La lune. Du voyage réel aux voyages imaginaires

Il y a cinquante ans, deux hommes marchèrent sur la Lune. L’immense portée de cet événement, où l’Homme dépassa les limites assignées par la Nature, n’est pas seulement de l’ordre du progrès, de la technologie et plus largement de la «conquête ». Elle est aussi puissamment symbolique de la nature de la relation qui l’unit à l’humanité, un caractère qui nous frappe aujourd’hui peut-être davantage, avec un demi-siècle de recul.

L’exposition débute par le voyage réel, en juillet 1969. Elle propose ensuite de remonter le temps, à travers les voyages rêvés par la littérature et les arts vers la Lune. Depuis l’Antiquité, l’idée de se rendre dans la Lune par les moyens les plus fous déchaina l’inventivité et l’imagination la plus débridée.

De salle en salle, le visiteur est invité à découvrir des univers très différents – un voyage sur la Lune à travers ses dimensions réelles et imaginaires – un voyage dans le temps depuis l’antiquité jusqu’à nos jours…

On y retrouve la réplique de la lunette de Galilée, des dessins, des cartes, des photographies, des livres qui illustrent l’évolution d’un regard de prise de connaissance, à la recherche d’une vérité objective dont ne sont jamais absente le rêve et la contemplation esthétique.

Le parcours des « trois visages de la Lune » s’articule en trois sections l’évocation des trois visages de la Lune ou de ses trois humeurs : caressante, changeante ou inquiétante. Le premier visage est bénéfique et caressant ; c’est la Lune qui protège et qui inspire. Sous sa protection, l’homme rêve, aime, dort, prie ou médite. Le second visage est celui de la Lune changeante, versatile, dont les mutations scandent le temps des hommes et organisent leurs calendriers. Les croyances populaires en font l’origine de l’humeur des femmes, qualifiée de « lunatique ». Ses rythmes deviennent phénomènes optiques inspirant de nombreux artistes du XXe  siècle. Enfin, le troisième visage est celui de l’astre des ténèbres, de la mélancolie ou de la folie : la Lune noire ou démoniaque, source de fantasmes et de peurs.

Dans la partie « La Lune est une personne », est montré que, depuis l’antiquité, cet astre lointain est une divinité proche, de forme humaine, tantôt homme, tantôt femme, ayant souvent différents aspects liés à ceux, changeants, de la Lune. Si en Egypte, en Mésopotamie ou dans l’hindouisme moderne la Lune est déifiée sous une forme masculine (Thot, Nefertoum, Sîn, Chandra), l’antiquité classique la fait femme : Artémis, Diane, Séléné, Hécate. Dans le christianisme, la Vierge, qui reflète la lumière mais ne la produit pas, va être aussi associée à la Lune.

Enfin, la dernière partie de l’exposition « Une expérience partagée de la beauté » montre la Lune comme source d’inspiration, proche et mystérieuse, qui dévoile la Nature sous une lumière réfléchie, étrange, intime, mélancolique, et toujours contemplative, propice à un renouvellement du thème du paysage. Elle est une expérience à part entière de la beauté. Une ultime promenade méditative sous le regard de la Lune.

Commissariat : Alexia Fabre, conservatrice en chef, directrice du Mac Val, musée d’art contemporain du Val de Marne et Philippe Malgouyres, conservateur en chef, Département des objets d’art du musée du Louvre.

A la boutique, en plus des livres et produits dérivés classique, sont proposées des créations originales de Constance Guisset  comme sa collection de broches qui s’attachent à l’aide d’un aimant, sans abimer les vêtements ou sa lampe Apollo et des sculptures en fil de Valentine Herrenschmidt. 

Jusqu’au 22 juillet 2019

Grand Palais – Galeries nationales

3 Avenue du Général Eisenhower,

75008 Paris

Lundi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche  de 10h à 20h. Mercredi de 10h à 22h. fermé le mardi

Photos in situ : Véronique Grange-Spahis