséum d’Histoire naturelle, les musées d’Orsay et du Louvre, l’Institut de France, le Victoria and Albert Museum, le Pistoia Musei, ou encore le musée de l’École de Nancy, le Royal Botanic Gardens de Kew, la Kunsthalle de Hambourg, l’Albion Art Collection de Tokyo…
Manuella Sorin
Jusqu’au 4 septembre 2022
Palais des Beaux-Arts – 13 quai Malaquais, 75006 Paris
Du mercredi au dimanche de 12h à 20h
Le plus :
Une billetterie responsable ! Tous les détails sur le site des beaux-arts de Paris : https://www.beauxartsparis.fr/fr/exposition-simple/vegetal-lecole-de-la-beaute