La lumière de la forêt, le défilé de la marque St Nian

C’est à l’orée d’un bois à la fois punk et enchanté que la marque de luxe St Nian a décidé de nous emporter ce lundi 26 juin. A mi-chemin entre Zadig et Voltaire et IKKS, St Nian a décidé de faire de ses éphèbes des dryades aux tons pastel et profonds. Prenant place au cœur de la ravissante cour printanière du musée Carnavalet, la marque nous présentait sa collection automne-hiver pour homme à la fois poétique et rock. Tout se prête à une escapade bucolique avec le catwalk installé sur les gravillons blancs et entouré de chaises aux allures de café ensoleillé et de rosiers bourgeonnants. Pour rajouter au côté onirique, des grands ballons se balancent de droite à gauche, prenant le rôle de lanternes.

Le show se lance sur une musique rock (créée par la designers) et les premiers mannequins apparaissent. Leur maquillage et coiffure sont épurés et sobres, accentuant leur jeunesse et beauté. Ils tiennent de Narcisse par leur marche nonchalante, mains dans les poches et regard assuré. Ils sont eux-mêmes la lumière dans la forêt (surtout ceux portant des tenues crème ou beiges qui semblent illuminer le show) : ils rayonnent de courage et d’espoir. Les couleurs arrivent par salves, débutant par un bleu profond couplé à un vert sylvestre, suivi par du mauve parme et du beige. On retrouve un motif végétal, très récurrent qui s’illustre par un entrelac de vignes et de fleurs d’abord présenté sur un polo puis sur un pantalon satiné puis finalement sur une chemise transparente. La Nature est aussi présente à travers de somptueuses broderies représentant des arbres et des croix. Ces dernières ornent les vestes aux multiples coupes et élèvent les formes classiques (mais incroyablement structurées) en mélangent à la perfection le masculin et le féminin. Les coupes des vestes restent fidèles à leur inspiration : les ensembles « boxy » des années 50, tout en gardant ce côté aérien. Arbres, rossignols, roses et boutons floraux brodés confèrent aux pièces un côté bohème rock presque débordant sur le victorien : on peut même voir la veste queue de pie modernisée. Bien que toutes les pièces donnent font rêver, gros coup de cœur pour le bomber à la Drive qui donne très envie d’être arraché au défilé et enfilé prestement.

Les tissus sont légers et varient de la crêpe de soie au jean mais l’impression qui reste est un flottement d’étoffes qui nous donnent une impression de fluidité, de liberté et de grâce. Certaines pièces en jean viennent muscler et tendre l’ensemble du show mais gardent un raffinement certain. Chaque pièce peut être prise à part et portée dans la vie quotidienne : c’est en partie ce que la designer Nihan Buruk voulait exprimer dans son show, une rébellion passant par l’élégance au quotidien. Cela rentre en continuation avec le choix de la marque d’être politiquement engagée et active sur de nombreuses problématiques.

Du côté des formes, on a beaucoup de pantalons et de jeans à pinces baggy qui rappellent les Zoot suits, et surtout l’icône de la rébellion et du rock, Elvis. Et c’est ce que confèrent ces pièces lorsqu’elles sont portées : quiconque enfile une veste, un jean ou même un polo de cette collection peut s’imaginer à la fois rockstar et romantique mais ô combien chic !

Clara Alle

https://stnian.com/