La Joconde est un des tableaux que Léonard a peints avec le plus de passion pendant près de vingt ans. C’est à son retour à Florence en 1500 qu’il a pu rencontrer son modèle. Lisa Gherardini était l’épouse d’un certain Francesco del Giocondo, marchand de soie bien établi à Florence. On sait qu’en octobre 1503 le portrait était déjà commencé, mais l’artiste le conserva toute sa vie, dans tous ses déplacements, à Milan en 1508 puis à Rome en 1513 et finalement en France en 1516. À sa mort, survenue en 1519, le tableau toujours inachevé passa entre les mains du roi François Ier, qui l’acquit pour une somme prodigieuse
« Léonard se mit à faire, pour Francesco del Giocondo, le portrait de Monna Lisa, sa femme […] on peut dire qu’elle fut peinte d’une manière à faire trembler et craindre tout grand artiste, quel qu’il soit. […] Il y avait un sourire si agréable que c’était chose plus divine qu’humaine à voir, et elle était tenue pour une chose merveilleuse, sans différence d’avec la vie ». Giorgio Vasari, Vie de Léonard de Vinci, 1550
La Joconde, exposition immersive
L’exposition propose une re-découverte du chef-d’œuvre de Léonard de Vinci à travers des récits et expériences sensorielles en articulant innovation esthétique, narrative et technologique. Cette création offre une vision singulière de l’œuvre de Léonard de Vinci, à la fois précise et documentée, remplie d’anecdotes.
Il ne vous reste plus qu’à déambuler parmi les six projections numériques en très grands formats qui évoquent la polysémie de l’œuvre de Léonard de Vinci :
– L’origine du mythe
Au cours de sa vie, Léonard de Vinci a réalisé plusieurs portraits. Au sommet de sa gloire, a 48 ans, il se voit confier la commande du portrait d’une jeune femme, Lisa Gherardini que l’on appelle la Joconde. Dans ses dessins, ses carnets ou sa peinture, il a cherché à comprendre comment représenter, dans toute sa complexité, la vie. Peinte à taille réelle, la Joconde semble être pour son créateur la représentation la plus fidèle de sa quête. Léonard de Vinci n’a jamais remis à son commanditaire, Francesco del Giocondo, le portrait de sa femme, il l’a gardé précieusement près de lui jusqu’à sa mort le perfectionnant sans cesse. C’est à ce prix qu’il a su rendre la vie sur un panneau de peuplier, au point de faire « trembler » ses contemporains devant ce miracle.
– Un portrait vivant
Comme d’autres peintres avant lui, Léonard de Vinci place son personnage devant un paysage. Si la tradition italienne privilégie jusqu’alors la position de profil, dans celle venue d’Europe du Nord la vue privilégiée est le trois quart et le regard se tourne vers le visiteur. Le cadrage offre la vue des mains qui prennent vie. Le maître choisit surtout de peindre Monna Lisa avec une expression que peu d’artistes avant lui avaient osé représenter : le sourire. Léonard de Vinci s’est donc inspiré d’autres traditions picturales, en particulier la peinture flamande. Mais parce qu’il a su rendre la vie de son modèle comme nul autre auparavant, il a créé un chef-d’œuvre qui nous fascine encore cinq siècles plus tard.
– Sous observation
Chaque année, conservateurs, restaurateurs et scientifiques contrôlent l’état de l’œuvre par des examens visuels et de l’imagerie de laboratoire très sophistiquée. Ainsi on comprend mieux la technique picturale virtuose de Léonard de Vinci, et notamment son célèbre effet de « sfumato » qui donne l’impression de réalité extraordinaire émanant de la Joconde. En estompant les lignes de contours, l’ensemble des éléments du tableau semblent ne faire qu’un seul corps. Pour lui, les ombres et les lumières doivent se fondre les unes dans les autres et se perdre « comme de la fumée ». L’invention de cet effet pictural est pour l’artiste l’aboutissement de son travail de recherche et de son observation scientifique du monde.
– Obsession Joconde
De très nombreux peintres rendent hommage à la composition de Léonard de Vinci. Dès sa création, la Joconde fut copiée et imitée. Le tableau n’était pas achevé que le jeune Raphaël trouvait dans la Joconde une puissante source d’inspiration pour ses propres œuvres. Elle le fut ensuite pour de très nombreux portraits de femmes et d’hommes de toute l’Europe jusqu’au XIXe siècle puis au XXe siècle les artistes tentent de déconstruire et détourner ce modèle tout en renforçant davantage encore le mythe.
– On a volé la Joconde !
Ou comment le tableau le plus célèbre du monde a été volé puis retrouvé à Florence avant d’être restitué au musée du Louvre après une tournée d’adieux en Italie. Cette affaire qui a passionné la presse du monde entier a popularisé l’image de Monna Lisa et renforcé davantage encore son mythe.
– Jocondomania
Depuis le vol de la Joconde en 1911, l’image du tableau n’a cessé de se répandre à travers le monde. Son succès grandit continuellement à partir de la seconde moitié du XXe siècle et le visage de la Joconde continue à inspirer les artistes mais également le monde de la publicité. Son image comme son nom se retrouvent déclinés pour des usages aussi nombreux que variés.
L’exposition est pour tous les publics ! les plus jeunes apprécieront les nombreuses devinettes interactives et seront émerveillés par la « peau-paysage » qui enveloppe l’ensemble de l’espace d’exposition…
coproduction Grand Palais Immersif (filiale de la Rmn – Grand Palais) et musée du Louvre
Du 10 mars au 21 août 2022
Palais de la Bourse, 9 La Canebière, 13001 Marseille
Ouvert de 10h à 20h – fermeture les lundis et mardis de mars – à partir d’avril ouverture tous les jours sauf les mardis – nocturne les vendredis jusqu’à 22h – fermeture les jours fériés (1er mai)
Photos : Véronique Spahis