La collection Alana– Chefs-d’œuvres de la peinture italienne
Une exposition inédite !
En cette rentrée de septembre, le musée Jacquemart-André nous offre une exposition inédite. Carlo Falciani, historien de l’art, commissaire et professeur d’Histoire de l’art Moderne à l’Académie de Florence et Pierre Curie conservateur du musée, spécialiste en peinture italienne et espagnole du XVIIIe siècle, nous présente la Collection Alana.
La Collection Alana, contraction des prénoms du couple Álvaro Saieh et Ana Guzmán, est le fruit d’un amour de l’art depuis plusieurs années, qui leur a permis de constituer une des plus riches collections privées d’art de la Renaissance italienne. Le couple a construit un ensemble unique nous offrant un large éventail d’œuvres du XIIIe au XVIIe siècle. Cette collection privée est exposée pour la première fois aux yeux du grand public, elle qui a toujours été admirée dans l’intimité des appartements de ses collectionneurs. Le musée Jacquemart-André ainsi que Monsieur Saieh nous présente plus de 75 chefs-d’œuvres des plus grands artistes italiens des Primitifs en passant par l’époque florissante de la Renaissance jusqu’aux prémices de l’art Baroque.
Devant la richesse et la splendeur de cette collection, il est facile de perdre pied. Au commencement, cette magnifique salle où l’on peut admirer une Vierge d’humilité de Jacopo del Sellaio ou encore un retable représentant une Vierge à l’enfant en Majesté du Maitre Pratovecchio, sont des œuvres devant lesquelles nous pouvons rester troublés. En effet, en dehors de la beauté des œuvres qui sont présentées et au-delà du fait qu’elles nous émerveillent, c’est le choix de la présentation de ces œuvres qui nous frappe dès l’entrée en salle. À l’image d’un Studiolo italien ou d’un Salon au XVIIIe siècle, les œuvres sont accrochées sur toute la hauteur du mur.
Cette décision n’est pas anodine : Monsieur Saieh lui-même à fait ce choix de présentation dans l’espace où ses œuvres sont conservées. Ainsi, il était important et clair de faire écho à celui qui nous offre ce fabuleux spectacle mais également à Nélie Jacquemart qui affectionnait elle aussi ce mode d’accrochage très dense que l’on retrouve dans les salles italiennes du musée. Aux antipodes des goûts actuels, cette première salle où sont rassemblées des œuvres du XIV, XV et XVIe siècle, échappe à la mode et reflète la passion des collectionneurs pour l’art italien.
La suite de l’exposition nous offre une présentation plus aérée des œuvres où nous retrouvons un accrochage classique avec un parcours plus chronologique qui met en avant l’évolution de l’art du XIIIe au XVI-XVIIe siècle. En effet, cela nous permet de voir que les frontières entre le renouveau artistique et les idéologies politiques et culturelles sont minces. En outre, au XIIIe siècle nous sommes toujours dans ce goût pour le fond d’or qui nous rappelle l’art byzantin tout en commençant à s’approprier les innovations artistiques qui prendront place au XIVe siècle. C’est une véritable variété de styles et de langages picturaux que nous met en regard cette partie de la Collection Alana.
En ce qui concerne le XIVe siècle, nous retrouvons des artistes que nous connaissons pour le rayonnement de leurs noms dans le monde de l’art tels que Paolo Uccello ou Lorenzo Monaco. C’est à cette époque, que la Renaissance prend son essor et la Collection Alana nous propose une sélection exceptionnelle des chefs-d ‘œuvres créés à cette période. Cela se poursuit jusqu’à la fin du siècle avec des œuvres de dévotion annonçant une volonté de la part de l’homme de se rapprocher de Dieu. Ainsi, Monsieur Saieh nous offre à contempler une œuvre de Filippo Lippi, ainsi que d’un collaborateur de Botticelli qui nous propose un nouvel idéal esthétique venant d’une volonté de Savonarole, figure qui domine Florence à la fin du siècle. Cette exposition met également en avant l’avènement de la peinture vénitienne, jusqu’à la révolution picturale du maniérisme au baroque illustrée par Annibale Carrache, Gentileschi et surtout par le Caravage à qui le musée a consacré une exposition l’année passée.
Cette exposition présente des œuvres rares, connues des historiens d’art comme faisant parties de la collection la plus précieuse et la plus secrète de cette époque artistique. En effet, si nous connaissons tous la Renaissance italienne, ses artistes et ses chefs-d’œuvres, nous découvrons encore des merveilles et des splendeurs méconnues pour de nombreux amateurs d’art. Le fait que Monsieur Saieh et Madame Guzmán aient confié leur plus grand trésor au musée a permis de faire découvrir leur exceptionnelle collection.
Manon Quantin
Du 13 septembre 2019 au 20 janvier 2020
Musée Jacquemart-André
158 Boulevard Haussmann, 75008 Paris
Ouvert tous les jours y compris les jours fériés de 10h à 18h. Nocturnes les lundis jusqu’à 20h30 en période d’exposition.