Ce 21 mars, pour célébrer la Journée Internationale des Forêts proclamée par l’ONU, enforestons-nous à la MAIF Social club avec l’exposition Le chant des forêts. Jusqu’au 22 juillet 2023, une dizaine d’artistes investissent cet espace hybride expérimental à l’entrée libre pour questionner notre rapport au vivant, aux mythes, aux écosystèmes réels et imaginaires des sylves.
1, 2, 3 tout au fond des bois, arpentons les sons, images et odeurs,
3, 2, 1 d’un petit chemin sensoriel pédagogique tel l’écho d’un monde qui pousse.
De nombreux ateliers, conférences, débats d’idées, spectacles vivants et visites guidées pour enfants et adultes, gratuits sur inscription sont proposés au public.
Lauranne Germond, commissaire d’exposition mais aussi historienne de l’art et co-fondatrice de l’association COAL qui promeut l’implication et le rôle des artistes dans l’émergence d’une nouvelle culture de l’écologie et de la nature, invite chacun à ressentir la polyphonie des bois : « Celle des rites et des cultes qui les traversent depuis la nuit des temps, mais aussi celle des humains qui les habitent et luttent pour les protéger ».
Dans la forêt lointaine, on entend la chouette hulotte, la bécasse des bois, le rossignol progné et le monde de demain. Du haut de leur grande chaîne et maillon de l’écosystème planétaire, ils répondent au coucou gris, au pouillot siffleur, au pic noir et à l’humanité. Niché dans le fidèle ombrage de la forêt primaire de Bialowieza, le compositeur audio-naturaliste Fernand Deroussen a recueilli l’authenticité d’un oratorio ornithologique. Thierry Cohen, photographe, immortalise et offre la douce image de ce temps de l’heure bleue, à l’équilibre entre la nuit et le lever du soleil. Il capte l’éthérique, le merveilleux et le terrifiant des sous-bois, dans cette foi qui ne ment jamais comme le promet la comptine.
La plasticienne Beya Gille Gacha perle l’humain, le pare d’une peau de rocaille bleu comme une nuit magrittienne. Ce volume anthropomorphe remet l’humain au centre des conjectures sur la pérennité d’un futur. L’enfant bleu a cassé le béton pour y planter un olivier symbole de la constance et de la paix.
« Les forêts parlent, chantent et nous enchantent. Elles crient aussi. Elles sont un refuge où germent les résistances et où bourgeonnent les expressions en marge ».
Le collectif péruvien FIBRA aborde la déforestation en Amazonie à partir de sculptures faites de mycelium, de champignons et de ganoderma. Ces objets tels des artefacts de communication humaine rappellent le rôle du champignon dans la création d’un système de communication souterrain et racinaire.
Les œuvres peaux et maléfices de Florian Mermin réactualisent la place du mythe dans le monde contemporain. Entre frissons et émerveillements elles tissent le fil de nos errances et la toile de Songe d’Hiver, l’araignée géante…
Ensemble, en famille, entre amis, parce que nous aimons sa verdure, survolons la canopéed’Émilie Faïf, promenons-nous dans les bois psychédéliques de Romain Bernini et à l’orée de la grotte de Tatiana Wolska tant qu’il est encore temps !
Commissariat : Lauranne Germond ; Scénographie : Benjamin Gabrié ; Artistes sélectionnés : Thierry Boutonnier, Fernand Deroussen, Thierry Cohen, Émilie Faïf, Florian Mermin, Félix Blume, Romain Bernini, Beya Gille Gacha, Tatiana Wolska, FIBRA : Gianine Tabja – Gabriela Flores del Pozo – Lucia Monge.
Texte et photos : Valmigot
Du 1er octobre 2022 au 22 juillet 2023
MAIF Social Club, 37 rue de Turenne, 75003 Paris
Lundi et samedi de 10h à 19h – Du mardi au vendredi inclus : 10h – 20h30 – Fermé le dimanche – Accès gratuit – Tout public
Visites guidées de l’exposition, nombreuses thématiques et dates, à consulter et réserver directement sur le lien : https://programmation.maifsocialclub.fr